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lundi 16 octobre 2006, 15h29
Libération: un seul projet interne pour faire barrage à Rothschild
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PARIS (AFP) - Les plans de relance de Libération présentés séparément par Edwy Plenel et par la direction de la rédaction ont été fusionnés, mais sans l'appui de cette dernière, pour tenter de contrer l'actionnaire principal Edouard de Rothschild, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Les deux textes ont été fusionnés dimanche et présentés lundi matin par Edwy Plenel et le Pdg de Libération, Vittorio de Filippis, devant le comité ad hoc chargé d'examiner les différents plans de relance en lice.
Cependant, cette fusion a été réalisée sans l'accord de la direction de la rédaction. Celle-ci a décidé de ne pas soutenir ce texte et de se désolidariser de ce nouveau projet, estimant que la présence d'Edwy Plenel constituait un chiffon rouge agité devant Edouard de Rothschild, vivement opposé à l'arrivée du journaliste, ont indiqué à l'AFP des sources internes.
C'est la Société civile des personnels de Libération (SCPL, actionnaire à 18,4% du quotidien) qui "est à l'origine de la fusion", a indiqué à l'AFP Gilles Lahrer, porte-parole de la SCPL.
Le projet, dont le détail n'a pas été dévoilé, comprend à la fois un plan de relance éditorial et un volet économique et social.
L'intersyndicale (CGT, SNJ, CFDT, Sud) a demandé aux administrateurs de Libération "d'examiner très attentivement" ce travail "engagé par la société des personnels en relation avec Edwy Plenel" pour définir un projet "s'appuyant sur une dynamique interne".
La semaine dernière, la direction de la rédaction de Libération, puis l'ancien directeur de la rédaction du Monde Edwy Plenel avaient tour à tour présenté devant les salariés des projets de relance du quotidien.
L'ancien directeur de la rédaction du Monde avait été invité par la Société civile des personnels de Libération (SCPL, actionnaire à 18,4%) à présenter son projet aux salariés, à quelques jours d'un Conseil d'administration (CA) décisif.
Selon des témoins, M. Plenel a indiqué vouloir proposer à Libération, non pas un "plan de relance", mais une "méthode".
"Libération doit assumer son identité de quotidien de gauche. Sans être un journal d'opinion, on peut être un quotidien de combat contre Nicolas Sarkozy", a-t-il dit en substance, d'après plusieurs sources.
S'opposant au modèle du "quotidien-magazine", il a estimé qu'un quotidien tel que Libération devait être centré sur l'actualité.
Il a également proposé de renforcer le site internet de Libération, jugeant aberrant qu'il soit actuellement gratuit.
Outre le plan proposé par l'ancien directeur de la rédaction du Monde, deux autres projets sont en lice.
L'équipe de M. de Rothschild prône une filialisation du web et des économies drastiques, via un plan social. Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur, dont le nom continuait d'être associé à ce projet malgré ses démentis, aurait définitivement jeté l'éponge, selon des sources concordantes.
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