BURKINA FASO
DONNÉES ÉCONOMIQUES GÉNÉRALES
DONNÉES SUR LES PÊCHES Bilan des produits (estimations 2001):
La composition du peuplement ichtyologique est marquée par la présence d’une quarantaine d’espèces dominées par Sarotherodon galilaeus (42%), Synodontis sp. (11%), Oreochromis niloticus (10,5%), Bagrus sp. (8%), Clarias sp. (7,5%), Tilapia zillii (7%) et Auchenoglanis occidentalis (5%). Les espèces les plus recherchées sont: les capitaines (Lates niloticus), les carpes (Oreochromis niloticus, Sarotherodon galilaeus) et les silures (Clarias sp.). Les capitaines, contrairement aux autres espèces, sont faiblement représentés dans les captures (à peine 2% des captures totales). La pêche est pratiquée par trois principales catégories de pêcheurs: les pêcheurs professionnels, les semi-professionnels et les occasionnels. Les pêcheurs professionnels (25% environ du total) comprennent une majorité de pêcheurs migrants étrangers (Maliens, Nigériens, Togolais, Ghanéens et Nigérians) et quelques nationaux; les pêcheurs semi-professionnels (50%), essentiellement burkinabé, allient pratique de pêche et activités agropastorales. Les pêcheurs occasionnels (25% environ), pratiquent la pêche de façon sporadique et leur savoir-faire (maniement et entretien de l’équipement, connaissance du poisson) est rudimentaire. Les embarcations utilisées sont essentiellement des pirogues en planches (2 000 pirogues recensées en 1989), longues de 6 m en moyenne, et non motorisées. La majorité des actions de pêche est constituée toute l’année d’une pose de quelques filets maillant le soir suivie d’une levée le matin. La taille des mailles employée est variable et se situe entre 30 et 40 mm avec cependant des maximas allant de 120 à 140 mm pour la capture des capitaines (Lates niloticus). La deuxième technique de pêche est par pose de lignes d’hameçons ou palangres appâtés. Cette technique est particulièrement prisée pour la capture des silures (Clarias sp.). Enfin, l’épervier est employé en technique d’appoint, notamment dans les zones peu profondes pour la capture des Cichlidae. Les pêcheurs s’approvisionnent en intrants de pêche auprès des mareyeurs, demi-grossites ou particuliers qui se rendent le plus souvent dans les pays voisins (Ghana et Togo notamment). Elles représentent 73% des superficies en eau et fournissent à elles seules, près de la moitié de la production de poisson. Le Burkina Faso compte plus de 2 000 barrages dont environ 450 sont pérennes et propices à la production piscicole. Le plus grands barrage sont: Le barrage de Bagré, mis en eau en 1992, est bâti sur le fleuve Nakanbé que partagent le Burkina Faso et le Ghana avec la double vocation hydroélectrique et hydroagricole. Il est situé au centre-est du pays à 50 km de la frontière Ghanéenne et à 250 km de la capitale Ouagadougou. Sa superficie maximale est de 25 500 ha avec un volume de 1,7 milliards de m3 d’eau. Le potentiel piscicole est évalué à environ 1600 tonnes de poisson par an. Ce potentiel est exploité par une communauté de 500 pêcheurs environ, semi-professionnels pour la plupart, pratiquant une pêche essentiellement artisanale. Ils sont répartis dans 17 villages où ils allient des activités de pêche, agriculture et élevage. Environ 400 pirogues sont actuellement fonctionnelles sur le lac de Bagré. Elles sont extrêmement légères et ne permettent pas de circuler loin des rives dans de bonnes conditions de sécurité, notamment en cas de vent; ceci oblige plusieurs pêcheurs à pêcher dans la zone sub-littorale. A côté de ces acteurs directs on dénombre des groupements de transformateurs regroupant 300 personnes, majoritairement des femmes. Le barrage de la Kompienga a été créé en 1988 sur la rivière du même nom, affluent de la Pendjari, avec une superficie maximum de 21 600 ha correspondant un volume de 2 milliards de m3. Situé à l’est du pays dans une région boisée et à faible densité de population, à environ 400 km de la capitale, il a un potentiel piscicole estimé à environ 1 200 tonnes. Contrairement au lac de Bagré où la majorité des pêcheurs sont des nationaux autochtones, la pêcherie de Kompienga est exploitée par des pêcheurs professionnels allochtones, estimés à 400 en moyenne, et dont une grande partie est de nationalité étrangère. Les transformateurs de produits halieutiques sont constitués en majorité de femmes de plusieurs nationalités. Les espèces dominantes dans les captures (80% environs) sont les carpes (Oreochromis niloticus, Sarotherodon galilaeus, Tilapia zillii), suivies par les capitaines (Lates niloticus; 7%) et les silures (Clarias sp. 6-7%). Le barrage du Sourou/Léry, situé au nord-ouest de la capitale, a été construit en 1984 grâce à une déviation du fleuve Mouhoun et à la construction du barrage sur la rivière Sourou, elle-même affluent du Mouhoun. Il constitue une retenue d’eau transfrontalière partagée par le Burkina (65 km de long) et le Mali. Il a une vocation hydroagricole et couvre en territoire burkinabé, une superficie de 10 000 ha environ avec une capacité de 370 millions de m3 d'eau. Le potentiel piscicole, estimé à 600 tonnes, est exploité par une communauté de 700 pêcheurs organisés en structure faîtière (union de pêcheurs). Les espèces les plus représentées dans les captures sont principalement l’Heterotis (50-60% des captures totales), les carpes (15-20%), les Clarias (5-10%). Les produits sont commercialisés sur les marchés locaux surtout sous forme fumée en raison essentiellement de la qualité des captures dominées par les Heterotis (très peu prisés par les consommateurs) et les Cichlidae de petites tailles. A cela s’ajoute l’éloignement des grands centres urbains et les difficultés de conservation du frais. Le barrage de Kanazoé a été construit en 1994 dans le bassin du Nakanbé au nord du pays à environ 135 km de la capitale. Il a une vocation essentiellement hydroagricole; sa capacité est de 100 millions de m3 pour une superficie maximale de 8000 ha avec un potentiel halieutique annuel d'environ 500 tonnes de poisson. Les ressources halieutiques sont exploitées par plusieurs communautés de pêcheurs dont les caractéristiques sociales sont encore très peu étudiées. Le barrage de Ziga a été créé en l'an 2000 dans le bassin du fleuve Nakanbé. Il est situé au nord-ouest, à quelque 50 km de la capitale. Il couvre une superficie de 7 000 ha environ avec une capacité de 200 millions de m3. Sa vocation est l’approvisionnement en eau potable des populations de la capitale. Depuis la mise en eau du barrage, l’exploitation des ressources halieutiques est restée interdite par arrêté ministériel. Ce n’est qu'en 2003 que la pêche a été déclarée ouverte, marquant ainsi le démarrage des activités piscicoles sur cette nouvelle retenue. Aquaculture L'aquaculture n'a pas encore atteint un niveau de développement significatif, en dépit de nombreux efforts entrepris depuis les années 80 pour introduire et vulgariser différentes techniques d'élevage de Tilapia nilotica. Les essais ont notamment porté sur le développement de la pisciculture en étangs, en cages et la pisciculture villageoise (pêche amplifiée). Aujourd’hui, seule la station de pisciculture de Bazéga est fonctionnelle. Elle produit des alevins d’Oreochromis niloticus pour le repeuplement des petites et moyennes retenues d’eau. Elle constitue par ailleurs un important support pour la recherche-développement (pisciculture associée, en cage, etc.). Utilisation des captures La commercialisation des produits s’effectue à travers les débarcadères dont la fréquentation par les mareyeurs varie en fonction des saisons de pêche. Les captures débarquées sont écoulées par les commerçants au profit de la filière d’approvisionnement des marchés urbains dont principalement la capitale Ouagadougou. Seuls les poissons de petite taille ou en mauvais état de fraîcheur sont cédés aux femmes transformatrices. Les prix varient en fonction des espèces et de la taille. Rôle économique de l'industrie de la pêche Le secteur des ressources halieutique contribue de façon non négligeable à la réalisation de la sécurité alimentaire du pays. En effet, ce secteur fournit annuellement environ 8 500 tonnes de poisson dont la quasi-totalité est consommée par la population. PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT Le potentiel de captures, moyennant des aménagements adéquats, est estimé à 20 000 tonnes/an, ce qui laisse supposer des possibilités théoriques d'augmentation importantes de la production. Cependant, de nombreux indices de terrain semblent indiquer que les petites et moyennes pêcheries sont dans leur majorité dans une situation proche de la surexploitation. Cet état de fait est consécutif à la politique antérieure du secteur qui était basée sur l'augmentation des captures par l'intensification de l'effort de pêche. Dans le contexte actuel, les priorités du secteur accordent une large place à la gestion différenciée et rationnelle de la ressource et à prévenir les conflits entre pêcheurs d’une part et entre pêcheurs et autres utilisateurs des ressources en eau d’autre part. La protection globale des écosystèmes aquatiques constitue une autre préoccupation, beaucoup de plans d'eau subissant depuis plusieurs années des phénomènes d'ensablement, d'eutrophisation, ou de pollutions diverses qui affectent la productivité piscicole. Les contraintes au développement de l’aquaculture sont surtout imputables à l'absence de tradition aquacole, aux conditions hydrographiques et topographiques inadaptées, au manque de sous-produits agricoles et au faible pouvoir d'achat des consommateurs en milieu rural. Cependant, plusieurs actions test sont actuellement entreprises par la Direction générale des ressources halieutiques en vue d’augmenter la production de poisson (essais de pisciculture en cages dans le centre du pays, rizipisciculture et pisciculture en étangs dans les grands périmètres irrigués, etc..) RECHERCHE La recherche en matière de pêche et d’aquaculture est assez récente au Burkina Faso. Les sujets de recherche ont essentiellement porté sur l’hydrobiologie et dans une moindre mesure sur l’aquaculture. La Direction générale des ressources halieutiques conduit actuellement des recherches sur l’aquaculture dans la station de pisciculture de Bazèga et sur certaines retenues d’eau du pays (rizipisciculture, pisciculture en cages notamment). Les autres structures de recherche qui relèvent du Ministère de l’enseignement secondaire, supérieur et de la recherche scientifique sont:
Les principaux thèmes abordés touchent essentiellement à:
AIDES 1. Le Projet « Centre d’approvisionnement et de distribution des produits de pêche » (CADIPP). Son financement est assuré par la Chine. Son objectif est de favoriser une meilleure valorisation des produits de pêche par l’amélioration des systèmes actuels de collecte, de transport et de distribution des produits ainsi que l’approvisionnement des pêcheurs en intrants. 2. Le Projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré / Kompienga. Il est financé par le Département pour le développement international du Royaume–Uni (DFID) en partenariat avec la FAO. Il s’inscrit dans le cadre du Programme pour les moyens d’existence durables dans la pêche (PMEDP). La durée du projet est de 3 ans. Son but est de réduire la pauvreté en améliorant les moyens d’existence des communautés dépendantes de la pêche. 3. Le Projet de gestion des pêches dans le sud-ouest (GPSO), financé depuis 1988 par l'Allemagne (GTZ). Il a développé un modèle de pisciculture villageoise autogérée, dans la région de l'ouest du Burkina Faso. Ce projet est arrivé à terme fin 2002. |