Les poissons migrateurs amphihalins
appartiennent à des espèces qui sont dans l'obligation de se déplacer
entre les eaux douces et la mer afin de réaliser complètement
leur cycle biologique.
Toutes ces espèces se reproduisent en rivière et grossissent
en mer sauf l'anguille qui fait exactement le
contraire et se reproduit en mer des Sargasses.
Dans le bassin méditerranéen, on compte quatre espèces
principales :
Le saumon est absent
historiquement et la truite de mer est de statut douteux, aucune
population n'étant caractérisée à ce jour.
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PLAN
DE GESTION DES POISSONS MIGRATEURS |
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La gestion et la pêche des poissons migrateurs relèvent des
dispositions du code rural et du décret du 16 février 1994.
Pour le bassin du Rhône, un plan de gestion a été préparé
et suivi par le comité de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI).
La conservation de la ressource
est une priorité : les premiers moyens engagés visent à connaître
toutes situations où se produisent des captures excessives de géniteurs,
d'immatures ou de larves rassemblés sur des zones vitales,
ainsi que des destructions chroniques. Ce principe est le préalable
à un plan général visant :
- le maintien et la réhabilitation
d'un patrimoine faunistique à présent dégradé :
1 - par un assainissement
global des milieux marin, lagunaire, estuarien et fluvial ;
2 - par le décloisonnement des "axes de vie"
empruntés à la montée et à la dévalaison par les
migrateurs ;
3 - par la défense de la qualité génétique et sanitaire
des populations.
- le développement d'une
activité de pêche commerciale indispensable à la stabilité
économique du bassin, dans le respect des règlements et
dans l'esprit d'une conciliation des autres usages
professionnels ou non professionnels,
- et finalement la conservation
et la promotion d'un patrimoine culturel, attaché aux métiers
et aux traditions licites de la pêche côtière et
fluviale, et donc à son contenu sociologique et écologique.
Pour chacune des espèces, le
plan de gestion propose les objectifs suivants : |
Au début du siècle,
l'Esturgeon était pêché près d'Avignon
Archives Délégation
de Bassin
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Alose
: libre accès à toute section hydrogéographique du
bassin du Rhône à l'aval du confluent de l'Ardèche,
et aux fleuves côtiers ; protection stricte des frayères
actives. |
Anguille
: libre accès à l'ensemble du réseau hydrogéographique
nécessitant des aménagements de passes spécifiques le
cas échéant ; vulgarisation des informations
scientifiques les plus récentes ; synthèse des
statistiques en particulier pour la pêche lagunaire et
côtière ainsi qu'une étude socio-économique de toute
la filière "anguille". |
Lamproies
: étudier dans une deuxième phase du
plan la biologie des deux espèces et leur comportement
migratoire qui reste largement inconnu. Dans l'attente,
les propositions concernant la circulation ont été
restreintes aux possibilités offertes aux aloses ; la
connaissance de la taille atteinte à maturité
conditionne une modification ultérieure de la taille réglementaire
de capture en zone salée. |
Esturgeon
: établir avant la fin du plan, un
programme de réintroduction et de suivi de l'espèce
indigène sous statut de protection intégrale. |
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AUTRES
ACTIONS EN FAVEUR DES POISSONS MIGRATEURS |
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Le Comité de Bassin a retenu
comme un des éléments majeurs du plan d'action Rhône (VI ème
et VII ème programme d'intervention de l'Agence
de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse),
la reconquête des axes de migration jusqu'à l'Ardèche pour
l'alose et jusqu'à Lyon pour l'anguille, dans un premier temps.
En effet, ce plan a pour objectifs la restauration du Rhône et
de ses milieux annexes et la protection de la Méditerranée :
- retrouver un fleuve vif et
courant en réhabilitant les tronçons court-circuités et
les lônes (augmentation des débits réservés, rétablissement
de la communication hydraulique avec le fleuve, suppression
des rejets pollués) et en permettant la circulation des
poissons,
- retrouver une haute qualité
écologique en réduisant les pollutions,
- limiter les risques de
pollutions accidentelles.
De même, la reconquête des axes
de migration des poissons a été inscrite dans la Charte
environnement de la Compagnie
Nationale du Rhône.
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MISE
EN PLACE DU PLAN MIGRATEURS RHONE MEDITERRANEE |
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L'ensemble des partenaires concernés a défini les actions à réaliser
dans le délai de cinq ans :
- réalisation d'études préalables
à la réalisation des travaux (comptage, localisation des
frayères potentielles, expertise des obstacles concernés,
etc...) et mesure de l'efficacité des dispositions
d’accompagnement (étude de la dévalaison des alosons,
enquêtes auprès des pêcheurs , etc...) pour un coût de
4,5 M.F. T.T.C.,
- restauration de la libre
circulation des poissons migrateurs sur le Rhône jusqu'à
l'Ardèche et ses affluents de rive droite (Gard, Cèze et
Ardèche), par des travaux évalués à 32 M.F. H.T.,
- réalisation d'opérations de
sensibilisation et d'information du public et des décideurs
pour un coût de 1,1 M.F. T.T.C. : bulletin
d'information, création d'une exposition itinérante en
1995.
Au niveau du financement,
l'Agence de l'Eau et la Compagnie Nationale du Rhône se sont
chacune engagées à hauteur de 35% des dépenses. Les 30%
restants seront apportés par le Ministère de l'Environnement
et le CSP, les trois Régions (PACA, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes)
et cinq Départements concernés (Ardèche, Bouches du Rhône,
Drôme, Gard et Vaucluse), les pêcheurs amateurs et
professionnels, EDF, Voies Navigables de France, etc...
L’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée
(MRM), regroupant la plupart des fédérations de pêche amateur
du bassin, les pêcheurs professionnels, et des associations
pour la protection de la nature, a été créée en 1993. Son rôle
est de réaliser études et opérations de communication, mais
aussi de coordonner la réalisation des travaux sans toutefois
se substituer aux maîtres d'ouvrages
que sont la C.N.R., les Syndicats Intercommunaux d'Aménagement
des rivières, EDF, etc...
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TRAVAUX
PREVUS DANS LE PLAN MIGRATEURS RHONE MEDITERRANEE |
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Objectifs : Retour de l'Alose sur le Rhône jusqu'à
l'Ardèche, situation qui prévalait avant 1970.
Sur les seuils, le système de
franchissement généralement choisi est la passe à poissons à
bassins successifs. Sur les barrages du Rhône, il a été
choisi d'optimiser le fonctionnement des écluses de navigation
afin que beaucoup plus d'aloses y transitent. Cette option a
l'avantage de coûter beaucoup moins cher qu'une passe ou qu'un
ascenseur à poissons installé sur un barrage d'une dizaine de
mètres de hauteur de chute.
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Ouvrages à équiper
:
- sur le Rhône
: le barrage de Vallabrègues, le seuil de
Beaucaire, les barrages d'Avignon et de Caderousse,
- sur le Gard
: les seuils de Comps, de Callet, de Bonicoli, de
Fournès, de la Foux amont et aval, de Remoulins et
de Collias,
- sur la Cèze
: les seuils de Codolet, de Chusclan et de Bagnols
sur Cèze,
- sur l'Ardèche
: les seuils de Pont-Saint-Esprit, de St-Julien de
Peyrolas, de St-Martin d'Ardèche, de Paravalos, de
Gos, de Mas Neuf, de Sampzon, de Sous Roche et de
Ruoms.
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Passe à poissons
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Les premiers travaux ont débuté en 1994 :
- le franchissement du nouveau
seuil de St-Julien de Peyrolas (Ardèche) est assuré depuis
1995,
- l'écluse de Vallabrègues
(fleuve Rhône) a été aménagée en 1996,
- celle d'Avignon (Rhône) a été
automatisée en 1997,
- la passe à poisson du seuil
de St-Martin d'Ardèche (rivière Ardèche) a été terminée
en 1997 et sera prochainement mise en fonctionnement
- l'étude du franchissement du
seuil de Gos (Ardèche) est en cours,
- la modélisation de la passe
à poissons du seuil de Beaucaire est engagée (1996 -
1998).
- l'écluse de Caderousse (Rhône)
sera automatisée en 1999,
Autres travaux projetés en 1998
- 1999 :
- seuil de Comps et de Bonicoli
(rivière Gardon),
- seuil de Chusclan (rivière Cèze),
- seuil CNR de Pont Saint Esprit
(confluent Ardèche).
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RESULTATS
ACQUIS |
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Le passage des aloses par l'écluse de Vallabrègues est une réalité.
Des comptages annuels réalisés en période migratoires entre
1991 et 1997, ont dénombré un passage compris entre 100 et 250
aloses par éclusée.
De plus, dès 1993, des alosons
(jeunes aloses issues de la reproduction printanière) étaient
capturés au niveau du barrage de Caderousse, ce qui veut dire
que d'ores-et-déjà des géniteurs ont trouvé des frayères de
bonne qualité dans le bras court-circuité de Donzère-Mondragon
et dans l'Ardèche à l'aval de Vallon-Pont d'Arc. L'objectif de
la première phase du Plan Migrateurs Rhône-Méditerranée est
ainsi conforté.
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