La Bolivie est l’un des trois pays au monde (avec la Colombie et le Pérou) où poussent les plants de Coca - source de cocaïne et de crack.
La Bolivie est le seul de ces trois pays à n’avoir aucun groupe que le Département d’État mentionne dans sa liste "d’organisations terroristes".
Mais aujourd’hui, la politique imposée par les Etats-Unis est en train de semer les graines d’une violente tempête en Bolivie qui, bien qu’elle ne soit pas inéluctable, mène tout droit vers une rébellion que les hypocrites de Washington qualifieront plus tard de "terroriste", même si elle est le résultat de la politique des Etats-Unis.
La chute du général Bolivien Hugo Banzer l’été dernier - qui était arrivé au pouvoir il y a des dizaines d’années par un coup d’état militaire - avait suscité dans la société civile des espoirs de démocratie, de justice et de respect des droits de l’homme dans ce pays pauvre de continent sud-américain.
En vérité, il y a seulement un an, Narco News avait rompu le silence de la presse anglophone lorsque des mouvements sociaux à travers toute la Bolivie avaient fermé les autoroutes et obligé le gouvernement Bolivien à signer des accords avec la population, accords qui viennent d’être rompus. Un des résultats de nos articles à l’époque a eu pour résultat la démission en disgrâce du seul correspondant de langue anglaise en Bolivie, Peter McFarren de Associated Press, lorsque nous avons dénoncé ses intérêts personnels étroits avec le régime Bolivien.
Malheureusement, ni la fin de la dictature de Banzer ni la chute du journaliste corrompu n’a apporté de changement sur le silence des média autour de ce pays.
Tous les secteurs de la Société Civile Bolivienne cherchent à promouvoir la démocratie. Les indigènes veulent l’égalité des droits et l’autonomie. Les cultivateurs de coca veulent un politique de lutte contre la drogue qui soit Bolivienne et non imposée par les Etats-Unis. 250.000 retraités d’un pays de 8 millions d’habitants - un Bolivien sur 30 - se sont récemment vu refuser leurs pensions parce que le gouvernement avait dilapidé le budget de l’état dans une guerre contre la drogue perdue d’avance. Les syndicats des villes ont sans cesse rejoint les paysans pour protester contre la situation. Les habitants se sont sans cesse élevés contre les plans du gouvernement d’exporter l’eau de la Bolivie vers les mines de cuivre au Chili dans une tentative de privatiser une ressource naturelle et forcer les Boliviens à acheter leur eau auprès des compagnies privées. Les enseignants et les élèves se sont unis contre le gouvernement illégitime de la Bolivie et la politique imposée par le voisin du Nord.
En d’autres termes, le régime Bolivien du Président Jorge Quiroga fait face à une opposition dans tous les secteurs de la société sauf deux : les forces militaires et le gouvernement des Etats-Unis, qui, parmi ses dernières atrocités, finance directement un modèle "paramilitaire" du même type qu’il a crée en Colombie, dans une tentative de contrer par la répression l’aspiration à la démocratie.
Hier, trois paysans désarmés furent assassinés par des soldats Boliviens sur une des autoroutes principales Boliviennes. Les paysans se sont lancés dans une série de barrages sur les routes du pays pour exiger que le gouvernement se conforme avec les lois de réforme agraire (connue sous le nom de la loi INRA) qu’il avait signé l’année dernière mais qu’il a désormais jeté aux orties.
Et ceci alors que 4.000 soldats Boliviens furent contraints de battre en retraite devant des paysans désarmés qui viennent d’installer un barrage sur la route de Cochabamba-Santa Cruz, la route principale du pays.
Alors que les Etats-Unis s’auto-congratulent, déclarant avoir "redécouvert les nouvelles du monde" au lendemain des attentats du 11 Septembre, il continue d’ignorer l’histoire en train de se dérouler en Bolivie et qui aura des conséquences pour toute l’Amérique.
par Al Giordano http://www.narconews.com/