Complètement foot !
Vendredi, 17 octobre 2003Marié au football
Le football est plus important que la vie et la mort, d'après Bill Shankly. Et certainement plus vital que le mariage d'un fils, comme le prouve le sélectionneur espagnol Iñaki Sáez. Quand Igor Sáez a fixé sa date de mariage au 15 novembre, l'Espagne semblait alors en bonne voie pour remporter confortablement le Groupe 6 de qualification à l'UEFA EURO 2004™, et ne paraissait donc pas concernée par les matches de barrage de ce week-end-là. Mais en juin dernier l'Espagne était battue par la Grèce et tenue en échec par l'Irlande du Nord, et se retrouvait donc à la deuxième place, classement que la sélection n'a pas pu améliorer samedi dernier. En conséquence, au moment où Sáez fils échangera les vœux, Sáez père préparera le match aller de barrage à domicile de son équipe contre la Norvège. Changer la date - du mariage - aurait apparemment été impossible. "On ne peut rien y faire maintenant, et en outre les invitations ont été envoyées il y a longtemps", aurait dit Sáez.
Tournicotis...
Ce n'est néanmoins pas le seul dilemme concernant les matches de barrage du mois prochain. Le fait que le Pays de Galles affronte la Russie embarrasse une troupe de ballet (terme qui apparaît beaucoup trop rarement dans cette section), passionnée de football. Sur les quinze danseurs de la troupe de Ballet Russe, établie à Swansea, dans le sud du Pays de Galles, quatorze sont originaires de Russie, mais sont installés sur leur terre d'adoption depuis quatre ans. Le directeur Mikhail Vorona a reconnu qu'il aurait préféré qu'un tel dilemme ne se pose pas. "J'ai vraiment eu un choc aujourd'hui quand j'ai appris que nous jouerions l'un contre l'autre", explique-t-il. "C'est difficile pour nous de savoir qui soutenir. Si la Russie se qualifie, nous serons contents, mais nous le serons tout autant si c'est le Pays de Galles qui l'emporte. C'est dommage car nous aurions aimé que les deux équipes se qualifient pour le Portugal". Il aurait pu peut-être être prévenu par l'assistant du manager gallois, Eric Harrison. Mark Hughes, le manager, a révélé après le tirage au sort : "Eric Harrison a rêvé - ou était-ce un cauchemar ? - il y a quatre semaines que nous jouerions contre la Russie, il doit donc avoir des talents de médium." Mais le plus frustrant est que Harrison n'a jamais révélé le score prédit par son rêve.
Crainte
Certaines des équipes qui n'ont pas eu la chance de gagner leur billet pour le Portugal ou pour les barrages ont eu inévitablement à gérer la frustration de leurs supporteurs. A leur grand mérite, les joueurs ont pris sur eux, mais les choses sont différentes en Afrique. Les éliminatoires pour la Coupe d'Afrique des nations et la Coupe du Monde de la FIFA étant communes, les enjeux des matches de groupes sont bien entendu très importants, et la déception engendrée par une contre-performance est intense. Par conséquent, lorsque le Swaziland a été tenu en échec par le Cap-Vert 1-1 ce week-end lors du match aller de leur rencontre à élimination directe, et que les supporteurs se sont rassemblés autour du bus de l'équipe après le match pour se moquer d'eux, cela en a été trop pour les joueurs : ils ont ainsi ordonné au conducteur d'arrêter le car, et sont sortis pour affronter - et pourchasser - les fans. Un joueur armé d'un bâton a été arrêté par la police, mais selon le Times de Swaziland : "Lors d'une scène qui rappelle un film d'action, un fan a couru comme s'il avait le diable aux trousses alors que les joueurs s'avançaient de manière menaçante sur lui."
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