Comment le football se porte-t-il à Marseille ? A en croire les derniers chiffres du ministère des Sports repris sous forme de carte de France du football par un bloggeur, la passion des Marseillais se vit plus derrière écran de télé que sur un terrain d’entraînement. En effet, la proportion de licenciés par rapport à la population totale de la ville n’est que de 2 %. Un pourcentage à mettre en perspective avec les autres agglomérations, comme Lyon ou Lille, qui dépassent elles aussi difficilement les 2 %. Mais à Marseille, capitale du ballon rond, ce ratio pose questions.
"Ah oui, quand même… c’est faible", s’étonne Abdelhakim Miloudi. A la tête du club de l’AS Belsunce depuis 9 ans, ce dirigeant constate même une légère érosion du nombre de licenciés. "On en avait 280 l’an passé. Les inscriptions ne sont pas terminées, mais je ne sais pas si on va dépasser les 200", estime-t-il. Mais alors comment expliquer le faible pourcentage de pratiquants ? "Il y a à Marseille, un manque de terrains qui ne date pas d’hier explique le dirigeant. Chez nous, des parents se lassent d’emmener leurs enfants à 10 km sur des stades obsolètes", déplore-t-il.
Un "plan stade" pour Marseille
Avec 16 000 licenciés, ce sport reste toutefois numéro un à Marseille. "Mais ça stagne un peu depuis quelques années", reconnaît l’adjoint UMP aux sports, Richard Miron. Conscient des problèmes rencontrés par les différents dirigeants des clubs, l’élu a lancé il y a deux ans "un plan stade" pour pérenniser la pratique du ballon rond. "Sur les 85 terrains de la ville, une vingtaine a été rénovée ou est en cours de rénovation. Ça coûte cher, entre 700 000 euros et 3 millions par stade... et ça prend du temps", souligne Richard Miron.
Une lente rénovation synonyme d’inquiétude pour Abdelhakim Miloudi. Même s’il considère que le football restera "toujours le sport roi à Marseille", le président de l’AS Belsunce craint une désaffection progressive du nombre de licenciés. "Si les efforts de rénovation ne sont pas faits assez rapidement, les jeunes joueront moins. Ce sport est un vecteur de lien social. Les politiques ne doivent pas l’oublier", s’alarme-t-il.
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