Le GSPC a ensanglanté la région est de Boumerdès hier encore. Il a frappé à Chabet El Ameur, 35 km au sud-est du chef-lieu de wilaya où il assassiné quatre citoyens dans un faux barrage, deux militaires et deux civils, et en a blessé un autre. Celui-ci est aussi un élément de l’ANP, relevant du cantonnement de Aït Ali, sur les hauteurs nord-ouest de la commune.
Le faux barrage a été dressé à Tizi L’bir, sur la route reliant Aït Ali au chef-lieu de la commune vers 9h30. L’horreur s’est produite lorsque les terroristes ont intercepté un fourgon de transport de voyageurs et un autre véhicule qui transportait les victimes qui ne se doutaient point que leur vie allait être écourtée ce matin même par ces assassins. A notre arrivée à Chabet El Ameur hier après-midi, la consternation se lisait sur tous les visages suite à cet énième attentat dans la région. « Lorsqu’on se dit que c’en est peut-être fini avec le terrorisme, le GSPC revient et se fait rappeler au souvenir de tout le monde. Il n’y a pas si longtemps, un garde communal avait été assassiné non loin de l’endroit où le carnage d’aujourd’hui s’est produit », nous dit un habitant des Imouthas. Les citoyens parlaient d’un bilan plus lourd. C’est dire si la psychose s’est emparée de tous. Mais ils étaient unanimes à dire que le faux barrage n’a duré que quelques minutes. Normal lorsqu’on sait que deux casernes de l’ANP, celle d’Aït Ali et celle de la ville de Chabet, ainsi que le siège de la BMPJ ne sont qu’à quelques minutes de route de là. D’ailleurs hier, après vérification d’identité, les terroristes ont assassiné, par balles, les deux soldats et les deux autres citoyens dont un était lycéen, selon des témoignages recueillis sur les lieux. « Lorsque le soldat, qui sera blessé, s’est rendu compte qu’il s’agissait de terroristes et a deviné ce qui allait se passer, il a pris la fuite. En tirant sur lui, les terroristes l’ont grièvement atteint et l’ont laissé pour mort à quelques dizaines de mètres du lieu du faux barrage », témoignent des citoyens auxquels la scène du drame avait été rapportée par ceux qui l’ont vécue parmi les autres passagers interceptés. Les victimes, tout comme les autres voyageurs, ont été trompés par la tenue militaire que portaient les éléments du GSPC. Dans un premier temps, les gens ne se sont doutés de rien, car les terroristes étaient vêtus de treillis de l’ANP et armés de kalachnikovs. Ils étaient six ou huit, selon les témoignages de ceux qui les ont vus », nous confie-t-on. « S’ils n’avaient pas été contraints d’user de leurs armes à feu suite à la tentative de fuite du soldat, le bilan aurait été plus lourd parce qu’ils ont choisi une heure où beaucoup d’éléments de l’armée descendent en ville », dit un membre des groupes de légitime défense de la région. Leur sale besogne terminée, les terroristes ont pris la fuite à bord d’un fourgon en direction du village voisin des Aït Brahim pour s’évaporer ensuite dans les maquis. La seule commune de Chabet El Ameur a « fourni » le GSPC d’une dizaine d’éléments, selon une source sécuritaire. Et c’est grâce à la complicité de ceux-ci que l’organisation terroriste arrive à sévir dans la région, ajoute-t-on. Cet attentat intervient deux jours après l’élimination de deux terroristes dans la commune voisine de Ammal, dont un émir de seriet, et vient rappeler que le GSPC garde une capacité de nuisance assez inquiétante.