Boxe éducative : les « poings forts » du centre social, à Saint-Florentin
L’activité boxe éducative de la structure sociale remplit son rôle auprès des jeunes des quartiers. Jusqu’à produire quelques champions. Un champion de Bourgogne, un finaliste aux tous prochains championnats de France. Les saisons de l’activité boxe éducative du centre social se suivent et se ressemblent. Après la consécration du jeune Hakim Jebrane, arrivent Jonathan Lepauvre et surtout Abdelhafid Afakir. Le premier a 14 ans et boxe dans la catégorie des moins de 48 kilos. Champion de Bourgogne, il participait, le 16 février, aux demi-finales du championnat de France, à Mâcon. Une première pour ce jeune boxeur prometteur. « Jonathan a fait beaucoup de progrès cette année. Il a participé deux ans de suite aux championnats de Bourgogne et devrait se qualifier sans problèmes aux finales l’an prochain. Il a encore besoin d’apprendre à gérer son stress », soulignent d’une même voix les trois éducateurs, Olivier Montin, son frère Sébastien, et Rachid Zouaghi. « La constance paie. Jonathan est assidu depuis qu’il a 8 ans. » Récompense de l’assiduité et d’une forte volonté de réussir également pour Abdelhafid Afakir. L’adolescent s’est qualifié, en moins de 33 kilos, lors de ces mêmes demi-finales, pour les finales du championnat, qu’il disputera les 8 et 9 mars prochain, à Salbris. A tout juste 12 ans, Abdelhafid a déjà quatre années de pratique sportive. Eliminé l’an dernier en demi-finales, il a franchi le barrage, en grande partie « parce qu’il le prend comme un jeu, sans dramatiser, sans se prendre la tête. » Mais aussi et surtout « grâce à un réel talent ».
Le travail paie
« C’est la troisième année que nous parvenons à ce niveau de compétition. Ces résultats, comme ceux des cadets Suliman Amezyane et Hakim Jebrane, qualifiés pour les championnats de France en boxe amateur, sont la partie visible du travail du centre social. Un travail qui paie », revendiquent les entraîneurs. « Même si ce n’est pas là l’essentiel de notre mission ». Car s’ils enregistrent avec quelque fierté un certain nombre de réussites sportives, ils n’oublient pas que leur fonction première est avant tout sociale. « Nous n’avons pas vocation à être un club. Notre structure n’est pas fédérale puisque nous sommes un centre de loisirs, dépendant du centre social. Lorsqu’ils veulent participer à une compétition, nos jeunes vont prendre une licence au Ring Auxerrois. La plupart de ces gamins sont en mal de reconnaissance, soit parce qu’ils sont très timides, soit parce qu’ils se trouvent en situation d’échec scolaire, ou parce qu’ils traversent une phase de rébellion. Ils se cherchent un peu et se révèlent entre quatre cordes, sur le ring. La boxe éducative les canalise et projette une meilleure image d’eux, y compris auprès de leurs proches. Ils y gagnent en considération, inspirent le respect. »
Règles de vie
« C’est là notre objectif : favoriser le relationnel et l’éducatif, plutôt que l’activité en elle-même. Même si ce sport nous passionne, la boxe éducative reste un support, pas une fin en soi. Plus qu’un sport, plus qu’un loisir, elle est un outil de socialisation. Ni sport de combat ni boxe amateur, c’est une discipline basée sur la technique où seule compte l’efficacité des touches. On n’y parle pas de combat, mais d’assaut. Les jeunes y viennent pour acquérir une technique sportive et y apprennent quelques règles de vie essentielles - rigueur, ambition, volonté, confiance, plaisir - pour leur propre équilibre, et surtout pour s’ouvrir sur des relations constructives. La pratique de la boxe éducative responsabilise, favorise les échanges, l’entraide, le respect. Elle permet à ces jeunes de s’adapter aux règles du centre social et d’en accepter les contraintes : horaires, utilisation et rangement du matériel, paiement des cotisations. C’est pourquoi nous ne sommes pas un club sportif, mais une activité au sein du centre social. » Une activité qui doit en grande partie son succès à la légitimité que confère le professionnalisme des encadrants. Comme Olivier, ses acolytes, Sébastien et Rachid, sont titulaires du BEES, brevet d’Etat d’éducateurs sportifs, spécialité boxe. Ils œuvrent dans les quartiers depuis plus de dix ans, connaissent les jeunes du quartier et sont reconnus et respectés d’eux. Le petite pièce de la salle Daullé, fournie avec ring, sacs de sable et punching-ball par la municipalité, ne désemplit pas. Et c’est là la rançon du succès. Car, si elle remplit parfaitement son office, elle est aujourd’hui devenue trop petite. A l’heure où le projet de ville avance à grand pas, où il est grandement question d’un nouveau dojo, d’une nouvelle salle de spectacle, la boxe éducative guette les opportunités de nouveau local. A la mesure des résultats engrangés.
Natalie Hamelin.
24.02.03 à 04h01
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