Barrage (musique)
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[modifier] Barrage de table d'harmonie
En facture instrumentale, un barrage est un ensemble de nervures en bois collées sous la table d'harmonie permettant de compenser la finesse et l'étendue de celle-ci en la rigidifiant (en la « mettant en tension »). On dit que l'on barre une table lorsqu'on procède au collage des barres (de table) sur ladite table Dans un moule creux ou a plat, sous hygrométrie très basse, sur des barres pré cambrées ou courbes ou même plates (différentes approches). Les barres de tables sont en bois léger (épicéa) .Selon le type d'assemblage et même la colle utilisée, la table aura un son plus vif ou plus rond, une plus ou moins grande résistance aux changements d'hygrométrie, et nécessitera plus ou moins de pression de la part des cordes (la "charge") pour être correctement mise en tension. La table résonne à diverses fréquences, mais son rôle principal est de transmettre a une grande surface d'air la vibration des cordes (transduction) de façon à nous la rendre audible.
La réponse de la table a l'énergie vibratoire des cordes et à l'influx donné par l'impact du marteau dépend de sa rigidité et de sa masse. Une table en bon état renvoie l'énergie dans la corde et permet a un son bien plein de se prolonger, une table affaissée ou trop souple absorbera rapidement l'énergie des cordes (son" explosif", sans tenue), cas d'instruments dégradés par de trop nombreuses variations d'humidité (la table réagissant comme un baromêtre et absorbant l'humidité de l'air en se déformant, le module d'élasticité des bois réduit a force d'être sollicité). Comme par ailleurs, le bois durcit avec l'âge, certaines propriétés initiales du timbre sont néanmoins préservées, mais la richesse sonore est beaucoup moins présente sur une table affaissée ou détendue (absence de tension interne).
Il y a un équilibre difficile à obtenir entre la masse des cordes, celle de la table et des chevalets, la masse artificielle induite par la pression des cordes, le besoin d'accepter et renvoyer des vibrations (fréquences) amples dans les basses et extrèmemnt ténues dans l'aigu, et la robustesse nécessaire pour supporter l'épreuve du temps.
Rarement visible, le barrage constitue un élément fondamental dans la sonorité de l'instrument. Il s'agit le plus souvent d'un secret jalousement gardé par les facteurs et les luthiers.
[modifier] Barrage de structure
Néanmoins, dans le cas du piano, le nom de barrage est surtout donné à l'assemblage de grosses poutres qui servent de charpente à l'instrument. Y sont fixées la ceinture (piano à queue) et les éléments du meuble Le barrage sert de soutien au cadre métallique . La table d'harmonie (P.Q.), elle, est collée sur une éclisse sur le pourtour intérieur de la ceinture et parfois insérée en force dans une gorge pour plus de tension - sur les pianos droits elle est collée sur une baguette elle même solidaire du barrage.
Deux approches existent pour le cas du piano :
- le barrage doit être le plus inerte possible, en chêne ou autre bois ou multipli très massif, pour éviter la perte de l'énergie sonore depuis la table d'harmonie et renvoyer les ondes sonores vers celle-ci (approche généralement admise) ;
- le barrage et les éléments du meuble sont partie intégrale de l'ensemble d'harmonie, résonnent et modifient en conséquence le timbre de l'instrument (École de Vienne). On emploie alors des bois de résonnance ou des bois légers pour tous ces éléments (Bôsendorfer).
Sur les pianos anciens (environ d'avant 1895), ce barrage était la seule structure pour résister à la traction des cordes. Ces pianos étaient appelés à tort à cadre bois.
Sur les pianos plus modernes, le barrage est épaulé par un cadre métallique, placé sous et au dessus des cordes. Sur certains petits pianos droits, ce cadre est même prévu pour remplacer le barrage (cadre « autoporteur »). Tous les éléments constitutifs du meuble sont alors fixés sur le cadre, d'ou l'importance de ne pas poser le piano en porte a faux (sur 3 pieds) car la torsion générée par le poids influe directement sur le cadre et nuit à la stabilité de l'accord.
[modifier] Anecdote
Pour l'anecdote, les enquêteurs de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert se sont fait abuser par les facteurs de clavecin de l'époque, et l'illustration qui a été finalement publiée correspond à un barrage absolument inutilisable.
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