Faire barrage au fascisme, faire barrage au Capital!

Communiqué de la Coordination Communiste
23-04-2002

Après l’Italie et le Portugal et comme en 1986 et en 1993, cinq années de gestion social-démocrate du capitalisme par la « gauche » plurielle, confortent une victoire électorale des forces de la droite et de l’extrême droite aux élections présidentielles. La crise politique que connaît notre pays depuis des années s’amplifie : les abstentions, les votes blancs et nuls avoisinent les 30% et des centaines de milliers de jeunes ne se sont pas inscrits sur les listes électorales. Le fasciste Le Pen utilisant la démagogie arrive en seconde position devant le social-démocrate Jospin, et le président sortant n’atteint pas les 20% !

On ne saurait mieux illustrer l’absence de perspectives politiques devant laquelle est confrontée notre peuple, de part le ralliement des partis de la « gauche » plurielle à la politique du grand Capital : application du plan Juppé, privatisations à outrance, y compris des services publics, campagne permanente contre les retraites, démantèlement de l’éducation nationale, précarisation et dérégulation du droit du travail, aggravation des inégalités sociales et de la misère, gel du pouvoir d’achat, soutien et participation aux guerres impérialistes contre la Yougoslavie et l’Afghanistan, complicité permanente avec le gouvernement Sharon contre le peuple palestinien, lois liberticides votées sous le prétexte du 11 septembre, acceptation des abandons de souveraineté (en réalité remise en cause de la possibilité de politique alternative au service des masses populaires) au profit du Cartel de l’Union européenne des monopoles capitalistes… le bilan est lourd et les travailleurs, les démocrates, la jeunesse s’en sont rappelés à l’heure du vote.

La direction du PCF après avoir liquidé le parti de la Classe ouvrière, capitulé idéologiquement devant la bourgeoisie, subit une défaite électorale sans précédent, tandis que les chapelles trotskistes capitalisent cette disparition grâce à un discours mystificateur qui stérilisent les aspirations révolutionnaires qui continuent à se manifester.

Aujourd’hui pour tous les antifascistes l’heure est à la mobilisation contre le fascisme. Il faut faire barrage à Le Pen, le candidat qui utilise la démagogie sociale pour imposer le même programme d’aggravation des conditions de vie et de travail de l’immense majorité de notre peuple mais par la terreur, par le racisme diviseur et par la préparation à la guerre. Significatif est son anticommunisme, sa nostalgie pétainiste : Le Pen ce serait pour les travailleurs de notre pays la catastrophe. Son renforcement électoral est déjà en lui-même un encouragement pour les capitalistes accentuer encore plus la pression pour moins de droit, moins de liberté, plus d’exploitation. Et contrairement à la trotskiste Laguiller on ne saurait attendre que Le Pen soit victorieux pour agir car alors il serait trop tard.

C’est pourquoi la Coordination Communiste pour la reconstruction d’un parti communiste, révolutionnaire se réjouit des manifestations spontanées qui ont lieu et appelle à y participer. Le 1^er mai doit être un moment décisif de cette mobilisation nationale antifasciste avec le mouvement syndical et les forces démocratiques.

C’est dans la lutte dans toutes ses formes que l’on pourra à la fois battre la tentation fascisante de certaines faction de la bourgeoisie et en même temps ramener dans le camp de la démocratie ceux qui se sont laisser abuser par le discours lepeniste et mégrettiste. Mais en même temps il faut rejeter les tentatives de récupération du parti Socialiste qui voudraient faire oublier toute sa responsabilité dans la situation. La situation politique souligne la nécessité que se reconstruise un Parti communiste capable d’ouvrir les perspectives politiques que réclament les aspirations populaires.

Coordination Communiste

pour la reconstruction d’un Parti Communiste, révolutionnaire