Article paru dans Libération Champagne – 19 novembre 2004

La LICRA est allée à la rencontre des élèves du lycée Diderot cette semaine

Depuis soixante-dix huit ans, la LICRA est en première ligne dans les combats incessants contre l’abjection, l’aberration que symbolise le refus de l’autre en raison de ses origines, de la couleur de sa peau ou de sa religion.

Ce combat qu’elle mène partout en France, sur tous les terrains dans les hémicycles et dans la rue a trouvé aussi sa place dans les salles de classe.

« Nous nous sommes aperçus que les établissements scolaires étaient demandeurs d’intervenants extérieurs pour tout ce qui a trait à un phénomène qui est loin d’être anecdotique et anodin », constate Elisabeth Lemaçon, bénévole à la LICRA de Châlons-en-Champagne. « Il ne faut surtout pas baisser les bras face à un racisme encore bien réel dans la population scolaire ».

C’est dans cet état d’esprit que le lycée Diderot a accueilli mardi toute la journée, deux responsables de la LICRA champardennais, invités à engager la discussion avec les élèves au travers un débat marqué aussi par la projection de plusieurs courts-métrages.

« Le racisme chez les jeunes existe », regrette Elisabeth Lemaçon. « Quand nous leur demandons d’évoquer le problème de façon anonyme sur des feuilles, il n’est pas rare de trouver des écrits qui soulignent les traits de xénophobie et de rejet. C’est le reflet d’une société à la dérive ».

Pour faire taire ces dérives, qui sont autant de comportements qui inquiètent aussi les enseignants, la LICRA s’est engagée sur la voie de la raison face à des attitudes et des propos difficilement supportables.

« C’est la première fois que nous venons à Romilly », rappelle la déléguée de la LICRA. « Les tags nazis qui sont venus noircir de nombreux murs de la ville voilà quelques semaines nous ont, bien sûr alertés. On ne peut pas tout laisser faire et nous avons le devoir de nous impliquer pour éviter ce genre de dérapage ».

Le racisme et l’antisémitisme sont encore bien présents dans le milieu scolaire. « Le combat est bien loin d’être terminé », estime encore Elisabeth Lemaçon. « Il faut encore et encore travailler pour accepter les différences et tenter de répondre à cette problématique comportementale chez les scolaires ».

Le message de tolérance délivré par la LICRA a bien été reçu et tous s’accordaient, mardi dernier, à se féliciter de cette excellente initiative menée au lycée Diderot.