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1944 La bataille de l'Ardenne I


Crée par Albanovic, 4215 lectures depuis le 03/04/2005

LA BATAILLE DE L'ARDENNE : I / L'ATTAQUE

Historia SGM N°84 du 26Juin 1969.

Ardenne belge, 16-19 décembre 1944

Au début de décembre 1944, Hitler vient de réussir un miracle : avec les forces battues, écrasées, puis disloquées en Normandie, en France et en Belgique, il a formé un nouveau groupe d'armées. Mieux encore : ces nouvelles troupes doivent, non seulement tenir le front, mais aussi frapper les Alliés en leur point le plus faible, foncer vers la Meuse, comme en 1940, et atteindre la Manche dans une des plus audacieuses contre-offensives blindées de l'histoire. Eisenhower dut finalement prendre la décision la plus grave de sa carrière.

 



< Model, le "pompier du Führer", commande le groupe d'armées B.

Von Rundstedt, commandant le front Ouest, dirige l'offensive. >

< Manteuffel, Ve armée, lancera le "crochet gauche"...

Dietrich commande en personne la VIe armée blindée SS. >


Dés le 9 août 1944, peu avant le débarquement allié en Provence et le jour même de la destruction, dans la poche de Falaise, de la quasi-totalité de ce que l'Allemagne possède encore de blindés sur le théâtre d'opérations occidental, Hitler signe la directive suivante :
" Préparez-vous à prendre l'offensive en novembre [...] ; dans les deux mois qui viennent, il faudra amener vingt-cinq divisions sur le front Ouest. "
Où l'Allemagne peut-elle trouver vingt-cinq divisions, après l'hémorragie d'hommes et de matériel qu'elle vient de subir ?
Pour la première fois, l'Allemagne est mobilisée totalement. Le Dr. Goebbels dispose de tous les pouvoirs pour accroître la production et enrôler les hommes. L'âge d'incorporation est abaissé à seize ans et personne ne peut y échapper : ouvriers dont la présence n'est pas indispensable à l'usine, petits boutiquiers, fonctionnaires, étudiants, réformés, élèves officiers, détenus de droit commun, tout le monde revêt l'uniforme. De plus, malgré les bombardements intensifs, la production des industries de guerre pulvérise tous les records. Après six ou huit semaines de classes accélérées, les nouveaux soldats (Volksgrenadieren : infanterie populaire) sont équipés et prêts à monter en ligne. Et, début novembre, le Führer a réussi à reconstituer la réserve mobile qu'il a perdue et à envoyer dix-huit nouvelles divisions à l'ouest.

Les généraux de choc

Hitler se pose la question de savoir où lancer sa grande offensive. Une région l'attire, du reste, depuis longtemps : les collines boisées qui se trouvent à la lisière de l'Allemagne, du Luxembourg et de la Belgique. Connue sous le nom d'Eifel en Allemagne, et d'Ardenne en Belgique et au Luxembourg, cette région est la route traditionnelle des invasions allemandes. C'est par là que les panzers ont déferlé sur la France en 1940. C'est aussi le secteur le plus faiblement tenu du front Ouest (qui s'allonge au total sur plus de 700 kilomètres).
Ce dernier facteur emporte la décision de Hitler: il attaquera dans l'Ardenne.
Cette fois, le Führer décide de tout mettre au point lui-même. Si, pour entretenir le moral de l'armée, il persuade Rundstedt, vieux maréchal couvert de gloire, d'assumer le commandement nominal de l'offensive, Hitler dirigera en personne les opérations depuis un nouveau Q.G. installé à l'Ouest.
Trois armées - deux blindées, une d'infanterie - sont groupées pour constituer le groupe d'armées B, commandé par le feld-maréchal Model, attaquant plein d'audace et passé maître dans l'art d'improviser, qui a, par trois fois, évité une défaite totale sur le front Est. La VI" armée blindée S.S., qui
mènera l'assaut, est confiée à l'un des plus vieux camarades de Hitler, Dietrich, ancien sergent-major de l'armée allemande, garde du corps du Führer aux premiers jours du N.D.S.A.P. et naguère commandant de la célèbre 1" division S.S. de panzers, " Leibstandarte Adolf Hitler " (garde personnelle de Hitler).
Manteuffel, un autre des " généraux de choc " du Führer sur le front Est, commandera la V' armée blindée qui se déplacera parallèlement à la VI" armée blindée S.S. et ajoutera du " punch " au crochet du gauche que va constituer l'offensive. La VII" armée, placée sous les ordres de Brandenberger, général de la vieille école, aura la mission de protéger le flanc sud du mouvement.
Hitler décide également d'employer une fois encore ce qui reste du corps des parachutistes allemands pour s'emparer d'importants carrefours routiers derrière les lignes américaines et de les ouvrir à ses divisions S.S. de panzers. Le colonel von der Heydte, vétéran de la bataille de Crète, est donc chargé d'organiser une force aéroportée cohérente. En outre, le Führer a soudain une de ses fameuses idées " non orthodoxes " et fait convoquer Otto Skorzeny, l'homme qui a " enlevé " Mussolini. Skorzeny reçoit l'ordre d'entraîner des commandos de soldats allemands porteurs d'uniformes alliés. Ces unités spéciales voyageront à bord de véhicules pris sur l'ennemi, en avant du gros des troupes, pour prendre des ponts sur la Meuse, premier obstacle important, cependant que les hommes de Skorzeny mettront le maximum de désordre derrière les lignes américaines, désorganiseront les communications et répandront partout le bruit de grandes victoires allemandes.
C'est le secteur, long de 140 kilomètres, compris entre Monschau au nord et Echternach au sud, qui est choisi pour l'attaque. Après une intense préparation d'artillerie, les fantassins allemands, dans une poussée irrésistible, perceront les Pignes américaines en une douzaine d'endroits par où s'engouffreront, pour une Blitzkrieg classique, les panzers, qui fonceront alors vers la Meuse, avant que les Alliés aient pu se rétablir.
Une fois la Meuse franchie, commencera la seconde phase de l'offensive : une attaque en tenaille orientée au nord-ouest, vers Anvers. La XVe armée (général Student), qui se trouve en Hollande, soutiendra l'attaque du groupe d'armées B. Quand Anvers et l'estuaire de l'Escaut auront été pris, les forces alliées en Europe se trouveront coupées en deux et leurs quatre armées au nord - 1" et IX" américaines, Il" britannique et 1" canadienne - seront détruites. Cela fait, les Alliés, pense Hitler, seront prêts à négocier une paix séparée et l'Allemagne pourra engager toutes ses forces sur le front de l'Est.

Guerre-éclair dans l'Ardenne.


Les généraux allemands protestent : ils jugent ce plan beaucoup trop ambitieux. Hitler refuse purement et simplement d'examiner les autres solutions que lui proposent ses généraux. L'opposition des chefs militaires et les difficiles problèmes logistiques soulevés par le plan du Führer rendent impossible le déclenchement de l'attaque à la date prévue. Hitler fixe finalement le début de l'offensive, irrévocablement, à 5 h 30, le samedi 16 décembre 1944.
Les effectifs sont moins nombreux que promis mais beaucoup plus considérables que ne le croyaient les généraux, dont le noir pessimisme se change alors en un optimisme tempéré. Sans que les services secrets alliés s'en fussent aperçus, les Allemands ont en effet pu amener vingt divisions dont sept blindées en face d'un secteur que les Américains ne tiennent qu'avec six, dont une seule blindée.
Le rapport des forces est de cinq contre deux, ce qui est le minimum nécessaire pour réussir une attaque. Mais les assaillants ont choisi l'heure et le terrain, et le gros des forces d'assaut - 8 divisions de Volksgrenadieren et 5 divisions de panzers - est concentré sur 75 kilomètres, face à des effectifs américains beaucoup plus modestes : deux divisions d'infanterie, un escadron de cavalerie de reconnaissance, avec pour seule réserve un groupe de combat d'une division blindée qui n'est jamais allée au feu.

Pas le temps d'apprendre l'anglais

Au nord, les Allemands n'auront à affronter que l'extrémité de l'aile droite du 5" corps, tenue tant bien que mal par la 99" D.I. américaine en ligne depuis six semaines sans avoir jamais combattu. Il y a même un trou de plus de trois kilomètres entre le 5' corps et le 8" (général Middleton).
Près de cette brèche, se trouvent, gardant de façon symbolique la trouée de Losheim, voie de passage traditionnelle entre l'Allemagne et la Belgique, neuf cents hommes du 18" escadron de cavalerie qui n'ont pas effectué de liaison avec la division, récemment arrivée, qui se trouve à leur droite. Il s'agit de la 106' D.I. qui, après un voyage épuisant à travers la France et la Belgique, s'est installée trois jours plus tôt sur le flanc oriental du massif de l'Eifel. Les fantassins, sans aucune expérience du combat, souffrent d'engelures, certains même de gelures, et seront une proie facile pour les Allemands.
Au sud du front se trouve la 28" D.I. qui forme le centre du 8" corps américain. Cette unité devra subir l'assaut de la V" armée blindée, qui dispose de trois divisions de Volksgrenadieren, d'une division d'infanterie aéroportée et de deux divisions de panzers. La 28" D.I., si elle est fort aguerrie, vient d'être durement éprouvée devant Aix-la-Chapelle, où elle a perdu 6 184 hommes, et c'est pour se refaire que le commandement l'a envoyée dans l'Ardenne.
Le reste du groupe d'armées B sera engagé de part et d'autre de la ligne d'attaque principale pour détruire le front américain et couvrir les flancs de la progression allemande. Sur la droite du 8" corps, la III" armée américaine (général Patton) parachève les ultimes préparatifs d'une offensive contre la Sarre.
Sur la gauche, le 5' corps a entrepris, trois jours plus tôt, d'attaquer au nord vers les barrages de la Roer. Une partie de cette opération entraîne une manœuvre inhabituelle : la 2" D.I., qui se compose de vétérans et vient de remonter en ligne après s'être reposée, a lancé une colonne au milieu des positions de la 99" D.I. et s'est emparée d'un important nœud routier, en territoire allemand, à 7 kilomètres de la frontière. La présence imprévue de cette division et de son artillerie de soutien va du reste contribuer à déjouer les plans de la VI' armée blindée S.S.

  

I.e groupe d'armées B devra d'abord réaliser cinq missions et les réaliser rapidement s'il veut avoir une chance d'arriver jusqu'à Anvers. Les deux premières consistent à s'assurer, de part et d'autre de la ligne d'attaque, des positions solides pour couvrir les flancs et faire en sorte que l'assaut ne soit pas gêné. Ensuite, et c'est le troisième objectif, les divisions de panzers de Dietrich devront percer très vite les lignes américaines et foncer vers la Meuse, en s'emparant des ponts dans les vingt-quatre ou, au plus tard, les quarante-huit heures.

En quatrième lieu, le " direct du droit " des blindés du général Manteuffel devra accompagner l'action des divisions de panzers. Manteuffel devra, en outre, prendre Saint-Vith, important centre routier et ferroviaire. Cinquièmement, l'aile gauche du même Manteuffel devra investir Bastogne, centre de communications aussi essentiel que Saint-Vith, mais au sud, puis s'assurer des ponts sur une troisième section de la Meuse.
La longue nuit du 15 décembre 1944 est une des plus noires et des plus froides de cet hiver sombre et glacial. A minuit, tout est prêt, du côté allemand : 200 000 hommes. équipés de plus de chars, d'artillerie et de munitions que les Alliés n'en ont eu depuis des mois en face d'eux, s'apprêtent à lancer la plus grande offensive sur le front Ouest depuis 1940. Loin à l'arrière, les 1 250 parachutistes du colonel von der Heydte, dont c'est, pour beaucoup, le premier saut, attendent les camions qui vont les emmener jusqu'au terrain d'envol. Les hommes de Skorzeny, vêtus d'uniformes alliés et pilotant des véhicules alliés, s'alignent derrière les chars de tête de la 1" division S.S. de panzers. Ils plaisantent entre eux sur le fait qu'ils n'ont pas le temps d'apprendre un peu plus d'anglais, tout en se demandant s'ils seraient fusillés au cas où l'ennemi les ferait prisonniers. Les troupes d'assaut, dont la plupart vont au combat pour la première fois, essayent de prendre quelque repos avant que l'artillerie déclenche le tir de barrage, les hommes sont d'ailleurs " gonflés à bloc " par une multitude d'ordres du jour qui émanent de leurs commandants d'unités, des célèbres maréchaux Model et von Rundstedt et du Führer lui-même. Ils pensent presque tous qu'ils vont participer à une grande bataille qui permettra au Reich de gagner la guerre de façon quelque peu miraculeuse.
Face à cette énorme concentration d'hommes et de matériel se trouvent 80 000 Américains, qui dorment presque tous d'un sommeil paisible, parfaitement inconscients de la tempête qui va s'abattre sur eux : si les services de sécurité allemands ont fait merveille, les S.R. alliés, en revanche, se sont montrés au-dessous de tout. Certains soldats américains n'ont jamais essuyé de coups de feu, d'autres n'en ont que trop entendu et c'est pourquoi on les a envoyés ici pour reposer leurs nerfs fatigués. La plupart calculent les chances qu'ils ont d'être envoyés en permission dans l'un des nombreux centres de repos de l'Ardenne ou pensent aux réjouissances de Noël, un Noël que beaucoup ne verront pas.
A 5 h 30, l'artillerie allemande ouvre le feu. Presque toutes les positions américaines sont durement pilonnées pendant des périodes qui varient de vingt minutes à une heure et demie. A l'arrière des lignes, les Américains, surpris, quittent leurs sacs de couchage pour se précipiter dans des abris. Aux avant-postes, les communications téléphoniques sont rapidement interrompues, les soldats scrutent du regard le clair-obscur qui précède l'aube en se demandant mutuellement ce qui peut bien se passer sur ce front, le plus tranquille de tous jusque-là.
Lorsque le tir de barrage s'arrête, des centaines de projecteurs s'allument, braqués sur les nuages bas pour créer, par réflexion, une sorte de " clair de lune artificiel ". Quelques instants plus tard, avant même que les Américains aient pu se ressaisir, les troupes de choc allemandes montent à l'assaut pour ouvrir la route aux chars ou s'emparer des objectifs qui leur ont été assignés pour ce premier jour d'opérations.
Tactiquement, la tâche la plus importante est d'établir des positions solides à chaque extrémité de la ligne d'attaque. S'il s'agit là d'une action moins spectaculaire que la ruée des panzers, elle est pourtant essentielle car, sans ces positions défensives, les forces alliées qui se trouvent au nord et au sud de l'Ardenne pourraient prendre l'offensive en tenaille.
Le point d'appui nord doit s'étendre le long de la route de colline qui va de Monschau à Eupen. Dietrich décide d'attaquer de part et d'autre de Monschau. Une fois que ses trois divisions d'infanterie auront rompu les lignes américaines, ouvert la route de l'ouest aux divisions S.S. de panzers, elles pivoteront à droite pour prolonger le dispositif défensif jusqu'à Liège.

Vingt et un hommes dans une ferme

L'attaque au nord de Monschau se heurte, avant l'aube, à un barrage routier tenu par le 102° escadron de cavalerie qui, à la lueur d'obus éclairants, inflige des pertes élevées aux Volksgrenadieren (20 % de l'effectif) et stoppe leur progression. Au sud de Monschau, ces derniers rencontrent un bataillon de la 99'' D.I. solidement retranché sur une hauteur. Dès la fin du tir de barrage, les troupes d'assaut allemandes, en rangs serrés, se lancent à l'attaque des positions adverses. Malgré de sévères pertes, les jeunes Allemands continuent d'avancer. Ils ne peuvent cependant pas réussir parce qu'ils sont trop peu nombreux - l'attaque impromptu lancée par le 5' corps U.S. contre les barrages de la Ruhr, trois jours plus tôt, a immobilisé la plupart des effectifs de la Wehrmacht dans ce secteur - et parce qu'ils n'ont aucun appui blindé. L'assaut est brisé. Une nouvelle tentative, plus tard dans la journée, finira de la même façon.
Lorsque s'achève la première journée de l'opération, les assaillants ne sont pas arrivés à établir un point d'appui solide au nord. Les conséquences de cet échec se feront sentir chaque jour davantage.
A quelque 140 kilomètres plus au sud, la tactique du général Brandenberger consiste à envoyer une de ses quatre divisions de Volksgrenadieren franchir, avant l'aube, la Sûre à l'est d'Echternach et une autre faire de même à l'ouest, Après avoir assuré leur liaison au sud de la ville, ces deux unités s'empareront des plateaux et collines qui se trouvent derrière l'artillerie américaine, pour obliger celle-ci à battre en retraite. Cela fait, il sera possible de lancer des ponts de bateaux sur la Sûre et d'acheminer l'artillerie lourde et le matériel nécessaires à l'établissement du point d'appui sud. En même temps, une troisième division de Volksgrenadieren traversera le cours d'eau en amont et, après avoir écrasé un bataillon d'infanterie cuirassée américain sans expérience du feu, poursuivra sa route pour prolonger le dispositif défensif vers le sud.
Dans le secteur d'Echternach, les Américains ne disposent que du 12' R.I. de la 4" D.I., dont les effectifs sont inférieurs de 500 ou 600 hommes au chiffre théorique. Les Volksgrenadieren sont plus de 12 000 - soit à quatre contre un - et comptent beaucoup de jeunes de dix-sept ans. Ils sont dotés de quelques véhicules, mais ils n'ont pas de chars et seulement une poignée de canons automoteurs, ce qui rééquilibre la situation.
I.e courant de la Sûre est rapide en décembre et les Allemands ont du mal à la franchir à bord de leurs canots pneumatiques : certains doivent s'y reprendre à plusieurs fois et cela perturbe l'horaire prévu. Le tir de barrage cependant détruit les communications américaines et écrase les postes avancés sous un déluge d'obus. La plupart sont neutralisés avant d'avoir pu donner l'alarme. Au début, comme partout sur le front de l'Ardenne, règne la confusion la plus totale. Des villages sont pris, perdus, repris. Les prisonniers de l'instant d'avant s'emparent de leurs gardiens l'instant d'après et ainsi de suite. En divers endroits, de petits groupes d'Américains résistent envers et contre tout : ici, 21 hommes transforment une ferme en forteresse et repoussent tous les assauts pendant quatre jours. Ailleurs, 60 Américains qui ne disposent que d'une mitrailleuse se retranchent dans un hôtel de tourisme et retardent suffisamment l'avance allemande pour permettre à l'infanterie de renfort de venir assiéger les assiégeants. Mais ce ne sont là que des exceptions et la plupart de ces petits groupes sont purement et simplement écrasés.
Le 60' bataillon d'infanterie cuirassée, qui s'est vu affecter, quelques jours plus tôt, un secteur réduit du front pour " s'y entraîner au combat ", dispose d'une heure de répit parce que la division de Volksgrenadieren qui doit se charger de lui a été retardée par le brouillard. S'ils sont beaucoup plus nombreux, les Allemands n'ont pas de canons automoteurs, tandis que les Américains - qui ont mission de protéger les chars de leur division - disposent de tout le matériel voulu, ce qui leur permet d'infliger des pertes sévères aux canons hippomobiles et aux véhicules de transport non blindés de leurs adversaires. Bien que la principale ligne de résistance américaine ait été enfoncée à plusieurs reprises, l'arrivée des réserves sauve la situation et, lorsque tombe la nuit, l'infanterie cuirassée tient toujours en empêchant les Volksgrenadieren de rejoindre les unités allemandes qui ont attaqué Echternach et, donc, de former avec elles un dispositif défensif continu au sud.
Là aussi, du reste, les Allemands n'ont pas réussi à atteindre leurs principaux objectifs. Certes, ils ont emporté les avant-postes américains et sont arrivés en force à l'ouest de la Sûre, mais ils n'ont pu déloger l'artillerie de la 4' D.I., dont les canonniers sont en mesure de détruire les ponts provisoires et d'empêcher ainsi l'entrée en action de canons automoteurs ou de mortiers lourds. Bien que la position des Américains à l'extrémité sud du front de l'Ardenne demeure précaire et doive le devenir davantage encore avant l'arrivée de renforts, la progression des Allemands ne suit pas l'horaire prévu. Comme au nord, cet échec relatif jouera un rôle déterminant dans la suite des opérations.



 Une patrouille allemande traverse une route jonchée de matériels américains.


 

Les vétérans de la guerre à l'est

Sur les lieux de l'offensive principale, les premières vingt-quatre heures apportent aux Allemands deux victoires totales, un succès partiel, un, échec sérieux et trois revers temporaires.
Le plus grand succès comme l'échec le plus grave se produisent sur le front de la VI'' armée blindée S.S. : la 1" division S.S. de panzers s'engouffre dans l'espace libre compris entre les 5" et 8' corps américains et pénètre dans les zones arrière non défendues. En revanche, la 12' division S.S. de panzers et deux divisions de Volksgrenadieren, qui devaient ouvrir le passage aux chars, sont immobilisées toute la journée par la résistance américaine.
L'autre grand succès est l'oeuvre de la force de Manteuffel, au nord de l'Eifel. Manteuffel a balayé le 18' escadron de cavalerie qui défendait la trouée de Losheim et atteint la route de Saint-Vith, à moins de 15 kilomètres de cet important nœud de communications. Pourtant, au centre de son attaque, les forces qui doivent théoriquement contourner le massif de l'Eifel par le sud et rejoindre l'aile droite, en encerclant au passage deux régiments d'infanterie américains qui viennent d'arriver sur la colline, se trouvent immobilisées toute la journée à 1500 m de leur point de départ.
C'est sur sa gauche que Manteuffel vise la Meuse : le 47" corps blindé, unité d'élite composée d'une division de panzers et de deux divisions d'infanterie (avec, en outre, une division d'infanterie aéroportée de la VII'' armée de Brandenberger) doit en principe, dans les premières vingt-quatre heures, traverser l'Our, couper la grand-route orientée nord-sud et prendre des ponts sur le Clerf. Cela lui permettra de s'emparer de Bastogne le lendemain et de lancer ses panzers vers la Meuse par des routes en excellent état.
Mais son centre " cafouille " lui aussi : une division de panzers et la division d'infanterie qui l'accompagne ne réussissent pas à franchir l'Our dans le secteur qui leur a été affecté et il faut faire passer les blindés par un autre pont. De son côté, la 2' division de panzers, qui s'avancera plus loin que toutes les autres unités pendant la " bataille de l'Ardenne ", traverse l'Our, escalade les collines boisées et s'empare de la grand-route. ce qui constitue, en somme, un demi-succès. l.a 28" D.I. américaine, inférieure en nombre à ses adversaires, épuisée, réussit, on ne sait comment, à empêcher les Allemands de traverser le Clerf le lendemain. Cette courageuse résistance fait gagner des heures précieuses qui permettent de renforcer Bastogne.

Soladts américains à la veille de la bataille de Bastogne. Les Allemands ne vont plus avoir affaire à de jeunes soldats comme en Tunisie ou même comme au 6 Juin 1944, mais à des vétérans. Ces derniers vont écrire une page glorieuse de l'histoire militaire des Etats Unis.


La physionomie des événements, après deux jours de combats, laisse déjà présager l'issue de la bataille.
Le moral de la VI' armée blindée S.S. est élevé : non seulement elle dispose de la route la meilleure et la plus courte vers la Meuse, mais elle a reçu le plus de chars, de canons et d'hommes. Deux grands mouvements offensifs de blindés sont prévus : la 12" division S.S. de panzers " Hitler Jugend " frappera à droite et sa grande rivale, la 1" " Leibstandarte Adolf Hitler ", à gauche. Chacune de ces deux unités attend derrière une division de Volksgrenadieren, qui effectuera la percée initiale ; les quatre divisions en question n'ont en face d'elles que quatre bataillons - moins de la moitié d'une division - de la 99' D.I. américaine, qui n'a aucune expérience du combat. Mais, en raison de l'offensive lancée un peu plus tôt contre les barrages de la Roer, il y a, dans ce secteur, une concentration d'artillerie américaine exceptionnelle.
C'est sur cette partie du front que le tir de barrage allemand sera le plus violent. Quelques jours plus tôt, les services de renseignements américains ont signalé que, face aux bataillons de la 99' D.l., les positions allemandes paraissaient faiblement tenues, en précisant même que l'ennemi ne disposait que de deux canons hippomobiles. Après une heure de canonnade ininterrompue, l'officier commandant le bataillon enverra le message suivant : " Ils ont sûrement tiré le maximum de ces chevaux ! "
Dès la fin du tir, les troupes d'assaut se précipitent en masse sur les avant-postes américains. I.a plupart des défenseurs sont tués ou faits prisonniers. Mais, lorsque les Volksgrenadieren, appuyés par quelques blindés, essayent d'exploiter ce succès, les canons et les obusiers américains les pilonnent violemment et les obligent à se mettre à l'abri.
Au crépuscule, vers 16 h 30, les Américains survivants ont constitué des points fortifiés dans les bois autour de leurs P.C. de bataillon et, bien que leurs effectifs soient réduits de moitié, ils réussissent à tenir un front. Ces jeunes soldats qui ne sont en ligne que depuis six semaines ont réussi à retarder deux divisions S.S. de panzers d'élite pendant vingt-quatre heures, temps nécessaire pour acheminer d'autres troupes qui tiendront les hauteurs situées derrière la crête d'Elsenborn sur laquelle la division " Hitler Jugend " s'épuisera pendant plusieurs jours avant d'abandonner et de gagner un autre secteur du front.
Le groupe de tête de la division " Leibstandarte Adolf Hitler " est commandé par le colonel Peiper, qui exige, et obtient, de se; hommes un dévouement à peu près total.
Ecœuré de constater que les Volksgrenadieren n'ont pas réussi à ouvrir le passage à son groupe, il fonce à la tête de ses panzers à travers les arrières américains et ordonne à ses hommes de détruire tout sur leur passage. Dans le no man's land, à la nuit tombée, il perd cinq de ses chars qui sautent sur de vieilles mines allemandes. Il roule toute la nuit et s'empare, le dimanche 17 décembre à l'aube, de Honsfeld, loin derrière les lignes américaines, s'appropriant au passage quantité de véhicules et canons antichars et faisant exécuter sommairement dix-neuf Américains désarmés. C'est la première d'une série d'exactions que vont commettre les hommes de Peiper, vétérans de la guerre sans merci à l'est.

Des centaines de véhicules

A court de carburant, les hommes de Peiper font un crochet de trois kilomètres, pénètrent dans le secteur affecté à la division " Hitler Jugend ", s'emparent d'un important dépôt d'essence à Büllingen, obligeant cinquante soldats américains à remplir leurs réservoirs, puis les massacrent avant de reprendre leur route et de continuer à foncer vers l'ouest, aussi vite que possible.
Peu après midi, ils se heurtent à une colonne de renforts américains qui arrive du nord. Il s'agit d'une partie de la 7' division blindée américaine qui se dirige vers Saint-Vith, 125 hommes d'une batterie d'observation d'artillerie de campagne qui se présentent au carrefour de Malmédy au moment précis de l'arrivée des Allemands. Ils ne peuvent évidemment rien contre les canons et les chars d'une division et sont tous faits prisonniers. Deux heures plus tard, alors qu'ils attendent dans un champ, des S.S. qui passent les arrosent de rafales de mitrailleuse. Certains perdent connaissance, d'autres feignent d'être morts, mais 86 d'entre eux sont tués. La nouvelle de ce massacre, qui atteint les lignes américaines dans la nuit par le " téléphone arabe ", va renforcer l'esprit de résistance et la résolution de ne pas se rendre des soldats U.S.
Ayant apparemment réussi à s'ouvrir le passage, Peiper espère atteindre son objectif - le pont d'Huy sur la Meuse - tard dans la nuit ou tôt le lendemain matin : il se trouve en effet tout près de Stavelot, d'où part une bonne route qui conduit, presque en ligne droite, à la Meuse, à 65 kilomètres de là.
Ce qui se passe ensuite est aujourd'hui encore un mystère. Les éléments avancés de Peiper s'immobilisent en pleine course lorsque les half-tracks de tête sont détruits. Mais ce genre d'incident n'a rien d'imprévu et la riposte allemande entraîne la mise hors de combat de deux chars américains et la capture de nombreux prisonniers. I.a rencontre a pourtant semé le doute dans l'esprit des officiers et l'avant-garde du groupe de bataille attend le crépuscule pour reprendre sa route. C'est alors que les Allemands aperçoivent des centaines de véhicules américains et en déduisent qu'ils viennent d'atteindre une position solidement défendue.
En réalité, Stavelot n'abrite qu'une seule unité combattante : un bataillon de sapeurs qui construisent un barrage routier ; il n'y a ni blindés ni canons antichars. Les véhicules sont seulement des camions qui viennent chercher l'essence d'un important dépôt situé à quelques kilomètres de là. Les chars de tête allemands atteignent un champ de mines que viennent de poser les Américains, et les officiers, qui, après tout, ont parcouru sans s'arrêter quarante kilomètres en trente-six heures, décident de ne pas tenter la chance davantage. Chose bizarre et peu dans son caractère, Peiper ne va pas se rendre compte par lui-même et consent à interrompre son avance, sans doute parce qu'il a le sentiment qu'il lui faut, de toute façon, laisser son arrière-garde le rejoindre.
Quoi qu'il en soit, cet arrêt à Stavelot marque un tournant décisif dans l'offensive de la VI" armée blindée S.S. Bien que cette puissante formation reste, dans la semaine qui suit, la principale menace allemande contre le front Nord, elle doit renoncer à progresser davantage à l'ouest, faute de renforts et de ravitaillement en essence. D'autre part, des renforts américains, constitués d'éléments de la 82" division aéroportée, de la 30" D.I., de la 3' division blindée et d'autres unités s'abattent sur le groupe Peiper et l'isolent du' reste de la 1" division S.S. de panzers.

  
La résistance inattendue de la 99'' D.I. américaine en face du corps blindé et les retards apportés à la progression allemande par les champs de mines, nombreux sur ce front, provoquent de gigantesques embouteillages derrière les premières lignes allemandes : l'artillerie hippomobile, les trains de matériel, le matériel des pontonniers, les réserves, etc., se bousculent en effet pour respecter l'horaire prévu.

Les armes secrètes

Otto Skorzeny dirige lui-même son groupe et coupe à travers champs pour gagner du temps. Il réussit à envoyer trois commandos de soldats déguisés vers les points de passage de la Meuse. Une de ces trois équipes atteint le pont d'Huy et le " garde " toute la journée, en racontant de terrifiantes histoires aux unités américaines qui passent. D'autres commandos font sauter des dépôts de munitions et détruisent les communications. Le principal résultat de cette intervention, cependant, est de provoquer une multiplication et un renforcement des contrôles d'identité. On arrête toutes les jeeps, toutes les voitures d'état-major et on pose à leurs passagers des questions piège : on leur demande, notamment, le nom de personnages de bandes dessinées, le classement des diverses équipes de base-ball ou des détails sur la vie privée des vedettes de cinéma. Souvent, les officiers américains les plus élevés en grade ne connaissent pas la bonne réponse et passent quelques heures en cellule. Tout cela, ainsi que les bruits qui courent sur la présence. de parachutistes allemands un peu partout, immobilise des hommes dont on a désespérément besoin sur le front.
En réalité, l'expédition des parachutistes tient de la farce, comme l'opération Skorzeny : du fait que les camions qui devaient les conduire au terrain manquaient d'essence, les parachutistes n'ont pu partir la première nuit et c'est avec vingt-quatre heures de retard qu'ils ont décollé. A ce moment, l'effet de surprise est manqué. Il paraît, en outre, à peu près certain que des renforts américains traversent le secteur choisi pour le parachutage.
Des vents violents font dériver les avions, et les hommes se posent très loin les uns des autres. Beaucoup de ces jeunes volontaires, aussi courageux qu'inexpérimentés, sautant dans la nuit glaciale et noire pour la première fois, atterrissent dans des coins perdus de l'Ardenne, loin des fermes ou des routes. Certains se sont cassé un bras ou une jambe en touchant terre. Les Américains ou les habitants en trouveront bien quelques-uns, mais les autres resteront dans la neige et y mourront.
Dix ou quinze appareils seulement arrivent au-dessus de la D.Z. choisie. Le colonel von der Heydte s'aperçoit bientôt avec horreur qu'il ne dispose que de quelque 350 hommes, de peu de vivres et qu'il n'a ni couvertures, ni matériel radio, ni armes plus lourdes que des mitraillettes et des mortiers. A peine le jour se lève-t-il que les parachutistes entendent le vrombissement des moteurs de gros camions qui arrivent du nord. Quelques instants plus tard, les camions en question, bourrés de fantassins américains, passent sous les yeux des Allemands, dissimulés et impuissants. Il s'agit de la 1" D.I., la plus aguerrie de toute l'armée américaine, composée de vétérans de trois débarquements - Afrique, Sicile, Normandie. Elle va renforcer la 99" D.I. et la 2" D.l., revenue des barrages de la Ruhr pour protéger le repli de la 99' jusqu'à la crête d'Elsenborn. La " Big Red One Division ", comme on l'appelle, arrivera juste à temps pour couvrir le flanc sud et stopper l'attaque de la VI' armée blindée S.S., attaque sur laquelle Hitler a fondé de si grands espoirs.
Dans les quelques jours qui suivent, le colonel von der Heydte voit, sans pouvoir intervenir, deux autres divisions américaines, la 7" blindée et la 30' d'infanterie, gagner le front. Ce que le général Bradley a qualifié d' " arme secrète " américaine, la mobilité, vient d'entrer en jeu.
En raison du manque de vivres et du froid meurtrier, von der Heydte ordonne à ses hommes de s'éparpiller par petits groupes et d'essayer de regagner les lignes. 11 libère ses prisonniers et leur confie ses blessés. Deux jours plus tard, épuisé et affamé, il se rend. C'est ainsi que s'achève la carrière du corps des parachutistes allemands, dont les exploits ont, dans le passé, soulevé l'admiration de tous les soldats du monde.

Le feu à la ville

Sur la gauche de la VI' armée blindée S.S., le général von Manteuffel a projeté d'attaquer en tenaille le massif de l'Eifel, d'abord pour prendre au piège les troupes sans expérience de la 106' D.I. qui s'y trouvent et ensuite pour s'emparer de Saint-Vith, dont les communications routières et ferroviaires sont absolument nécessaires à l'offensive allemande.
Les 900 hommes du 18'' escadron de cavalerie, rattaché à la 106'' D.I. et protégeant son flanc gauche, tiennent des positions dans la trouée de Losheim. A l'aube, ils sont attaqués à la fois par l'aile droite de Manteuffel - des Volksgrenadieren - et par l'aile gauche de Dietrich, une division d'infanterie aéroportée dont l'axe de progression va de l'Allemagne à Manderfeld, Q.G. de la cavalerie de reconnaissance.
Le 18" escadron du 14'' groupe de cavalerie U.S. (colonel Devine), s'avance au-delà de Manderfeld. En divers endroits, les assauts allemands ont été repoussés, mais certains petits groupes ont été écrasés avant d'avoir pu faire autre chose que de réclamer par radio le soutien de l'artillerie. Comprenant qu'il s'agit là d'une attaque de première grandeur et que l'infériorité numérique de ses avant-postes ne leur laisse aucun espoir, Devine ordonne à tous ceux qui sont encore en mesure de le faire, de décrocher et de se replier. Cela fait, il prend contact avec ses supérieurs, au Q.G. de la 106'' D.l. à Saint-Vith et suggère l'établissement d'une nouvelle ligne défensive à l'extrémité occidentale de la trouée de Losheim. Il précise que, dès l'arrivée de son escadron de réserve, il contre-attaquera. Ces propositions sont acceptées parce que personne, au Q.G., ne s'aperçoit de leur caractère utopique, compte tenu de la puissance de l'offensive allemande.
Lorsque Devine regagne, vers 11 heures, son P.C. de Manderfeld, il y trouve un spectacle de désolation : ses collaborateurs déménagent à la hâte et détruisent leurs archives. Des flots de réfugiés viennent d'arriver en racontant que les Allemands remportent victoire sur victoire. Leur affolement est contagieux et sème la panique à l'état-major du 14' groupe de cavalerie : les officiers bourrent les voitures de toutes les affaires personnelles qu'ils peuvent rassembler. Et, pour essayer de détruire tout ce qui pourrait aider l'adversaire, ils mettent purement et simplement le feu à la ville, qui brûle de fond en comble. Cette affaire marque le début d'une véritable débâcle. Ce cauchemar ne s'achèvera que soixante heures plus tard et à quarante kilomètres en arrière, quand les survivants du 14' groupe de cavalerie seront rattachés à la 7' division blindée pour participer à la défense de Saint-Vith.
Lorsque la cavalerie rompt le contact et bat en retraite, l'aile droite de Manteuffel s'engouffre dans la trouée de Losheim. Seule l'artillerie l'arrêtera, à proximité du village d'Auw, en face de Saint-Vith. C'est ici que le commandant de la 106' D.I., le général Jones, arrivé depuis peu en Europe, va livrer sa première bataille. Il se soucie surtout du sort de ses deux régiments qui s'accrochent au versant oriental de l'Eifel. Croyant, à tort, que le 14' groupe de cavalerie protège son flanc gauche. il envoie l'un de ses bataillons de réserve renforcer son flanc droit et l'autre attaquer l'aile droite de Manteuffel ; celle-ci, constituée par une force groupant des fantassins et des canons d'assaut, attaque l'artillerie de campagne à Auw. Les batteries américaines peuvent alors se replier et participer, dans les jours qui suivent, à la défense, cruciale, de Saint-Vith.
Les troupes de Manteuffel, qui attaquent
au sud de l'Eifel, sont prises sous le feu meurtrier de la 106' D.I. et, après de violents combats de rue à Bleialf, qui commande l'accès du réseau routier, les Allemands sont contraints de s'arrêter à moins de trois kilomètres de leur point de départ. Mécontent. Manteuffel leur ordonne de relancer l'attaque à l'aube, de prendre Bleialf " à tout prix " et de rejoindre les éléments qui attaquent par le nord de façon à refermer le piège sur les deux régiments d'infanterie américains qui tiennent l'Eifel.
La 106'' D.I. a perdu très peu de terrain le premier jour de l'offensive et son état-major ne se rend sans doute pas compte à quel point la situation est critique. Toute la nuit, les Allemands continuent d'amener de l'infanterie et des canons aux endroits où ils ont percé, en prévision de l'attaque du lendemain.
Pour satisfaire la demande de renforts que lui a envoyée la 106" D.I., le 8' corps lui donne un groupe de combat blindé - récemment libéré de l'opération dirigée contre les barrages de la Roer - et, dans la soirée du 16, lui affirme que la 7" division blindée est en route, venant du nord, et qu'elle arrivera le lendemain matin à 7 heures. Cette affirmation relève d'un optimisme pour le moins exagéré : personne n'a songé à tenir compte de l'état des routes en hiver ni des embouteillages provoqués par les troupes qui battent en retraite. En réalité, le gros des chars de la 7" division blindée n'arrivera à Saint-Vith que le dimanche, en fin d'après-midi, c'est-à-dire trop tard pour sauver les deux régiments retranchés sur l'Eifel. Il faudra cinq heures aux chars pour couvrir les vingt derniers kilomètres au milieu d'un flot d'officiers et de soldats affolés.
Le 17, à la tombée de la nuit, 8 000 ou 9 000 fantassins américains se trouvent encerclés sur l'Eifel. Deux jours plus tard, sans avoir subi de grosses pertes, mais sans avoir non plus gêné beaucoup leurs assaillants - qui ne sont pas plus nombreux qu'eux mais disposent de chars et de canons automoteurs -, ils se rendent.



Le 18 décembre, on commence à recenser un riche butin. Les avants gardes allemandes ont parcouru plus de 40kilomètres en trente six heures.


Le petit déjeuner dans la clairière

L'effort principal de la V' armée blindée, c'est-à-dire une attaque au centre effectuée par deux corps blindés, se traduira par un succès, mais sans ressembler pourtant à l'offensive fulgurante prévue. Sur la droite, le 58" corps blindé (une division de Volksgrenadieren, suivie par la 116' division de panzers) doit culbuter le 112' régiment de la 28' D.I., qui tient des tranchées à l'ouest de l'Our, et foncer vers la Meuse entre Bastogne et Saint-Vith, en profitant du vide que l'attaque de ces deux villes aura créé entre elles.
Au sud, la 26" division de Volksgrenadieren (du 47" corps blindé) prendra des ponts sur l'Our de façon à permettre le passage des blindés de la 2' division de panzers. Cela fait, l'infanterie et les chars frapperont en son centre le front de la 28' D.I. américaine, front que tient le 110' régiment, traverseront le Clerf à 10 ou 12 kilomètres plus à l'ouest, et s'empareront de Bastogne. A titre de précaution supplémentaire, une des divisions d'infanterie aéroportée du général Brandenberger se déplacera parallèlement à la ligne d'attaque et isolera le 110' régiment d'infanterie du 109', qui se trouve plus au sud.

L'ordre de percée est donné aux troupes d'accompagnement.


Le plan d'opérations est excellent et devrait réussir très vite parce que les Allemands sont 50 000 alors que les Américains ne disposent que de quatorze compagnies (soit 3 250 hommes), soutenues par de l'artillerie, des obusiers et un bataillon de chars. En fait, seule une partie des effectifs de la Wehrmacht interviendra au début de l'attaque.
Sur le front du 58' corps blindé, les Américains, qui se trouvent à l'est de l'Our, ont laissé derrière eux des ponts intacts qui permettent le passage de blindés et de canons automoteurs. S'ils arrivent à s'en emparer par surprise, les chars allemands bénéficieront du tremplin nécessaire à leur départ foudroyant vers la Meuse.
A cet effet, le général von Manteuffel ordonne que cette section du front soit épargnée par le tir de barrage qui va commencer avant l'aube. Les Américains n'étant donc pas sur leurs gardes, des Volksgrenadieren vêtus de blanc pourront s'infiltrer tranquillement derrière les lignes adverses avant l'aube et, lorsque l'attaque débutera, progresser rapidement pour s'emparer des deux ponts.
Si les Volksgrenadieren avaient eu plus d'expérience du combat ou si les défenseurs avaient été moins aguerris, ce plan aurait pu réussir, mais la division allemande est constituée par des soldats qui viennent des de garnisons de Norvège ou du Danemark et qui n'ont, pour la plupart, jamais vu le feu. La première partie du projet réussit pourtant : des compagnies de Volksgrenadieren s'infiltrent à travers les premières lignes américaines pendant la nuit et, dès que commence le tir de barrage, une heure plus tard que sur le reste du front, s'avancent par les passages que les Américains ont laissés ouverts dans leur dispositif défensif pour recevoir des approvisionnements la nuit.
L'effet de surprise est total. C'est ainsi, par exemple, que les Allemands envahissent une clairière au moment même où les soldats d'un peloton américain s'apprêtent à prendre leur petit déjeuner. Les troupes de choc, vêtues de blanc, progressent rapidement vers les ponts. C'est ici que leur inexpérience va leur jouer un mauvais tour. Enivrés par leurs succès, les Allemands marchent à découvert sur des blockhaus et des tranchées solidement défendus. Les vétérans du 112' R.I. américain, qui a perdu les deux tiers de ses effectifs (2 000 hommes sur 3 000) le' mois précédent, au cours des sanglants combats de la forêt de Hurtgen. accueillent les assaillants à coups de fusil d'abord, puis de mitrailleuse et, lorsqu'ils se réfugient dans les fossés, à coups de mortier. Les pertes allemandes sont très lourdes et, lorsque la nuit tombe, les ponts sont toujours aux mains des Américains.

Pour la route des crêtes

Les Volksgrenadieren ont été décimés et la division de panzers a perdu six chars. L'attaque centrale de Manteuffel a pris un retard considérable sur l'horaire et, pour tenter de rétablir la situation, la 116' division de panzers reçoit l'ordre d'envoyer à 7 ou 8 kilomètres au sud un bataillon de chars moyens (Mk-IV) qui traversera l'Our sur un pont lancé par le 47" corps blindé. Cela fait, les Mk-lV tourneront au nord, longeront la rive " américaine " de l'Our et prendront à revers les ponts situés dans le secteur du 58" corps blindé.
Pour atteindre la Meuse, Manteuffel compte sur le 47' corps blindé " réserve n" 1 " de la Wehrmacht sur le front Ouest. Pour l'offensive de l'Ardenne, cette grande formation se compose d'une division d'infanterie d'élite venue du front russe (la 26'. rebaptisée 26' de Volksgrenadieren) et de la célèbre 2' division de panzers qui n'a cessé de combattre avec fougue les Alliés depuis la Normandie. Tenue en réserve, une autre unité de premier plan, la division de panzers " Lehr ", interviendra pour augmenter le punch de l'attaque principale.
La 26" division de Volksgrenadieren reçoit une mission particulièrement difficile : elle devra traverser en force l'Our, avancer de 10 à 12 kilomètres, franchir le Clerf, garder ces deux cours d'eau pour permettre le passage des blindés et, cela fait, suivre à pied les panzers le long des 23 kilomètres qui la séparent encore de Bastogne, dont elle devra ensuite s'emparer.
Pour éviter d'alerter les Américains, les troupes d'assaut des Volksgrenadieren ne sont pas autorisées à traverser l'Our avant la préparation d'artillerie. Mais le commandant de la 26" division de Volksgrenadieren, le général Kokott, fait remarquer qu'il a toujours eu l'habitude de faire traverser les rivières de nuit à ses hommes et d'installer avant l'aube une série d'avant-postes du côté américain. Il est alors autorisé à procéder comme il l'en-tend et, profitant de cette concession, il fait passer l'Our à deux de ses trois régiments et les amène silencieusement à travers bois jusqu'à la " route des crêtes " sur laquelle le 110' R.l. américain a établi sa principale ligne de résistance. Cette route est l'un des premiers objectifs du 47" corps blindé.
La 2" division de panzers, fer de lance blindé de Manteuffel, doit traverser l'Our à Dasburg, parcourir rapidement en terrain boisé les six kilomètres qui la séparent encore de la petite ville de Marnach sur la " route des crêtes ", s'en emparer, avancer de cinq kilomètres et prendre Clervaux, principal point de passage sur le Clerf et siège du P.C. du 110" R.I. de la 28' division. De là, de bonnes routes mènent à Bastogne et au-delà.
Le plan allemand prévoit la prise de tous les ponts sur le Clerf avant le soir du premier jour - soit moins de douze heures après le début de la préparation d'artillerie. C'est un horaire " très tiré " et les commandants d'unité ont hâte de lancer leurs hommes à l'attaque.
Le 110' R.I. (de la 28' D.I.) qui tient ces 23 kilomètres du front de l'Ardenne, a établi son dispositif défensif sur une série de villages fortifiés tenus chacun par une compagnie et soutenus par des pièces d'artillerie. Les Américains ont compris qu'il leur serait impossible d'empêcher l'ennemi de traverser l'Our, si bien que le terrain compris entre ce cours d'eau et la " route des crêtes " devient une sorte de no man's land où les deux adversaires envoient chacun des patrouilles. En cas d'attaque, supposition parfaitement académique ici comme partout ailleurs dans l'Ardenne, les Américains entendent d'abord défendre la " route des crêtes " et empêcher ensuite les Allemands de s'emparer des ponts sur le Clerf.

Un survivant...

Ici, comme ailleurs, le tir de barrage allemand détruit des lignes téléphoniques mais le premier contact se produit, non pas sur le front, mais à HoIzthum, à l'ouest de la " route des crêtes e, c'est-à-dire à huit kilomètres de l'Our et à six seulement d'un pont sur le Clerf. Les assaillants appartiennent, bien entendu, aux éléments de la 26" division de Volksgrenadieren qui ont tranquillement avancé pendant la nuit. Ils sont repoussés par les Américains que le tir de barrage a alertés.
N'ayant pas réussi à s'emparer de HoIzthum par un assaut frontal, les Allemands tentent de contourner le village par le nord, mais tombent alors sous le feu d'un bataillon d'artillerie qui les oblige à se plaquer au sol. Contrarié, le commandant allemand donne l'ordre d'attaquer les batteries américaines - qui n'ont aucun soutien d'infanterie - niais l'affaire échoue.

 

  

 Les Volksgrenadieren tentent inlassablement de prendre HoIzthum et Consthum, qui leur barrent l'accès du Clerf, mais ils n'y parviennent pas. Les Américains résistent d'une façon absolument inattendue et cela fait perdre à ces troupes allemandes, qui avaient espéré franchir le Clerf les premières, tout le temps qu'elles ont gagné en traversant l'Our de nuit. Les Volksgrenadieren attaquent sans répit la position d'artillerie américaine, mais les artilleurs règlent leurs obus pour qu'ils explosent une seconde après leur départ et tirent à vue : dans certains cas, les éclats retombent sur eux. Bien que le commandant et quinze de ses hommes soient tués ou blessés, la batterie tient toujours.
En d'autres endroits de ce front, les Américains résistent de la même façon. A Wahlhausen, hameau bâti au sommet d'une colline, un poste d'observation défendu par une simple section repousse tous les assauts jusqu'à l'épuisement total des munitions. A la tombée de la nuit, les Allemands arrosent cette position à coups de canon antiaérien avant d'arriver en force. Le dernier message envoyé par les défenseurs de Wahlhausen est adressé à l'artillerie américaine : " Tirez sur nous. " 11 n'y a qu'un survivant... I.e reste de la compagnie à laquelle appartenait cette héroïque section qui occupe le village de Weiler, à proximité de la ligne de départ allemande, réussit à repousser toute la journée les assauts successifs de jeunes Volksgrenadieren, aussi braves qu'inexpérimentés, et tient jusqu'au soir. Les éléments qui s'emparent finalement de Wahlhausen et de Weiler devraient déjà avoir traversé le Clerf.
Le général Kokott a donné l'ordre à ses troupes Je choc de contourner le village de position, sur la " route des crêtes ", parce qu'il est solidement défendu, mais une compagnie d'infanterie et une de sapeurs tentent une sortie, attaquent les colonnes allemandes de part et d'autre de leur ligne de progression et les contraignent à se battre pour la possession du village. Cela retarde les Allemands : les Américains tiennent deux jours et demi. Lorsqu'ils se rendent, les survivants n'ont plus de munitions.
La défense acharnée du flanc droit du 110' R.I. retarde de trois jours le passage du Clerf par la 26' division de Volksgrenadieren et permet sans aucun doute de renforcer Bastogne, qui pourra dès lors résister à toutes les attaques allemandes.

Ce qui marque le plus la bataille de l'Ardenne, c'est l'apparition de trés jeunes combattants parmi les SS. C'était bien les dernières réserves du Führer.


La moitié gauche du secteur tenu par le 110' R.I., centrée autour de Clervaux, oppose aussi une résistance inattendue à la Wehrmacht. A Marnach, à mi-chemin entre Dasburg et Clervaux, une compagnie de fantassins empêche les Allemands de passer le premier jour et ne cède que lorsque les blindés de la 2' division de panzers viennent écraser la petite ville. A Clervaux même, une défense particulièrement acharnée stoppe les blindés et l'artillerie adverses pendant deux jours : le commandant du régiment restera dans son P.C. jusqu'à l'arrivée des assaillants au rez-de-chaussée de la maison qu'il occupe. Avec ce qui reste de son état-major et quelques blessés en état de marcher, il s'enfuit par une porte de derrière qui donne sur la colline, le bâtiment étant construit à flanc de coteau ; mais il sera fait prisonnier un peu plus tard.
Le régiment central de la 28' D.I., le 110', a perdu environ 2 750 hommes en empêchant, deux jours et demi durant, les Allemands de franchir le Clerf. Ce qui, en renforçant la défense de Bastogne, permettra à cette ville de tenir et arrêtera la progression de Manteuffel vers la Meuse.
Telle est donc la situation après une centaine d'heures de combats ininterrompus dans l'Ardenne. Sur le flanc nord, quatre divisions d'infanterie américaines et une importante concentration d'artillerie défendent le massif d'Elsenborn. La 99' D.I. a dû reculer devant les assauts massifs des fantassins et des chars. La 2', interrompant sa propre offensive, a livré des combats de retardement désespérés. La 9" a quitté Eupen pour aller défendre la position de Monschau, où aucun pouce de terrain n'a encore été cédé, bien que les Allemands attaquent sans cesse. La division est arrivée à temps pour tenir la droite du massif contre de nouveaux assauts des panzers S.S. Dans ces conditions, les Allemands doivent renoncer à leur espoir d'atteindre rapidement la Meuse au nord : le gros de leur VI' armée blindée S.S. est bloqué sur sa ligne de départ et le seul élément qui ait réussi à progresser, le groupe de bataille Peiper, est maintenant cerné. Ils attaquent Saint-Vith et Bastogne, certes, mais ces deux villes sont toujours aux mains des Américains. L'horaire prévu n'a donc pu être respecté.
" Nos forces doivent maintenant se préparer à défendre le terrain conquis ", déclare Rundstedt dès le 18 décembre. Bien qu'il désavoue le vieux maréchal et ordonne aux panzers de foncer coûte que coûte, Hitler est bien obligé d'admettre la réalité et, le 19, il annule l'ordre d'attaquer au nord précédemment donné à la XV" armée.

Les Allemands retrouvent une époque oubliée : Ils avancent au lieu de reculer.

 

L'heure des décisions

Du côté américain, ce n'est qu'après quatre jours de combats que le commandement commence à voir clair au milieu du désordre provoqué par la rupture des communications et la panique dans certains secteurs de l'arrière. L'heure est venue des grandes décisions. Si le général Bradley a d'abord pensé que les Allemands ne montaient qu'une attaque de diversion pour empêcher l'offensive de Patton contre la Sarre, il a malgré tout envoyé une division blindée de chaque côté du front : au nord, la 7', qui sauve Saint-Vith et, au sud, la 10', qui envoie un groupe de combat à Bastogne et un autre soutenir les défenseurs d'Echternach.
De son côté, le général Simpson, qui commande la IX" armée, envoie de son propre chef sa 5' division blindée et sa 30' D.I. à l'aide de son vieil ami, le général Hodges. D'autre part, les deux divisions aéroportées, qui constituent l'unique réserve du SHAEF, interviennent également dans la bataille. Ces unités, au repos, à Reims, après une campagne de près de deux mois en Hollande, ne devraient pas retourner en opération avant un mois. Pourtant, après avoir parcouru 160 kilomètres dans la nuit, la 101" entre à Bastogne le 19 décembre et la 82' arrive à proximité des positions de la division " Leibstandarte " dès le 18 au soir.
Bien que l'offensive allemande se limite exclusivement au front américain, le général Montgomery détache une partie du 30' corps, qui constitue sa seule réserve, pour établir des positions d'arrêt à l'ouest de la Meuse.
Lorsque, le 19, on comprend au SHAEF à quel point la situation est grave, on annule l'offensive contre la Sarre et le général Patton reçoit l'ordre de contre-attaquer aussi tôt que possible le flanc gauche des Allemands avec deux corps de sa III" armée.
On se rend parfaitement compte que cela prendra du temps et les forces alliées reçoivent l'ordre de se replier si nécessaire, mais pas plus loin que la Meuse. Le général Eisenhower dit au général Bradley de " choisir la ligne qu'il pourra défendre le plus facilement " et demande au maréchal Montgomery de voir s'il n'est pas possible d'abandonner du terrain en Hollande pour raccourcir le front et récupérer des réserves.
Tandis que Patton s'affaire furieusement à faire pivoter de 90" son front tout entier et que Saint-Vith et Bastogne se préparent à subir de nouveaux assauts, le général von Manteuffel lance ses blindés dans la brèche ouverte entre ces deux villes. Cette action menace de couper le front en deux, ce qui interdirait pratiquement à Bradley de conserver le contrôle de ses deux extrémités.


Eisenhower se trouve donc placé maintenant devant l'une des plus graves décisions de sa carrière...


Sur leur route, les rfantassins allemands trouvent des véhicules américains détruits. Mais la rapide progréssion de la Wehrmacht sera stoppée par Eisenhower.



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