Voir
également la page sur les chiffres de l'évolution démographique au Sénégal
n Situation
Le territoire sénégalais est compris entre 12°8 et 16°41 de
latitude nord et 11°21 et 17°32 de longitude Ouest. Sa pointe Ouest (où est placé
le Club Med à Ngor-Almadies) est la plus occidentale
de toute l’Afrique Continentale.
n Superficie
Le Sénégal s’étend sur 196192km2, soit plus d’1/3 de la France.
Si on le compare à ses voisins Mali et Mauritanie, le Sénégal est un minuscule
pays.
n
Découpage administratif
Le Sénégal est composé de 11 régions, 34 départements et 109
circonscriptions.
Voir
le détail du découpage administratif du Sénégal
Voir
la carte au format PDF (Acrobat Reader) du découpage administratif du Sénégal
n Relief
Quel plat pays que le Sénégal ! Exceptées les deux collines des Mamelles
(roches éruptives également à l’origine des îles de Gorée
et des Madeleines)
aucun relief n’agrémente l’horizon de la côte. Les seules véritables collines
sont celles du Fouta Djalon à la frontière guinéenne qui ont du mal à culminer
au-dessus de 500 mètres (photo à droite, collines de Bandafassi
près de Kédougou).
Les estuaires du Sénégal, du Saloum et de la Casamance
sont même au-dessous du niveau de la mer à marée haute. Les Niayes, dunes de sable
côtières sculptées par le vent empêchent néanmoins le marin de voir le paysage
continental sur la distance Dakar-St-Louis.
Voir
la carte IRD au format PDF sur les relief et la pluviométrie au Sénégal
n Les écosystèmes
Un des grands intérêts du Sénégal est qu’il est un des seuls pays au monde,
et cela malgré sa modeste superficie, à montrer tant d’écosystèmes différents.
Leur liste est impressionnante :
|
La montagne : Sur les remparts
du Fouta-Djalon (Sénégal sud-oriental), à la frontière de la Guinée,
de l'Ouest du Niokolo Koba à la rivière Falémé. |
|
La forêt dense : En Basse-Casamance
(ex : Oussouye ou Diouloulou) et principalement dans la région frontalière
avec la Guinée-Bissau. |
|
Le désert dunaire : Dans la
région de Saint-Louis, à l'extrême Nord du pays, dans la partie la
plus septentrionnale du Ferlo. |
|
La mangrove : Dans l'ensemble
de la Basse Casamance et du Siné-Saloum, de Joal Fadiouth jusqu'à
Cap Skirring. |
|
Les lacs : Le lac de Guiers
et l'ensemble des points d'eau permanents ou provisoires le long du fleuve Sénégal. |
|
La brousse : Au Sénégal Central |
|
Les lacs salés : Le Lac Rose
, le lac Mbeubeusse et de nombreux petits lacs y compris près de la Petite
Côte. |
|
Les fleuves et rivières : Le
fleuve Sénégal , le fleuve Gambie , les rivières Niokolo , Falémé, Saloum,
Soungrougrou, etc.. |
|
La savane : Au sud d'une ligne
Mbour-Kidira, le brousse claire se transforme en savane plus arborée particulièrement
représentée dans la région de Tambacounda. |
|
L’océan : Tout le long de la
côte, de Saint-Louis au nord à Kabrousse au sud. |
n La Côte
La côte sénégalaise est constituée de différents paysages reflétant le climat,
les courants marins, l’hydrographie ou la géologie :
Niayes : Les Niayes constituent la moitié du paysage côtier
sénégalais. Elles courent de Yoff-Guédiawaye jusqu’à
la frontière mauritanienne. Il s’agit en fait de dunes de sable fin et clair constituant
un bas relief de l’autre côté duquel les Wolofs
ont créé des jardins potagers abrités du vent salé marin. Pour les baigneurs attention
au phénomène de la barre présent sur toute la longueur des Niayes. Chaque année
de trop nombreux sénégalais (parfois pêcheurs) y perdent la vie faute de pouvoir
regagner la terre ferme!
Les bolongs: Ce terme est utilisé pour
parler des forêts de mangrove constituant de multiples îles
dans les estuaires salés des rivières. Les bolongs représentent
donc une grande surface côtière. L’écosystème de la mangrove
est bien-sûr hostile à l’homme. Les moustiques y sont nombreux
et à marée haute tous les îlots de mangroves sont recouverts
par l’eau salée. Néanmoins les multiples labyrinthes de canaux
sont très poissonneux et les pêcheurs grâce notamment à l’épervier
s’y rendent quotidiennement. Le Parc
National du Siné Saloum est recouvert en grande partie
par les bolongs. Les bolongs de l’estuaire de la Gambie, et
de la Casamance constituent
également une grosse partie des côtes de ces deux régions.
Le sable blond/ cocotiers : On ne verra la côte balnéaire
par excellence qu’en Casamance et plus
précisément de Niafourang (à la frontière Gambio-sénégalaise) à la pointe de la
Presqu’île aux oiseaux et de Nyikine à Kabrousse.
On retrouve dans ces lieux les plages rêvées des dépliants touristiques .... sans
touristes ! (sauf au Cap
Skirring). Mer chaude ou douce toute l’année, cocotiers...
La côte volcanique : c’est la côte de la Presqu’île du Cap
Vert. Les rochers, les falaises font qu’il est difficile voir périlleux de se
baigner. Quelques rares plages sablonneuses sont assaillies pendant l’hivernage.
Les Mamelles et leur phare domine cette côte volcanique. Les surfeurs y ont un
Paradis. Les vagues y sont superbes mais le phénomène de barre n’existe pas. Mais
les accidents y sont nombreux car les rochers sont à fleur d’eau. Quand aux oursins
ils pullulent et sont une menace permanente qui peut vous pourrir votre séjour.
La côte de coquillage : On l’appelle la
Petite Côte . Elle commence à Rufisque
et se termine à Joal Fadiouth où les bolongs
du Siné-Saloum font leur apparition. La principale
végétation côtière de la Petite Côte sont les Filaos. La mer n’y est jamais froide
et jamais chaude. Il y a peu de vagues et l’eau y est rarement claire. Elle est
cependant très poissonneuse. La particularité de la Petite Côte c’est sa plage
recouverte de coquillages cassés et rarement de sable. Ces coquillages cassés
ont un calibre différent sur chaque plage. A Joal Fadiouth c’est bel est bien
du sable. Mais à Nianing par
exemple vous verrez des débris de coquillages d’un calibre assez gros pour vous
empêcher de vous allonger à même le sol.
Voir
aussi la carte de l'IRD (au format PDF) sur les différents domaines climatiques
du Sénégal
n Les cours d'eau
Bien que très arrosé dans le Sud, la majeure partie du Sénégal est en zone
sahélienne assez sèche. Les cours d’eau sont donc rares. De plus le Sénégal est
un pays très plat ce qui, conjugué avec le faible débit des fleuves, amène ces
derniers à se transformer en bolongs , longs estuaires salés recouverts de mangroves
et de palétuviers, très loin des côtes atlantiques. C’est un handicap naturel
au développement agricole des régions. Les barrages sur le fleuve Sénégal comme
celui de Diama à quelques kilomètres de St Louis
ont permis d’éviter ces remontées néfastes d’eau salée. Depuis la construction
de ce barrage différentes activités agricoles telles que le riz ou la canne à
sucre ont pu être développées. Ce n’est pas le cas de la Casamance et ne le sera
sûrement jamais. D’une part pour des questions techniques : certes à marée haute
l’eau salée remonte jusqu’à Sédhiou
en Haute Casamance mais l’embouchure
du Fleuve est en moyenne très large (2 kilomètres) et la construction d’un barrage
serait d’une part difficile mais surtout très chère. De plus l’estuaire avec sa
mangrove abrite l’un des écosystèmes les plus rares de la planète. Si les lamantins
sont durs à voir, vous pourrez apercevoir des dauphins remonter jusqu’à Ziguinchor.
Trois fleuves se jetant dans l’Atlantique coulent au Sénégal.
Le Sénégal, le Saloum, et la Casamance (On peut également citer le fleuve Gambie
qui se jette dans l’océan dans le pays du même nom mais qui serpente une grande
partie de son itinéraire au Sénégal, photo en haut à droite, le fleuve Gambie
à Samecouta. Les gros affluents sont rares : la Falémé pour le Sénégal,
le Siné et le Koula pour le Saloum, la Soungrougrou pour la Casamance, et le Niokolo
Koba pour la Gambie. La chance de tous ces cours d’eau est qu’ils sont très peu
ou pas pollués. Néanmoins ils sont pauvres en espèces de poissons.
La réhabilitation des vallées fossiles
: A l’issue de recherches géologiques menées par des scientifiques du monde entier,
le Sénégal a entamé les plus grands travaux de son histoire : la réhabilitation
des vallées fossiles. En effet, le centre et le nord du Sénégal souffrent de grande
pénurie d’eau qui empêche tout développement humain. La région de St Louis et
le Ferlo sont les plus touchés. Il faut savoir que toute la partie du pays au
nord de la frontière gambienne, Dakar y compris s’alimentent en eau potable grâce
au Lac de Guiers. Mais l’explosion humaine à Dakar pose de graves problèmes. Déjà,
à certaines périodes de l’année (surtout en avril-mai-juin) l’eau est coupée pendant
plusieurs heures de la journée dans un quartier de Dakar (qui change chaque jour)
et ceci pour que la pression soit suffisante pour sortir des robinets ou monter
aux étages des autres quartiers. Si rien n’est fait rapidement, la croissance
démographique et l’amélioration du niveau de vie qui font que le besoin en eau
augmente de 30% chaque année, Dakar n’aurait plus d’eau très vite. Certes, il
y a les usines pour déssaliniser l’eau mais elles ne suffisent pas à alimenter
toute la population. Déjà certains villages de la Petite côte sont autonomes au
niveau de l’eau. C’est le cas de Fadiouth. Mais à quel prix: l’eau y est pour
tout dire potable et clair mais d’un goût salé qui la rend presque imbuvable.
Ainsi cette réhabilitation des vallées fossiles est un immense espoir. En effet,
il y a peine 2 siècles de cela, divers rivières ou ruisseaux faisaient du Kayor
ou du Ferlo une région certes pas forestière comme la Casamance mais au moins
comparable à la savane de la région de Tambacounda. Tel est le cas de la vallée
de Siné, de la vallée du Saloum, de la vallée du Mboun, de la vallée du Lougguére
ou de la vallée du Ferlo. Selon certains historiens français et sénégalais, l’administration
coloniale pour repousser les ethnies hostiles et mieux contrôler le territoire
aurait asséché ces différents petits cours d’eau. Il n’en reste aujourd’hui que
quelques traces reprenant vie quelques jours par an durant la saison des pluies.
L’ambitieux projet du gouvernement financé par la Banque Mondiale consiste donc
à redonner vie à ces anciens cours d’eau par la construction de canaux et de forage
pour d’une part alimenter Dakar mais aussi permettre un aménagement du territoire
réparti dans des régions occupées aujourd’hui uniquement par les pasteurs peulhs
nomades qui à cause des ravages de leurs troupeaux contribuent à la désertification
du Nord du pays. Au mois d’avril 2000, à l’annonce de l’accélération du projet
«vallée fossiles» par le nouveau Président Wade, de graves incidents ont opposé
Mauritaniens et Sénégalais. En effet, les Mauritaniens avancent le fait que le
projet «vallées fossiles» au Sénégal rendrait leur pays encore plus désertique
et réduirait le flux du fleuve Sénégal. Durant une semaine tous les ressortissants
des deux pays sont rentrés chez eux. Le conflit semble momentanément réglé.
n Pluviométrie
Il pleut en général très peu dans cette région du Sahel. Mais
les différences entre les différentes régions sont immenses. Entre Podor dans
la région de Saint Louis et Kabrousse en Casamance
le dégradé s’observe dans la végétation du plus en plus dense et verte. C’est
en fait le Sénégal qui fait la transition entre la zone sahélienne et la zone
tropicale humide. De deux mois au Nord, la saison des pluies passe à 6 mois dans
l’extrême sud. Les deux mois de pluies intenses se situe par contre partout entre
le 15 juillet et le 15 septembre. Mais hélas, les pluies sont dans ces régions
très capricieuses. Entre le retard des pluies (on a parfois dû attendre le 15
août pour voir les premières grosses pluies à Dakar.
), et la quantité insuffisante d’eau tombée (qui peut varier du simple au double
d’une année sur l’autre), l’angoisse du monde rural s’accroît quand un début juillet
sec s’annonce. On comprend mieux la joie et le fête déclenchées lors de la première
pluie qui est toujours torrentielle.
Pour la météo en direct des grandes
villes du Sénégal Cliquez ici !
Graphique ci-dessous
: la progression des pluies durant l’hivernage 1999. Notez les pluies denses (en
bleu foncé) dans la région du Cap Skirring en Basse Casamance et plus généralement
un arrosage permanent de l’extrême sud du pays. Regardez également la 3ème décade
d’août où sur une même latitude, l’Est du Sénégal est beaucoup plus arrosé que
l’Ouest. La grande zone bleu foncé en Guinée-Conakry de cette 3ème décade d’août
correspond au massif du Fouta Djalon. Cliquez
pour agrandir.
cliquez pour agrandir
Voir l’influence des pluies sur le couvert
végétal durant la même période dans la page agriculture
Voir
la carte IRD au format PDF sur les relief et la pluviométrie au Sénégal
n L'invisibilité
des frontières
La
plupart des frontières sont invisibles en Afrique. C’est d’autant plus le cas
au Sénégal qui n’a jamais été en guerre contre ses voisins (exceptée la
Guinée-Bissau mais ce n’était pas vraiment une guerre). Sur les routes
et les pistes principales la police et la douanes sont certes présentes mais dans
des bungalows de fortune. La ligne frontalière n’est donc souvent représentée
que par un panneau ou une barrière. Sachez en outre que les autorités frontalières
sénégalaises ne vous embêteront pas beaucoup. Le seul endroit où vous risquez
d’être contrôlé assez fréquemment est sur la route Ziguinchor-Bissau.
En effet, les indépendantistes casamançais effectuent de nombreux aller-retour
entre Ziguinchor et Bissau et c’est le bon moment pour les interpeller. En dehors
de ces axes principaux, de nombreux chemins et pistes forestières franchissent
la frontière sans aucun contrôle. C’est le cas par exemple entre Brikama en Gambie
et Diouloulou en
Casamance en passant par le village gambien
de Darsillameh. Vous effectuerez ainsi plus de 12 kilomètres au Sénégal sans subir
de contrôle de papiers (même arrivé à Diouloulou il est rare d’être contrôlé ).
Dans ces régions où tout contrôle frontalier est inexistant, seuls les autochtones
pourront vous dire si vous êtes au Sénégal, en Gambie en Mauritanie, en Guinée,
au Mali ou en Guinée-Bissau. En réalité, la seule frontière définie est la frontière
sénégalo-mauritanienne constituée par le fleuve Sénégal. Ailleurs il n’est pas
rare de voir des villages partagés par une frontière ce qui ne gêne pas leurs
habitants qui ont souvent une double nationalité.
& L’alphabétisation au
Sénégal de Manfred Prinz
& L’évaluation des ressources exploitables
par la pêche artisanale sénégalaise de Taib Diouf, Mariama Barry-Gérard,
Alain Fonteneau
& Les barrages de la controverse : Le cas de
la vallée du fleuve Sénégal
& Les changements démographiques au Sénégal de G.
Pison K.H. Hill
& Structures familiales et fécondité en milieu
urbain : cas du Sénégal de Nafissatou Diop
& Étude démographique dans la région du Sine-Saloum
de J. Cantrelle
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