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L'Europe fait barrage aux clandestins
Madrid a convaincu l'UE de l'aider à enrayer l'immigration croissante via les Canaries.
Par François MUSSEAU
QUOTIDIEN : Jeudi 22 juin 2006 - 06:00
Madrid de notre correspondant
L'opération «anticayucos» est lancée. Les cayucos, c'est-à-dire ces embarcations de fortune à bord desquelles des milliers d'émigrants d'Afrique occidentale tentent de rejoindre clandestinement le Vieux Continent. Après des demandes insistantes, Madrid a enfin convaincu ses partenaires européens de l'aider à enrayer l'immigration croissante via les îles des Canaries. Depuis le début de l'année, en provenance des côtes mauritaniennes, sénégalaises ou cap-verdiennes, plus de 10 000 Africains ont pu rejoindre par mer l'archipel espagnol. Soit davantage que durant toute l'année 2002 année record, avec 9 929 arrivées clandestines.
Réunis à Madrid sous l'impulsion de l'agence européenne des frontières (Frontex), quatorze pays se sont mis d'accord sur un plan d'action pour tenter d'enrayer les départs de cayucos vers les Canaries. L'opération doit commencer début juillet, les mois d'été étant en général ceux où l'immigration par mer est la plus intense. Escortés par un hélicoptère et un avion, quatre navires (deux fournis par l'Espagne, les deux autres par l'Italie et la France) auront la mission de patrouiller le long de ces côtes africaines. La Mauritanie a déjà donné son feu vert, les autorisations du Cap-Vert et du Sénégal sont imminentes, selon Madrid.
Ce déploiement sécuritaire, dont le poste de commandement sera situé dans l'île canarienne de Tenerife, n'aura pas seulement un rôle dissuasif. Le cas échéant, les policiers européens intercepteront les cayucos dans les eaux territoriales des pays concernés, avant de débarquer les passagers clandestins à leur point de départ. Même si Madrid a offert quatre autres bateaux-patrouilles à la Mauritanie, il est peu probable que les moyens prévus (l'enveloppe totale ne dépasse pas 4 millions d'euros) soient suffisants pour stopper ces traversées du désespoir. D'autant que le détroit de Gibraltar étant de plus en plus «verrouillé» par les polices hispano-marocaines, la route maritime vers les Canaries demeure la voie préférée par les mafias de l'immigration opérant depuis l'Afrique.
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