Neuf autres civils qui se trouvaient également dans ce convoi des Philippins, des Indiens et des Pakistanais ont été libérés par les ravisseurs qui avaient tendu leur embuscade près de la ville portuaire de Basra.
«Nous n’avons pas de nouvelle de quatre agents de sécurité américains et un Autrichien», a dit au téléphone un responsable de la société de gardiennage Crescent Security Group depuis le Koweït. «Tous les chauffeurs civils sont libres et sont originaires de l’Inde, du Pakistan et des Philippines».
Le corps de l’otage autrichien a été amené hier à 14h30 à une morgue de Basra, ainsi que l’otage américain blessé qui devait être transféré à un hôpital militaire britannique, a rapporté le policier irakien sous le couvert de l’anonymat.
Le Crescent Security Group travaille essentiellement en Irak et son siège se trouve au Koweït où nombre de ses dirigeants et employés sont Américains.
A Basra, le capitaine Tane Dunlop, un porte-parole des forces britanniques, a précisé que l’embuscade s’est déroulée jeudi vers 13h00 à Safwan, une ville située près de la frontière irako-koweïtienne.
Par ailleurs, les forces britanniques et américaines ont lancé hier des opérations dans le sud de l’Irak pour tenter de libérer les otages étrangers, a-t-on appris de source proche de la sécurité irakienne.
Les forces britanniques ont bouclé hier un quartier de Basra. De source irakienne, on a affirmé que ce raid s’expliquait par la présence possible des otages dans la zone, mais cette information n’a pas été confirmée par l’armée britannique.
Dans la ville voisine de Zoubaïr, un policier a affirmé que des militaires américains avaient mené un raid dans le commissariat de police dans l’espoir de retrouver les otages.
Les forces américaines et britanniques accusent régulièrement certains éléments de la police de collaborer avec les rebelles irakiens.
La police a montré aux journalistes un véhicule tout terrain dans la ville frontière de Safouan, à 60 km au sud de Basra, à bord duquel circulaient les étrangers enlevés jeudi.
Neuf Irakiens ont également été enlevés mais certains ont été libérés. Leurs employeurs koweïtiens ont affirmé que seuls les étrangers manquaient à l’appel après cet enlèvement qui s’est produit vers midi entre Safouan et Zoubaïr dans des circonstances qui demeuraient floues.
Majoritaires en Irak, les chiites le sont surtout dans la région de Basra. Mais Zoubaïr est un bastion de la minorité sunnite.
Faux barrage ?
La famille d’un des Américains enlevés a déclaré à un journal américain que, selon l’US Army, l’enlèvement avait eu lieu à la suite d’une fusillade qui n’avait fait aucune victime.
Le convoi acheminait du matériel en provenance du Koweït et se dirigeait vers la ville de Nassiriah, située à 375 km au sud de Bagdad. Il a été arrêté à un barrage de sécurité peu après avoir franchi la frontière avec le Koweït.
Cet axe routier est habituellement hautement surveillé par les forces américaines qui l’empruntent régulièrement pour acheminer du matériel, a-t-on rapporté de source proche de la sécurité irakienne.
Le lieutenant colonel Christopher Garver, porte-parole de l’armée américaine à Bagdad, a indiqué que l’armée vérifiait l’information selon laquelle le convoi aurait été stoppé par un faux barrage de sécurité.
Le frère d’un agent de sécurité américain, Paul Reuben, a déclaré à un journal local que le département d’Etat et l’employeur de son frère avaient téléphoné à sa famille tôt hier (heure de Bagdad) pour les informer qu’il avait été enlevé.
Les enlèvements sont fréquents dans cette région du sud de l’Irak et beaucoup soupçonnent des policiers locaux et certaines milices chiites d’être de mèche avec les ravisseurs.