Tirs de barrage contre les shérifs des avions imposés par Washington
LExpansion.com
La décision américaine d'imposer des gardes armés sur certains vols à destination des Etats-Unis suscite les critiques des compagnies aériennes et les réserves de nombreux gouvernements.
Difficile de dire que la décision des autorités américaines visant à imposer des agents de sûreté armés à bord de certains vols a destination des Etats-Unis a fait l’unanimité. L’Association internationale pour le transport aérien (IATA), qui regroupe plus de 270 compagnies aériennes de 180 pays, a affirmé mardi qu'elle "ne veut pas d'armes à bord" des avions de ligne. " Et certainement pas dans le cockpit " selon le porte-parole Anthony Concil. Celui-ci a néanmoins laissé entendre qu’il s’agissait " d’une position de principe " qui pouvait avoir des exceptions. "Dans le cas où un gouvernement perçoit un risque plus élevé et décide de prendre des mesures spécifiques, les compagnies aériennes sont évidemment obligées de s'y plier" a-t-il expliqué. La prudence des compagnies se retrouve chez les pilotes qui mettent en garde contre les dangers d'une telle mesure, en raison des balles perdues qui peuvent provoquer des trous de pressurisation ou des incendies si elles touchent des fils électriques.
Du côté des gouvernements, la demande américaine est également généralement accueillie avec circonspection. Si des "accompagnateurs de vols" - armés et non armés - existent depuis plus de 30 ans en Suisse, cette mesure serait plus difficile à mettre en œuvre en Italie où il manque une loi dans l'arsenal législatif italien, fait-on remarquer au ministère de l’intérieur transalpin. La requête américaine est trop "fraîche" pour que l'Italie ait déjà une position, a par ailleurs commenté un porte-parole de l'autorité italienne pour l'aviation civile. A Londres, le ministère britannique des Transports avait dès lundi affirmé que ce type de mesure relevait uniquement des autorités britanniques. De leur côté, les autorités françaises déploient depuis le 23 décembre des membres du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), en civil, dans les avions sur des vols au départ de Paris à destination des Etats-Unis. Ils viennent en renfort du dispositif de sûreté propre à Air France qui, depuis les attentats du 11 septembre, prévoit des agents non-armés sur certaines destinations. Problème, la compagnie faisait appel à la société Pretory France qui a été placée mardi en liquidation judiciaire, avec effet au 31 décembre. Air France a néanmoins affirmé qu'elle continuera à mettre des agents de sécurité sur des vols sensibles.