Barrage
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Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et destiné à en retenir l'eau. Par extension, on appelle barrage tout obstacle placé sur un axe de communication et destiné à permettre un contrôle sur les personnes et/ou les biens qui circulent (barrage routier, barrage militaire).
Quand le barrage est submersible, on parle plutôt de chaussée ou de digue (ce dernier terme est également préféré à celui de barrage lorsqu'il s'agit de canaliser un flot et non de créer une étendue d'eau stagnante).
Un barrage fluvial permet par exemple la régulation du débit d'une rivière ou d'un fleuve (favorisant ainsi le trafic fluvial), l'irrigation des cultures, une prévention relative des catastrophes naturelles (crues, inondations), par la création de lacs artificiels ou de réservoirs. Un barrage autorise aussi, sous certaines conditions, la production d'électricité (on parle alors de barrage hydro électrique), à un coût économique et environnemental acceptable.
Toutefois, plus un projet est ambitieux, plus ses conséquences sont lourdes : en noyant des vallées entières, la construction d'un barrage peut provoquer à la fois des bouleversements humains en forçant des populations entières à se déplacer, et avoir un impact écologique non négligeable en changeant fondamentalement l'écosystème local (par exemple en empêchant la migration d'espèces aquatiques entre l'amont et l'aval d'un barrage).
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Quelques exemples de grands barrages dans monde
- les barrages d'Assouan sur le Nil, en Égypte
- le barrage d'Inga sur le Congo, en République démocratique du Congo
- le barrage d'Itaipu à la frontière entre le Brésil et le Paraguay
- la Centrale Robert-Bourassa au Québec, Canada
- le barrage des Trois Gorges en Chine
- le barrage de la Grande-Dixence, en Suisse, plus précisement en Valais, dans le val d'Hérémence
Techniques de construction
Barrage poids
Un barrage poids est un barrage dont le propre poids suffit à résister à la pression exercée par l'eau. Ce sont des barrages de formes très simples, dont la section s'apparente bien souvent à un triangle rectangle. Ils sont généralement assez épais.
On compte deux grandes familles de barrages-poids, les barrages poids-béton, et les barrages en enrochement (la masse étant comme à Assouan réalisée par des matériaux extraits sur place).
On pourrait penser que les barrages poids ne soient plus trop utilisés de nos jours, sauf pour les petits ouvrages sur certains fleuves, et que les barrages voûtes ou à contrefort lui seraient preferés pour les grands ouvrages, ce qui est plus satisfaisant intellectuellement, du fait d'une moindre nécessité de matériaux. En fait, le choix de la technique est uniquement d'ordre géologique. C'est la fondation, et sa capacité à reprendre les efforts qui impose la technique. Un barrage poids sera utilisé chaque fois que le matériau sera disponible, et que les rives et le thalweg n'aura pas de rigidité certaine.
Le barrage en enrochement (couramment appelé une digue) montre les deux fonctions du barrage: résistance intrinsèque à la poussée (la masse résiste à la pression) et étanchéité (obtenue par des matériaux argileux, ou par un masque étanche à l'amont, en béton armé ou en bitume).
Le barrage de la Grande-Dixence en Suisse est un barrage-poids.
Barrage voûte
La poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée au moyen du mur de béton arqué verticalement et horizontalement.
La technique de barrage- voûte s'impose dans les sites de rocher très compact. Par le peu de matière utilisée, c'est évidemment une technique très satisfaisante intellectuellement. Les toutefois un suivi (par inspections visuelles et auscultation) très précis, tout déplacement, même infime, pouvant être désastreux.
La seule catastrophe de barrage vécue en France (Malpasset, au dessus de Fréjus, le 2 décembre 1959) concernait un barrage-voûte en cours de mise en eau, et c'est la fondation (et non pas le barrage lui-même) qui n'a pas supporté cette phase toujours très délicate.
On rencontre aussi des barrages avec plusieurs voûtes comme le barrage de l'Hongrin en Suisse.
Barrage contreforts
Lorsque les appuis sont trop distants, ou lorsque le matériau local est tellement compact qu'une extraction s'avère presque impossible, la technique du barrage à contreforts permet de réaliser un barrage à grande économie de matériaux.
Le mur plat (Vézins) ou multivoûtes (Migoëlou ou Bissorte) en béton s’appuie sur des contreforts en béton armé encastrés dans la fondation, qui reportent la poussée de l’eau sur les fondations inférieures et sur les rives.
Barrage digue
Contrairement aux barrages en béton, le barrage digue a une section verticale très large et est moins grand que les autres types.
La plupart du temps, il a en son centre un noyau étanche, qui est retenu de part et d'autre par des remblais en terre ou en enrochement. Le barrage du Mattmark en Suisse est un exemple de ce type de barrage. Il existe aussi un grand barrage en terre ou digue au Mont Cenis (voir [1]).
Le saviez vous ?
- Le plus ancien barrage connu, d'une longueur de 115 m, fut construit dans la vallée de Garawi en Égypte vers 3000 av. J.C.
- Dès 560 ap J.C., l'historien byzantin Procope faisait mention d'un barrage-voûte en amont en maçonnerie (barrage de Daras).
- Le premier barrage-voûte moderne fut construit par François Zola entre 1843 et 59 près d'Aix en Provence.
- Au XVIe siècle, les espagnols réalisèrent de grands barrages en maçonnerie. Le plus remarquable fut celui d'Alicante construit en 1594. Haut de 45 m, il est encore utilisé.
Voir aussi
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[(http://ivanofflegoff.ifrance.com) (barrages, énergie hydroélectrique)]
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