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L'Otan a renforcé vendredi le commandement des forces internationales en Afghanistan, prenant acte de leur "américanisation" et se préparant à une intensification des opérations face aux talibans.
"Nous avons devant nous de durs combats", a résumé le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, à l'issue d'une réunion de deux jours avec ses collègues de l'Otan dominée par la question afghane.
Le président Barack Obama, qui a fait de l'Afghanistan le front prioritaire, a ordonné le renforcement massif des forces américaines dans ce pays. D'ici à la fin de 2009, elles devraient doubler et atteindre les 68.000.
En même temps, l'administration américaine reconnaît que ses alliés européens, australiens et canadiens -qui ont au total 32.000 soldats - auraient du mal à suivre ce rythme.
M. Gates a tenu vendredi à saluer l'apport de la quarantaine de pays qui combattent aux côtés des Etats-Unis. "Nous sommes certes majoritaires mais je ne voudrais pas minimiser l'importance des 32.000 soldats de nos alliés de l'Otan et de nos partenaires en Afghanistan".
La veille, M. Gates avait redit qu'une "domination américaine" dans les opérations afghanes "n'était pas dans l'intérêt des Etats-Unis", et que les alliés partageaient "des responsabilités communes", selon le ministre allemand Franz Josef Jung.
Mais, à l'exception de 200 militaires allemands, les quelque 2.600 soldats envoyés par l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne pour aider à garantir la sécurité de l'élection présidentielle afghane, sont en mission temporaire. Et aucun pays européen n'a annoncé vendredi l'envoi de renforts.
M. Gates a en substance vendredi donné "un an" à ses troupes pour commencer à redresser la situation face à des talibans de plus en plus entreprenants.
Même s'ils affirment ne pas vouloir faire de l'Afghanistan "leur" guerre, les Etats-Unis entendent néanmoins "reprendre les affaires en main", a expliqué un responsable militaire de l'Otan.
Les ministres ont d'ailleurs entériné un renforcement de la structure de commandement en Afghanistan réclamé par Washington, avec "la création d'un nouveau quartier général de l'Isaf à Kaboul pour les opérations au jour le jour", a annoncé le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer. Le poste devrait être confié au général américain David Rodriguez.
Son supérieur direct, le général américain Stanley McChrystal, nouveau commandant en chef de l'Isaf (et de l'opération américaine), s'occupera dorénavant de la stratégie d'ensemble.
Les alliés ont également validé la création d'une "Mission d'entraînement de l'Otan" pour former la police et l'armée afghanes, qui sera placée également sous les ordres d'un général américain. Quelque 150 gendarmes français devraient travailler sous ses auspices fin 2009.
M. Appathurai a par ailleurs confirmé que les alliés allaient envoyer "trois ou quatre" avions-radar Awacs pour contrôler l'espace aérien en Afghanistan.
Tout est donc en place pour que l'Isaf passe partout à l'offensive, sous contrôle américain.
Conscients des risques de "bavures" lors de l'intensification des combats, aussi bien M. Gates que M. de Hoop Scheffer ou le général McChrystal ont insisté vendredi sur la nécessité de "tout faire" pour éviter de tuer des civils afghans.
Cela risquerait de retourner la population contre le soldats étrangers et même le gouvernement de Kaboul, que l'Isaf est censé assister.
Début mai, dans un grave incident dans la province de Farah (ouest), impliquant l'opération Liberté immuable placée sous commandement américain, des dizaines d'Afghans avaient été tués lors d'un raid aérien.
M. Gates a reconnu que c'était l'une des "principales vulnérabilités stratégiques" des forces internationales.
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