> 20/09/2005 22:21 (Sports.fr)
Historiques, ces Bleus !
Inimaginable ! Inscrite aux abonnés absents depuis le début de la compétition, donnée perdante face aux doubles champions du monde en titre, l'équipe de France a réalisé l'un des plus beaux exploits de son histoire pour éliminer, mardi en match de barrage de l'Euro 2005, la Serbie-Monténégro sur son parquet (74-71). Contre toute attente, Antoine Rigaudeau, aligné dans le cinq de départ par Claude Bergeaud en lieu et place de Tony Parker, et les Bleus affronteront la Lituanie en quarts de finale du championnat européen. Pour un nouvel exploit ?
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| Weis et les Bleus auteurs d'un véritable exploit sur le parquet serbe. |
Jamais en compétition officielle, une équipe de France masculine n'avait réussi à battre la Serbie-Monténégro, une des références du basket mondial depuis l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie. Il aura fallu attendre ce match de barrage qualificatif pour les quarts de finale de l'Euro 2005, disputé mardi sur le sol serbe, pour que les Bleus, pourtant moribonds depuis le début de la compétition, réussissent cet exploit, performance à classer en bonne place au côté de la médaille d'argent olympique décrochée en 2000 à Sydney dans le livre d'or du basket tricolore.
"Ce soir, tout était réuni, réagissait à chaud Claude Bergeaud au micro de Sport + à l'issue du match. On a mis un peu plus de cœur que d'habitude dans la rencontre. On s'est lâché mais de façon intelligente. On est heureux d'avoir produit du basket. C'est historique mais on ne doit pas s'arrêter à l'histoire. On est venu pour la qualification (pour les championnats du monde, ndlr) et elle n'est pas encore là". Pas encore, mais la bande à Parker, méconnaissable depuis le coup d'envoi du championnat d'Europe, tient enfin ce match référence sur lequel s'appuyer avant de défier les non moins redoutables Lituaniens en quart de finale de la compétition.
Les Serbes pris dans la zone
Donnée perdante face aux favoris serbes, forts du soutien de 8 000 spectateurs prêts à s'enflammer pour la patrie, l'équipe de France donnait d'entrée le ton du match. Antoine Rigaudeau, le «Roi» de cette sélection tricolore aligné d'entrée sur le parquet de Novi Sad en remplacement d'un Tony Parker émoussé par trop de sollicitations, mettait les siens sur les bons rails en inscrivant les deux premiers points de la rencontre. Un 2-0 annonciateur, bientôt complété d'un premier tir primé du Valencian, et les Bleus semblaient enfin en mesure d'offrir du spectacle dans cet Euro 2005.
Une entame idéale à laquelle répondait les artilleurs serbes, Radmanovic, auteur d'un 4 sur 5 à trois points, en tête. Insolents de réussite, les ouailles de Obradovic reprenaient rapidement le contrôle du match pour mener de cinq longueurs au terme du premier quart (23-18). L'entrée de Tony Parker à l'entame du second acte ne freinait pas l'ardeur des Serbes qui se détachaient après un quart de jeu (15e, +14). Pourtant, la défense de zone mise en place par le sélectionneur tricolore, lui qui se déclarait excité à l'idée d'affronter la Serbie sur son parquet, produisait peu à peu son effet, obligeant les partenaires de Bodiroga, dont c'était le dernier match en sélection, à déjouer. Présents aux rebonds, les Bleus revenaient à neuf points de leurs adversaires à la pause en dépit de trois lancers francs ratés par Parker (35-44).
Diaw bondissant, Parker percutant
Le temps de réviser les animations offensives et Rigaudeau enflammait de nouveau le parquet, interceptant d'entrée de troisième quart la balle pour un panier sans opposition avant de planter une nouvelle banderille à trois points. Relayé par Gelabale et Diaw, le capitaine tricolore voyait son équipe revenir à hauteur des Serbes (23e, 44-44). Toujours emmenée par Radmanovic, la Serbie reprenait ses distances. Pas pour longtemps, le sélectionneur des champions du monde confinant inexplicablement son artilleur sur le banc pour la fin de la rencontre. Une aubaine pour les Bleus relancés par un contre monumental de Boris Diaw pour une contre-attaque conclue par un dunk de Mike Pietrus (68-66). Les «Américains» au niveau, qui plus est tous ensemble, les Bleus s'envolaient à l'image de ce alley oop vertigineux de Diaw sur une passe de Parker, meneur enfin retrouvé.
Souvent pris à défaut dans les matches de préparation, les Français géraient cette fois parfaitement la fin de match face à une équipe de Serbie étonnamment fébrile et ce malgré le retour du banc de Bodiroga, pourtant victime d'une entorse à la cheville. Une triste fin pour le Serbe dont les partenaires pourraient toutefois obtenir l'une des deux wild-cards distribuées par la Fiba pour le Mondial. Une qualication que la France disputera à la Lituanie. Et désormais tout est possible...
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