- 25 janvier 2006, par: Alexandre Ghuysen
Vous pouvez retrouver le PPRNP Inondation du Furan dans son ensemble (arrêté préfectoral d’approbation, rapport de présentation, réglement et pièces graphiques) sur le site institutionnel de la Dde de la Loire en cliquant ici
Les douzes communes concernées par le plan de prévention des risques naturels prévisibles d’inondations (PPRNPI) du Furan sont Andrézieux-Bouthéon, l’Etrat, la Fouillouse, Planfoy, Saint-Christo-en-Jarez, Saint-Etienne, Saint-Just-Saint-Rambert, Saint-Priest-en-Jarez, Sorbiers, la Talaudière, la Tour-en-Jarez, et Villars.
Ce plan s’applique aux rivières du Furan, de l’Onzon, du Furet, des Eaux Jaunes, de l’Iserable, du Roteux, du Malval et du Riotord.
Concernant le bassin versant, les chroniques relatant les crues les plus catastrophiques sont sur le Furan et les dommages occasionnés dans la ville de Saint-Etienne. Voici les principaux évènements avec les lieux touchés par les inondations :
de 1587 à 1834, une dizaine de crues ont été recensées : toutes ont eu lieu aux mois de juillet-août, de novembre ou de mai.
26 et 27 août 1834 : à la suite d’un violent orage survient une crue du Furan qui dévaste quelques usines et habitations. Dans le même temps, la Loire déborde et trois ponts de chemin de fer de Saint-Etienne à la Loire sont emportés.
14 août 1837 : submersion de la ville par la formation de barrages d’embâcles en amont des ponts et couvertures de l’époque : place de l’Hôtel de Ville, place Marengo, rue Gérentet. Une vingtaine de morts est à déplorer.
Novembre 1840 : nouvelle crue d’une violence égale aux précédentes.
Février 1841 : idem.
17 octobre 1846 : crue de la Loire.
13 juillet 1849 : un violent orage sur les montagnes du Pilat engendre une crue dévastant les usines occupant le bord de la rivière, les rues adjacentes au ruisseau ont été transformées en lit de rivière. Cet évènement fut suivi deux jours après d’une montée des eaux aussi rapide, le lit du ruisseau était comblé de matériaux. Cette crue reste à priori la plus terrible dans la mémoire humaine.
Février 1851 : crue du ruisseau du Chavanelet.
1900 : 3,5 mètres d’eau à Andrézieux.
30 octobre 1976, 4 mai 1977, 26 avril 1983, 17 mai 1983.
1986 : aucun écrêtement de la crue n’a eu lieu au barrage du Gouffre d’Enfer, celui-ci étant plein, les hameaux situés immédiatement en aval de ce barrage ont été touchés par les inondations. La section du lit mineur située immédiatement en amont de la couverture de Saint-Etienne était en limite de débordement. En aval de cette couverture, la ligne d’eau arrivait au ras du mur protégeant Gamm Vert.
24 août 1994 : selon les témoignages, le Furan est monté de 2,5 mètres en un quart d’heure. La réaction de la rivière fut pratiquement instantanée. Plusieurs quartiers de la ville ont subi des inondations dues au refoulement des affluents souterrains dans le réseau d’assainissement.
13 novembre 1996 : nouvelle crue sur le bassin du Furan. Le barrage du Gouffre d’Enfer s’est rempli jusqu’au moment de la décrue.
2 et 3 décembre 2003 : crue sur tous les contreforts du Pilat. Le Furan et l’Onzon sont touchés avec des dégâts aux berges, des inondations d’habitations et zones d’activité. Sur le Furan, aucun dégât notable n’est à déplorer sur l’agglomération de Saint-Etienne mais le quartier de Valbenoîte en amont de la couverture du Furan a été le lieu de débordements qui a nécessité des évacuations de bâtiments.
Au vu de la liste des crues dressée précédemment, il apparait clairement que les violentes crues du Furan surviennent de préférence en automne et en été, à la suite d’orages soudains et importants qu’engendrent une montée très rapide des eaux provenant de l’imperméabilisation de la vallée et de la configuration du bassin versant amont (forte pente, vallée encaissée, etc.).
Les objectifs à atteindre ont été fixés par la circulaire interministérielle (Intérieur, Equipement, Environnement) du 24 janvier 1994 (J.O. du 10 avril 1994) et la circulaire du 30 avril 2002 relative à la politique de l’Etat en matière de risques natureles prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les submersions.
Interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses,
Préserver les capacités d’écoulement,
Sauvegarder l’équilibre des milieux.
Les principes à mettre en oeuvre sont les suivants :
Interdire toute construction nouvelle à l’intérieur des zones inondables soumises aux aléas les plus forts,
Contrôler strictement l’extension de l’urbanisation,
Eviter tout endiguement ou remblaiement nouveau.
La partie réglementée par le présent PPRNPI du Furan et affluents comprend cinq zones. Ces zones sont définies sur des plans au 1/5 000° notés "carte de zonage". Voir les plans sur le site insitutionnel de la Dde
Zone rouge
C’est une zone très exposée où les inondations sont redoutables en raison notamment des hauteurs de submersion et de la vitesse du courant. Elle correspond au lit actif du fleuve permettant d’évacuer le plus gros volume des eaux de crue, aux zones à proximité immédiate des digues pouvant subir l’impact d’une rupture ou d’une submersion et aux zones d’écoulement préférentiel des déversoirs des digues de protection contre les crues.
Il n’existe pas ou peu de mesures de protection pour assurer d’une manière rationnelle la sécurité des personnes et des biens.
Toutes les opportunités doivent être saisies pour diminuer le nombre des implantations présentes ou pour supprimer les ouvrages qui restreignent de façon majeure le libre écoulement des eaux ou menacent les zones habitées.
Zone verte
La zone verte est non urbanisée et participe au stockage des eaux en limitant les effets en amont et en aval. Celle-ci doit être protégée de toute urbanisation nouvelle pour conserver ou retrouver un caractère naturel. Les activités agricoles doivent cependant pouvoir s’y maintenir.
Zone bleue
La zone bleue est une zone déjà urbanisée. Elle est exposée à un risque plus ou moins important sans toutefois atteindre les mêmes intensités que dans la zone rouge. Elle comprend aussi des zones à l’arrière des digues. Elle se subdivise en deux sous-zones :
la zone bleu foncé, soumise à des aléas importants, sur laquelle le développement de l’urbanisation est à proscrire.
la zone bleu clair, soumise à des aléas limités sur laquelle de nouvelles implantations peuvent être admises sous certaines conditions.
Zone blanche
La zone blanche est une zone dite "zone de précaution", qui n’est pas directement exposée aux risques pour la crue de référence, mais où des constructions, des ouvrages, des aménagements ou des exploitations agricoles, forestières, artisanales, commerciales ou industrielles pourraient aggraver des risques ou en provoquer de nouveaux si une crue d’intensité supérieure venait à se produire.
Ainsi, l’utilisation et l’occupation des sols de cette zone devront s’opérer moyennant quelques précautions techniques destinées à limiter la vulnérabilité des biens en cas de survenue d’une telle crue.
Zone blanc hachuré
C’est une zone urbanisée située dans le centre ville de Saint-Etienne. Elle pourrait être touchée de manière plus ou moins importante en cas de crue après débordement du Furan et du Furet au niveau de l’entonnement de leur partie couverte.
Les caractéristiques hydrauliques de ces débordements sont proches des problématiques de gestion des débits de crue dans les réseaux des eaux pluviales. Les écoulements générés sont assimilés à des phénomènes de ruissellement urbain, mais compte tenu des débits et volumes d’eau concernés ainsi que de la vulnérabilité des biens et des personnes dans les zones concernées, les impacts peuvent être forts et menacer la sécurité publique.
Les débordements qui ont lieu en amont des couvertures du Furet et du Furan se rejoignent vers Valbenoite et Centre II puis empruntent la rue du 11 novembre qui est l’axe principal des écoulements dans Saint-Etienne (pente générale proche de 1,5%).
Le flot continue son cours empruntant les rues de plus garndes pentes dans le prolongement de la rue principale et rejoint le Furan en aval de la couverture. Des inondations sont occasionnées dans les habitations riveraines aux axes d’écoulement ainsi que ponctuellement sur l’Etivallière.
Une cartographie des zones inondées dans l’agglomération a été réalisée. Les axes des écoulements principaux sont reportés ainsi que les zones touchées par les inondations. Aucune estimation des aléas et des hauteurs d’eau n’a été réalisée dans la traversée de la ville en raison de la complexité des mécanismes d’écoulement en zone urbaine. Ainsi, dans cette zone, certaines prescriptions s’avèrent nécessaires pour limiter la vulnérabilité des biens.
Zone blanc quadrillé
Elle n’est normalement pas atteinte pour la crue de référence du fait des travaux de protection réalisés afin de protéger les aménagements existants. Ces ouvrages doivent être dûment dimensionnés pour un évènement de référence adapté aux enjeux, et faire l’objet d’un entretien pérenne et d’un contrôle périodique régulier.
Toutefois, ces zones peuvent être atteintes lors d’évènements hydrologiques supérieurs à ceux pour lesquels les dimensionnements ont été calculés, mais également en cas de défaut d’entretien ou de dégradation. De plus, des affouillements et des érosions pourraient compromettre la stabilité des remblais, des murs de soutènements fondant ces zones et des ouvrages de protection. Ainsi, l’utilisation et l’occupation des sols de cette zone devront s’opérer moyennant quelques précautions.
Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contacter la DDE - Cellule hydraulique :
59, rue des acièries - 42 000 Saint-Etienne
Par téléphone : 04 77 43 80 00
Par courriel : HYDRAULIQUE.SEA.DDE-Loire@equipement.gouv.fr