Points
de contrôle
Depuis
le début de la dernière Intifada, en septembre 2000,
Israël a multiplié les points de contrôle en Cisjordanie
et à Gaza. Il arrive que les barrages restent fermés
plusieurs heures, plusieurs jours, voire des semaines. Si les Israéliens
affirment qu'ils sont nécessaires pour déjouer les
plans des kamikazes, les Palestiniens les perçoivent surtout
comme des symboles d'humiliation. Croyant ainsi minimiser les risques
d'attentats suicide, les autorités israéliennes exigent
qu'il y ait trois passagers par véhicule : ainsi, aux
abords des points de contrôle, certains automobilistes recourent
aux services d'enfants qui embarquent avec eux, en échange
d'une rémunération.
On
dénombre aujourd'hui plus de 200 points de contrôle
permanents en Cisjordanie et à Gaza, auxquels s'ajoutent
une cinquantaine d'autres établis chaque jour de façon
improvisée. Ces mesures de sécurité ont été la source de
plusieurs incidents, dont certains se sont avérés
mortels. Par exemple, contraintes d'accoucher sur les lieux, plusieurs
femmes enceintes ont perdu leur bébé. D'autres Palestiniens, malades,
n'ont pas été autorisés à traverser
le barrage. Se disant victimes d'abus de la part des soldats, les
Palestiniens réclament l'arrivée de forces internationales pour
les protéger.
CONSÉQUENCES
ÉCONOMIQUES DE LA CRISE
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La
maison de la famille de Mo'men Fatayer. |
« Selon
l'ONU, le bouclage des territoires palestiniens cause des
pertes quotidiennes estimées à 11 millions de dollars américains
par jour et provoque la perte de dizaines de milliers d'emploi.
Avant le début de la crise, en septembre 2000, quelque 125
000 Palestiniens travaillaient en territoire israélien. La
crise confronte ainsi les Palestiniens à un chômage endémique
(plus de 50 %) et à des conditions économiques difficiles.
Ainsi, près de 65 % des familles vivent sous le seuil
de la pauvreté, et quatre foyers sur dix reçoivent moins de
200 $ par mois. L'Autorité palestinienne a quant à elle cessé
de verser les salaires. »
extrait
du dossier La spirale de la haine
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Le
conflit vu par un jeune Palestinien
« Mo'men,
comme bien des petits garçons de 12 ans, a un cellulaire. Mais ce
n'est pas un jouet, c'est son gagne-pain. Un homme d'affaires, fatigué
de perdre son temps au point de contrôle d'Abu Houli, lui a offert
le téléphone pour qu'il puisse l'avertir de l'ouverture et de la
fermeture du barrage. [...] Mo'men travaille également avec son
père, qui tient un petit kiosque, où il vend de la nourriture et
des boissons aux automobilistes qui doivent traverser le barrage
chaque jour. »
extrait
du reportage
« Pourquoi avoir peur? Si j'avais peur, je ne
viendrais pas. Mais je ne pourrais pas gagner ma vie. Je ne suis
pas seul dans ma situation. Il y a des gens qui attendent, des vendeurs
qui travaillent. Je n'ai pas peur des juifs. Si je restais à la
maison, je n'aurais rien à manger. Je ne pourrais pas survivre. »
« Ce
sont les juifs qui sont responsables. Ils sont prêts à n'importe
quoi plutôt que de nous reconnaître comme peuple. Les Américains
les appuient et veulent aussi la mort du peuple palestinien. Ils
n'aiment pas les Palestiniens. »
« Si
je commettais un attentat suicide, je n'aiderais pas mon peuple.
Après que je me sois fait exploser, les Israéliens viendraient tuer
encore plus de Palestiniens. Il en mourraient deux ou trois des
leurs, mais plus d'une quinzaine des nôtres. Je suis contre les
attentats suicide. »
extraits
du reportage
IMPACT
SUR LES ENFANTS
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Dr
Eyad Al-Sarraj, psychiatre |
« Quand
Arafat est revenu à Gaza pour établir le gouvernement palestinien,
il a distribué les terres parmi ses officiers, sans penser
aux besoins des gens et des enfants. Il n'a même pas créé
un seul terrain de jeu. C'est une des raisons pour lesquelles
les enfants se sont impliqués dans la première intifada. Ils
passent leur temps dans la rue. Et la rue devient leur territoire.
Quand les Israéliens envahissent Gaza, les enfants défendent
leur territoire. »
« Je
crois que les enfants, palestiniens et israéliens, méritent
une bien meilleure vie que celle que leur offre leur monde
adulte. Les enfants palestiniens sont traumatisés, et brutalisés.
Ils n'ont plus d'espoir. Les enfants israéliens sont désespérés,
apeurés, presque paranoïaques. C'est la faute au monde adulte. »
extraits du reportage
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POUR
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LE REPORTAGE
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images : GEORGES LASZUK
son : MOHAMMED ADWAN
montage : PIERRE DUCROCQ
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GAZA
EN BREF
Superficie: 360 kilomètres carrés
Territoire touchant à la mer: 40 kilomètres
Ville principale: Gaza
Population: 1,3 million (près de la moitié
des Palestiniens ont moins de 14 ans)
Nombre de colons juifs: 6500
Nombre de colonies: une vingtaine
Religions:
islam (97,8 %) en majorité sunnite, christianisme (0,7 %),
judaïsme (0,6 %)
Taux de fertilité: 6,42 enfants par femme
L'émission
Zone Libre est diffusée sur les ondes de Radio-Canada
le vendredi à 21 h et présentée en rediffusion
sur les ondes de RDI le samedi à 23 h, le dimanche
à 13 h et à 20 h ainsi que le lundi à
1 h.
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