
Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil dans une interview à al-Hadath le 16 novembre 2020. Capture d'écran.
Le député Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, a affirmé lundi, dans sa première interview après avoir été sanctionné par le Trésor américain pour "corruption et abus de pouvoir" ainsi que pour ses relations avec le Hezbollah, qu'il était prêt à "quitter la vie politique" si des preuves de corruption étaient fournies à son encontre.
"J'espère que tout sera dévoilé", a déclaré M. Bassil sur la chaîne saoudienne al-Hadath au sujet des preuves de corruption que les Etats-Unis affirment détenir à son encontre. Et d'ajouter : "S'il y a des preuves de corruption contre moi, je quitterai la vie politique". "Un grand pays comme les Etats-Unis, qui a accès à tous les transferts d'argent au monde, ne peut-il pas tout révéler?, a-t-il demandé. Et d'ajouter : "Je suis le premier à avoir divulgué mes comptes à l'opinion publique libanaise".
L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea, avait indiqué le 9 novembre dernier que les Etats-Unis s'efforcent "de rendre autant d'informations accessibles que possible lors de l'annonce des désignations, mais comme c'est souvent le cas, certaines de ces informations ne peuvent pas être diffusées". Elle a aussi précisé que M. Bassil pouvait contester cette désignation devant le tribunal des Etats-Unis, tel qu'il en avait exprimé le souhait.
Dans une vidéo diffusée au lendemain d'une conférence de presse du chef du CPL dimanche dernier, au sujet des sanctions US, la diplomate avait aussi révélé que M. Bassil avait "lui-même exprimé sa volonté de rompre" avec le Hezbollah "à certaines conditions".
"Les propos de l'ambassadrice américaine sur la rupture de l'alliance entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah sont une tentative ratée de provoquer un désaccord, a jugé M. Bassil. Si nous voulons briser l’alliance (avec le Hezbollah) nous le ferons par notre volonté, pas parce qu’on nous l’a imposé. J’ai déjà dit que nous avons des problèmes avec le Hezbollah qui peuvent atteindre le point de la séparation (…). Si nous ne pouvons pas traiter ces problèmes, nous briserons l’alliance".
Le chef du CPL a aussi assuré qu'il était prêt à briser son entente avec le Hezbollah "si les Etats-Unis garantissent qu'ils protégeront le Liban". "Je dis aux Américains : donnez au Liban quelque chose qui garantit sa sécurité, sa stabilité et sa force et garantissez-lui qu’il ne sera pas attaqué. A ce moment là, je dirai au Hezbollah et à tous les Libanais : voila ce que je peux obtenir en coupant les relations avec le Hezbollah", a affirmé le député aouniste.
En outre, Gebran Bassil a jugé que "le Liban a profité de l'alliance (du CPL) avec le Hezbollah". Il a aussi souligné que son parti et lui-même, "en tant que ministre des Affaires étrangères, n'étions pas d'accord avec toutes les interventions du Hezbollah à l'étranger". "Le CPL ne fait pas partie d’un axe autre que l’axe libanais. Nous avons de bonnes relations avec tout le monde", a-t-il indiqué. "Nous ne soutenons l’ingérence d’aucun pays dans les affaires d’un pays arabe, et nous ne soutenons aucune intervention libanaise à l’étranger. Nous souffrons de l’ingérence étrangère dans nos affaires", a martelé M. Bassil.
Évoquant la crise gouvernementale, M. Bassil a estimé que le cabinet n'a pas encore été formé parce que "les promesses faites à l'intérieur sont incompatibles avec les promesses faites à l'extérieur".
Les tractations gouvernementales menées depuis trois semaines par le Premier ministre désigné Saad Hariri s'enlisent face aux demandes et conditions posées par les différents partis politiques, qui veulent prendre part au prochain cabinet censé être composé d'une équipe "de mission" resserrée, comme définie dans l'initiative du président français Emmanuel Macron, le 1er septembre à Beyrouth. Le nouveau cabinet est attendu depuis la démission, il y a plus de trois mois, du Premier ministre sortant Hassane Diab, dans la foulée des explosions du 4 août.
Le député Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, a affirmé lundi, dans sa première interview après avoir été sanctionné par le Trésor américain pour "corruption et abus de pouvoir" ainsi que pour ses relations avec le Hezbollah, qu'il était prêt à "quitter la vie politique" si des preuves de corruption étaient fournies à son...
commentaires (16)
Il est prêt à quitter la vie politique si les preuves seront fournies. Il est loin le temps où les coupables rentraient chez eux forts de leurs protecteurs. La direction de la sortie serait Roumieh. Il pourra compter sur l’empathie de certains de ses partisans pour les oranges même hors saison.
Sissi zayyat
12 h 54, le 18 novembre 2020