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Barrage intégriste à la chapelle de Versailles
Une cinquantaine de fidèles ont empêché la présentation des robes de Christian Lacroix.
Par Sibylle VINCENDON
QUOTIDIEN : Lundi 9 octobre 2006 - 06:00
Ils avaient beau avoir un âge avancé et messe le lendemain matin, une cinquantaine d'intégristes ont réussi, samedi soir, à bloquer l'accès à la chapelle royale du château de Versailles. Ce faisant, ils ont empêché le public de voir l'installation des robes de mariée du couturier Christian Lacroix, clou des neuf propositions d'artistes disposées dans le château et le parc pour la troisième édition de Versailles off, version locale de la Nuit blanche parisienne.
Chants. Vers 23 heures, ça chauffe devant l'entrée de la chapelle. Les intégristes chantent, récitent des Je vous salue Marie à forte voix. Autour d'eux, on crie «Partez !» «Laïcité, liberté !» Un jeune homme en vient aux mains avec un des bloqueurs. On engueule la douzaine de fonctionnaires de police, inactifs.  Les bloqueurs sont arrivés à 19 h 30, ont protesté devant les grilles et ont forcé le passage, blessant légèrement une des gardiennes. L'auteur de l'incident a été interpellé, selon la police. Un propagandiste explique très sérieusement qu'il était prévu dans la chapelle «un défilé de mode et, ensuite, une messe noire». 
Cette comique interprétation est une version déformée des phrases, maladroites sans doute, qui associaient robes blanches et magie noire dans le dossier de présentation de l'événement. La frange la plus conservatrice de l'église catholique, très présente à Versailles, s'est emparée de cela pour dénoncer, dans un buzz actif, une opération genre défilé de mode dans un lieu de culte.
Soutien. Moins ordinaire, le soutien qu'a reçu la protestation de la part du maire de la ville, Etienne Pinte (UMP). Gaulliste atypique, connu pour ses positions contre la double peine, il a, cette fois, relayé ces électeurs qui ne sont pas les siens. «Une chapelle dans laquelle il y a l'exercice du culte n'est pas l'endroit opportun pour exposer des robes de haute couture», a-t-il déclaré à l'AFP la semaine dernière. Superbes, les robes baroques que les visiteurs n'ont pas pu voir étaient pourtant plus que conformes à la qualité de l'édifice.


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