7e RMT 1915d'après l'historique du régiment, Librairie Militaire CHAPELOT |
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1915 Le 1er janvier, tandis que les sous-officiers de la 9e compagnie,
réunis dans leur popote, fêtent la nouvelle année, un obus éclate au
milieu de la pièce, faisant trois victimes. Une nouvelle attaque est en préparation. Les travaux préliminaires
sont poussés activement et notre artillerie considérablement renforcée
prend l'avantage sur les batteries adverses. Le 24 janvier, le régiment
relevé par les fusiliers-marins va prendre un peu de repos avant
l'assaut. Le 26, les commandants d'unité exécutent une dernière
reconnaissance. Au moment où les officiers du 3e bataillon traversent le
pont de l'Yser, un obus éclate au milieu du groupe, blessant grièvement
le commandant Mensier et les capitaines Camus et Simon. Le même jour, le lieutenant-colonel Demetz avait remplacé a la tête
du régiment le lieutenant-colonel Levêque, blessé quelques jours
auparavant. Le commandant Jacquot qui avait assure l'intérim et donné
des ordres pour l'attaque du lendemain, conserve la direction de
l'opération. Le 27 janvier, à l'aube, la mise en place est terminée. Trois
compagnies du bataillon Toulet (1) soutenues par trois compagnies du
bataillon Jacquot, doivent attaquer les tranchées du Polder, tandis
qu'une compagnie du bataillon Sacquet a comme objectif la Grande Dune. Au cours de la nuit, des sapeurs ont disposé des charges allongées
dans les réseaux ennemis. L'explosion se produit au lever du jour ouvrant
quatre larges brèches dans les défenses accessoires. Notre artillerie
exécute ses réglages, puis à 8 heures déclenche brusquement le tir
d'efficacité. Les éléments de première ligne sont groupés derrière
un talus distant d'à-peine cent mètres des tranchées ennemies. Le tir
de 75 est d'une précision merveilleuse. Les obus rasent le parapet et les
éclats de retour tombent dans nos positions A 9 heures 10, une interruption dans le tir permet de constater la
présence toujours menaçante d'un créneau de mitrailleuses intact Un
canon-revolver est mis en batterie. Le chef d'escadrons de Luget,
commandant les cavaliers à pied qui doivent tenir nos lignes pendant
l'opération, pointe lui-même la pièce. A 9 heures 20, le tir reprend
avec une violence accrue, et les positions ennemies disparaissent sous un
nuage de sable. (1)Le commandant Toulet avait remplacé le commandant Mensier a la tête
du 3e bataillon. A 9 heures 30. Les compagnies d'assaut, déployées en deux vagues
bondissent du talus. Elles abordent rapidement la première tranchée
allemande bouleversée par notre préparation. Aucun ennemi vivant dans
cet amas de plaques tordues, de boucliers brisés et de sacs à terre
éventrés. La première ligne est donc enlevée sans coup férir. Mais,
à quelque distance en arrière, des abris intacts renferment la garnison
allemande qui, surprise par la rapidité de l'assaut n'a pas le temps de
faire face et s'enfuit en désordre, par le boyau qui mène à la
deuxième ligne. Celle-ci est fortement tenue et n'a pas eu à souffrir de notre
préparation d'artillerie. Ses feux violents empêchent les compagnies de
continuer leur progression. Elles s'accrochent a un talus qu'elles
organisent rapidement sous une pluie de balles. L'ennemi après s'être
concentré dans un petit bois, esquisse une contre-attaque. Cette
tentative est enrayée par notre feu. Le sergent-major Dellupo dirige,
debout sur le parapet, le tir de sa section, jusqu'au moment où une balle
le tue net. Mais son héroïsme surexcite les courages. Il est impossible
d'avancer, mais on tiendra. L'artillerie ennemie intervient bientôt; les batteries de Lombaertzyde
tirant d'écharpe battent les positions conquises. Dans le soI gorgé
d'eau comme une éponge, il est impossible de creuser de5 abris, les
sections plaquées contre le talus subissent sans défaillance, mais non
sans pertes, cet effrayant marmitage. Pendant que ces événements se déroulaient dans le Polder, la Grande
Dune était le théâtre d'aussi rudes combats. A 9 heures 30, les trois
sections d'assaut de la compagnie Fricotet, avaient débouché d'un seul
élan, enlevé la Grande Dune. Le sergent Bruneau coupant les cordons de
mise a feu de mines installées par l'ennemi avait évité une
catastrophe. Les Allemands, un instant bousculés, multiplient leurs
efforts pour reprendre la Dune. Après plusieurs contre-attaques
infructueuses, ils réussissent à progresser sur les flancs de la
position, et prennent notre ligne d'enfilade. De là, ils ouvrent un feu d’une
terrible efficacité. En peu de temps, les trois chefs de section sont
tués et presque tous les gradés mis hors de combat. Néanmoins les
tirailleurs tiennent sur place, mais au prix de telles pertes, qu'à 11
heures 30, le repli est ordonné. Le groupe du sergent Bruneau n'est pas
touché par cet ordre et se maintient dans un boyau jusqu'a 18 heures. La chute de la Grande Dune compromet singulièrement la situation des
unités qui ont progressé dans le Polder. Les mitrailleuses allemandes de
cette position dominante les prennent à revers. La section de
mitrailleuses du lieutenant Weisbecker est hachée par les balles. Son
chef et tous les servants, sauf deux, sont tués. A 13 heures 30, la compagnie Delorme est engagée pour reprendre la
Grande Dune. Notre attaque échoue, les hommes tombent à mesure qu'ils
franchissent le parapet. Une deuxième tentative n'a pas plus de succès.
Voulant a tout prix continuer la progression, le reste de la compagnie
commence une sape. Le tir fichant des mitrailleuses et une pluie
incessante de grenades n’arrivent pas à arrêter notre avance. Mais
bientôt l'ennemi braque un canon-revolver sur la tête de sape. Chaque
rafale fait sauter les sacs à terre et mutile affreusement les
travailleurs. Chaque fois qu'une équipe est ainsi détruite, une autre la
remplace, allant à la mort sans un geste de protestation. Mais il faut
bientôt cesser le sanglant sacrifice Cette situation dure toute la journée. L'artillerie ennemie redouble
d'activité, des sections entières non protégées, sont hachées par les
obus. Les fusils enrayés par le sable et la boue sont presque tous hors
de service. On ne tient plus que par un miracle d'énergie. Enfin a la
tombée de la nuit, le commandement donne l'ordre de repli, la retraite
s'effectue dans le plus grand ordre. Les blessés, le matériel, les
cadavres même sont ramenés dans nos lignes. Ce mouvement semble
échapper à l'ennemi. Les cavaliers à pied qui tenaient les lignes de
départ et qui, toute la journée portant des blessés, ravitaillant en
munitions, avaient rivalisé de courage avec les tirailleurs, aident cette
évacuation Le régiment est remplacé par des fusiliers-marins et va se reformer à
Nieuport. Les compagnies engagées ont subi de lourdes pertes 121 tués 206 blessés 46 disparus, tel est le bilan de l'opération. Cet effort devait être le dernier demandé au régiment en Belgique.
Après un court séjour en secteur des bataillons Sacquet et Jacquot, le
7e Tirailleurs de Marche est relevé le 1er février. Passée en revue a Uxem par le Généralissime, la brigade s'embarque le
7 pour un nouveau secteur. LE SECTEUR DE SILLERY.
Débarqué le 8 février à Epernay, le régiment cantonne quelques
jours à Louvois. Le 15, il monte en ligne, occupant le secteur contigu à
celui qu'il avait tenu en octobre. Un bataillon en première ligne, un autre en réserve a Sillery et le
long du canal, le dernier bataillon, au repos a Mailly. Le secteur est
relativement calme, l'activité ennemie s’exerce surtout en tirs de
harcèlement qui habituent les renforts au canon sans causer de pertes
sensibles. Le 1er mars l'ennemi tente une série de coups de main qui
échouent tous devant la ferme attitude de nos postes. Cette tentative
avortée est le seul incident qui marque ce séjour. En somme, après les
efforts de la Belgique, c'est presque le secteur “ pépère ”
cette forme si bizarre de la guerre atténuée. Le cantonnement de Mailly
est confortable La proximité
d'Epernay permet des facilites de ravitaillement. Enfin1 sans
être un repos complet, cette période constitue une détente faisant
oublier les fatigues de la Belgique, elle prépare aux combats de l’Artois. Pendant ce temps, le 7e de Marche s'organise sous la vigoureuse
impulsion du lieutenant-colonel Demetz. Ses bataillons d'origines si
diverses avaient jusque-là gardé une certaine indépendance et le
régiment n'était qu'un groupement artificiel d'éléments
hétérogènes. Le lieutenant-colonel Demetz forme un régiment solide et cohérent. Les
bataillons se connaissent davantage et leur vie particulière s'absorbe
dans la vie plus ample du régiment. L'arrivée de renforts permet de
dédoubler le bataillon Sacquet en deux bataillons, L'un du 5e, l'autre du
7e Tirailleurs. A la fin d'avril, le 7e de Marche a la constitution suivante, qui ne
devait pas varier jusqu'en 1916.
Sa transformation est achevée, il a acquis une cohésion merveilleuse
maintenue par l'esprit de camaraderie. Les combats d'Artois allaient lui
permettre de donner sa mesure. LA BATAILLE D'ARTOIS
LE 9 MAI.
Au nord-ouest d'Arras, entre la ville et l'éperon de Notre dame de
lorette, s'étend une région petites collines, qui, après un dernier
ressaut, la falaise de Vimy, s'abaissent vers la plaine de Douai. Le
commandement a choisi cette région pour tenter une offensive de percée.
Déjà, durant le mois d'avril, de violents combats nous ont assuré la
possession préalable de presque tout l'éperon de Lorette, préludant
ainsi a la bataille. Rattachée au 33e corps, la Division Marocaine est vers le centre du
dispositif. Le 7e Tirailleurs a pour mission d'enlever les lignes ennemies
devant la ferme Berthonval et de pousser jus qu'à la cote 140. Son effort
se coordonne à droite avec celui de la Légion étrangère, à gauche
avec l'attaque du 159e RI. Montées en ligne, après quelques jours de repos à Mont-Saint-EIoi,
les unités peuvent se familiariser avec le terrain d'assaut. Les
organisations allemandes sont très visibles jusqu'a. la route de Béthune
qui silhouette à l'horizon ce qu'il reste de ses ormeaux. Sur la droite
apparaît nettement le lacis des Ouvrages Blancs, objectif de la Légion. L'effort demandé est considérable, mais on assure que de puissants
moyens sont mis en action. L'enthousiasme est général. Terminer par une
poussée qui crèvera les organisations boches, la stagnation de la guerre
de tranchée tel est le but, connu de tous. Tous consentent au sacrifice
pour y parvenir. Afin de pouvoir fournir un assaut puissant et ininterrompu, les unités
d'attaque du régiment s'échelonnent en trois vagues de chacune trois
compagnies. Une partie du 3e bataillon est en réserve à la ferme de
Berthonval. Le 1er bataillon, réserve de division, se groupe à la sortie
de Mont-Saint-EIoi. La mise en place et les travaux préparatoires s'effectuent dans la nuit
du 8 au 9 mai; à l'aube les compagnies sont placées dans les parallèles
de départ. L'attaque est fixée à 10 heures. A 7 heures, l'intensité du tir de notre artillerie, déjà soutenue les
jours précédents, s'exaspère. C'est la préparation qui commence;
tandis que le 75 donne sans arrêt, l'artillerie lourde écrase les
Ouvrages Blancs D'énormes panaches de fumée noire mêlée de poussière blanche,
s'épanouissent Sur les tranchées ennemies. Cependant, devant nous, il
semble bien que l'artillerie de campagne se charge seule de la besogne. L'ouvrage B devait être l'objet d'un tir de 270, et pourtant on ne voit
sur lui que les minimes nuages du 75. A chaque accalmie, une mitrailleuse tire quelques balles avec une
régularité énervante. Puis le tonnerre redoublé de notre artillerie
couvre l'angoisse des dernières minutes d'attente. 10 heures Conduite par le commandant Jacquot, la première vague s'élance. Une
seconde de silence, puis crépitent les mitrailleuses de l'ouvrage B. Le
commandant Jacquot, les capitaines Ripault, Guérin et Gresles, les
lieutenants Morcrette, Janicault, Pelletier et Bruel sont tués ou
blessés. La première vague, décimée, marque un moment d'hésitation,
mais l'élan des groupes suivants l'emporte, et tous pêle-mêle arrivent
a la première tranchée. A ce moment, le tir de barrage ennemi s'abat sur nos parallèles de
départ. Ses rafales atteignent les derniers éléments de la troisième
vague et interdisent toute communication avec l'arrière. Mais il a été
déclenché trop tard, les neuf compagnies ont passé. Des combats furieux s'engagent dans les premières lignes ennemies. A la
baïonnette, au couteau, les nettoyeurs de tranchées se mettent à l'œuvre.
Une a. une les mitrailleuses se taisent. Puis c'est fini, les vagues se
reforment et l'assaut déferle vers les deuxièmes lignes. Celles-ci sont rapidement enlevées, et le même élan porte nos
tirailleurs jusqu'à la route de Béthune. Des pionniers allemands
inquiétés par le bruit sortent d'abris creusés dans le fossé de la
route. Ils sont abattus avant d'avoir pu offrir de résistance sérieuse.
Ainsi tombe la dernière ligne du rempart ennemi : la percée est
faite. Essoufflés par leur course, les tirailleurs continuent la poursuite au
pas. Devant eux, une ligne de “feldgrauen ” s'enfuit vers la
crête. L avance continue jusqu'a ce que hors d'haleine nos soldats
s'arrêtent sur leur objectif, la cote 140, à 80 mètres environ de la
route allant de Givenchy à Neuville-Saint-Waast. Quelques isolés conduits par le sergent Bouziane iront jusqu'à
Givenchy. Le tirailleur Bouakleche, seul survivant du groupe, rentré
blessé dans nos lignes, pourra raconter la merveilleuse équipée. Malheureusement, l'attaque n'a pas progressé aussi vite sur les flancs.
Ni Carency, ni Neuville-Saint-Waast ne sont encore tombés. Leurs feux
croisés et les barrages d'artillerie ont bloqué les réserves. Il n'y a à la cote 140 qu'une poignée d'hommes, tirailleurs,
légionnaires et fantassins du 159e mêlés. Derrière eux, personne. Vers 11 heures 30, quelques éléments de réserve apparaissent vers la
route de Béthune. Seule, une compagnie réussit a atteindre la première
ligne et couvre le flanc gauche vers le ravin de Souchez. D'autres unités
viennent garnir en arrière le chemin creux de la cote 123. L'ennemi renonçant à contre-attaquer de front avance sur les flancs.
Bientôt la menace se précise; a 15 heures la position est, à droite et
à gauche, largement débordée. Les munitions commencent à manquer et le
cercle va se refermer. Le chemin creux lui-même est pris d'enfilade.
L'avant ligne s'y replie et l'organise hâtivement. Les renforts ennemis
débouchent en force des vergers de la ferme la Folie. Dans l'obscurité
naissante, on voit de longues files d'ombres se glisser vers la gauche
pour compléter l'enveloppement. Néanmoins on tient sur place tous,
Zouaves, légionnaires, tirailleurs, confondus dans un même héroïsme,
soutenus par la présence du colonel Cros et du lieutenant-colonel Demetz,
résistent toute la nuit aux contre-attaques ennemies. Le 10 mai, à 3 heures, les bataillons de première ligne du régiment
doivent être relevés par le 8e Zouaves et se reporter à la ferme
Berthonval; mais l'ordre ne peut atteindre toutes les unités
désorganisées par les pertes, et des groupes réunis sous le
commandement du chef de bataillon des Garniers, resteront en ligne toute
la journée du 10. Les Allemands ont pendant la nuit creusé une tranchée a une trentaine
de mètres du Chemin Creux. Les Tirailleurs se maintiennent sous une pluie
incessante de grenades, des tirs de mitrailleuses, et même des coups trop
courts de 75. A 16 heures 30, l'ennemi après de violentes rafales de 77,
contre-attaque de nouveau. Il réussit a avancer a gauche du Chemin Creux
qu'il prend d'enfilade. Le colonel Cros est tué, et la situation devient
critique. Mais l'adjudant-chef Debris qui a vu tomber tous les servants
d'une mitrailleuse des zouaves dégage la pièce des cadavres, la remet en
batterie, et aidé d'un seul chargeur exécute un tir rapide qui' fauche
les assaillants. Le caporal Ladjali s'élance a la baïonnette, entraînant ses hommes;
devant eux, les Boches refluent en désordre. La contre-attaque a
échoué. A 21 heures, les derniers éléments du régiment seront relevés a leur
tour, et gagnent Mont-Saint-Eloi. Le 11 au matin, le lieutenant-colonel Demetz reforme, avec les débris
du 7e, deux groupes tactiques comprenant 7 compagnies, 17 officiers et
1350 hommes. Dans les journées des 9 et 10 mai, le régiment avait perdu
50 officiers et 1937 soldats. Mais au prix de ces sacrifices, il avait
obtenu le résultat demandé : la percée; ses pertes avaient été
vengées par celles qu'il avait infligées a l’ennemi, et sa première
citation à l'Ordre de l'armée venait consacrer sa vaillance. L'ASSAUT DU 16 JUIN.
Pendant la fin du mois de mai, le régiment se réorganise dans les
cantonnements de la région Averdoingt, Béthonsart, Comblain-l'Abbé. Le
6 juin, les 1er et 4e bataillons reprennent les tranchées. Le 10, le régiment se regroupe à Chelers. Passé en revue, le 14, par
le général Blondlat, il remonte le lendemain a Comblain-l'Abbé où il
bivouaque, prenant les dernières dispositions pour une nouvelle attaque. L'assaut doit avoir lieu le 16 juin; il s'agit de compléter les gains
du 9 mai, en s'emparant de la cote 119, et de pousser en direction de
Givenchy. Cette fois, ce sont les zouaves qui, dans le secteur de la brigade,
fournissent les éléments de tête. Ils sont renforcés par les
nettoyeurs de tranchées du 7e Tirailleurs. Dans la nuit, le régiment vient occuper ses emplacements et les
bataillons s'échelonnent dans les boyaux entre la parallèle de Carency
et les anciennes premières lignes allemandes. Durant toute la matinée
les tirs d'artillerie préparent l'attaque, et à midi 15, les
troupes d'assaut de la Division Marocaine, enlevant les tranchées
allemandes, réussissent a traverser le ruisseau de Souchez, gravissent la
cote 119 et occupent la tranchée des Walkyries. Malheureusement, sur les flancs, l'attaque n'a pas un égal succès. A
gauche, notamment, Souchez a résisté a tous les efforts. Ses
mitrailleuses, battant le ravin à l'Ouest de la cote 119, isolent nos
unités. La Division Marocaine s'immobilise, formant un énorme “ doigt
de gant ”, à l'intérieur des positions ennemies. Dès midi, les réserves avaient commencé leur mouvement en avant.
Bientôt leur marche devient extrêmement lente et pénible. Les blessés,
les colonnes, les prisonniers encombrent les boyaux. Plusieurs unités ne
connaissant pas le secteur, s'égarent et augmentent la confusion. A
hauteur de la route de Béthune, un violent tir de barrage gêne le
débouché qui ne peut s'effectuer que par petits groupes. Ceux-ci,
éparpillés sur les flancs du ravin, commencent à progresser de trous
d'obus en trous d'obus. Mais les mitrailleuses de Souchez interdisent le
thalweg, et il faut obliquant à gauche recourir a la protection du boyau
international. Ce boyau, unique artère de tout le secteur est engorgée
de troupes, battu d’enfilade par l'artillerie de campagne, éventré par
l'artillerie lourde et les mitrailleuses rasent ses parapets. On progresse
lentement sous les rafales en piétinant les cadavres. Enfin les unités
réussissent à passer; à la tombée de la nuit, tout le régiment est en
première ligne. La confusion est extrême, légionnaires, zouaves, tirailleurs des 4e et
7e, chasseurs à pied, fantassins, c'est dans l'étroite poche une
véritable fourmilière. L'ennemi essaie de réduire cette hernie. Le 17, dès les premières
lueurs du jour, son artillerie bat les premières lignes et les pentes du
ravin. A 11 heures, une attaque de la 35e brigade à notre droite, ne
réussit pas à améliorer beaucoup notre situation. Vers 14 heures,
l'activité de l'artillerie allemande devient extrême. Toutes les pièces
que les Boches ont accumulées depuis le commencement de notre offensive a
Vimy, et dans le bois de la Folie, exécutent un tir de préparation. Nos
lignes disparaissent sous un nuage de fumée et de terre. La
contre-attaque est imminente, elle est attendue sans crainte. A 16 heures,
elle se produit. Les tirailleurs des premières lignes la reçoivent à
coups de fusils et de mitrailleuses, pendant que les unités de réserve,
baïonnette au canon, se préparent à intervenir. L’ennemi est
nettement repoussé, et cette fois, il n'insiste pas. Le reste de la
soirée s’écoule dans un calme relatif. Dans la nuit, la Division
Marocaine est relevée, mais les unités relevantes coincées dans les
boyaux, n'arrivent que fort tard. Les tirailleurs regagnent dans le
brouillard matinal, à découvert, le village de Mont-Saint-Eloi,
poursuivis par les premières rafales de l'artillerie ennemie. Le régiment avait perdu 8 officiers et 765 hommes. Si l'attaque du 6 juin n'avait pas donné d'aussi brillants résultats
que celle du 9 mai, elle n'avait pas demandé un moindre héroïsme. Le
régiment placé dans une situation des plus critiques avait pu conserver
le terrain conquis et cette résistance n'avait pas exigé moins
d'énergie qu'un glorieux assaut. Les longues heures qu'il fallut passer
sur les pentes de la cote 119, sous un soleil ardent, souffrant de la
soif, abrutis par le marmitage, comptent parmi les plus pénibles de nos
souvenirs. Réorganisé à Comblain-l'Abbé, le 7e Tirailleurs est alerté le 22
juin, pour soutenir une contre-attaque du 8e Zouaves. L'opération
réussit, et il n'a pas à intervenir. Les 2e et 3e bataillons restent encore quelque temps en deuxième ligne,
puis le régiment se rassemble à Chelers. Le 30, il est transporté en
automobi1es a Saint-Georges où il connaît, sur les bords de la Canche,
les douceurs du repos. LE REPOS EN ALSACE
Le 6 juillet, le régiment est de nouveau embarqué en chemin de fer. Il
ignore le but du voyage et ses expériences précédentes l'ont trop
averti pour qu'il puisse espérer autre chose qu'un nouveau secteur Un itinéraire compliqué le mène d'abord dans la région du Nord, dans
la zone anglaise ou les tirailleurs accoutumés au médiocre confort de la
guitoune admirent les palais de toile des campements anglais. Puis voici
Calais et les flots gris de la Manche. Les trains descendent vers le Sud,
passent à Amiens, à Creil, contournent Paris par la grande ceinture, et
filent vers l'Est. Enfin le 8 au matin, après soixante heures de voyage,
le 7e de Marche débarque à Montbéliard et, traversant la ville encore
endormie, va occuper, entre Héricourt et Montbéliard, ses nouveaux
cantonnements. Cette fois, c'est bien le repos, le grand repos éternel sujet des
conversations de popote, espéré sans trop y croire. Les troupes
cantonnées dans de petits villages pittoresques, jouissent d'une détente
complète. Quelques exercices et des marches maintiennent l'entraînement
sans aller jusqu'a la fatigue. Enfin c'est le repos moral, la délivrance
momentanée de l'oppression de la bataille. Le 14 juillet, la fête nationale est célébrée avec une solennité
particulière. La Division Marocaine, massée près de Bussurel est
passée en revue par le généralissime Joffre. Quelques jours plus tard,
un détachement du 7e de Marche se rendait à Belfort, où, sur la place
“ des Trois Sièges ”, le général Thévenet remettait des
Croix de guerre aux combattants de l'Artois. Bientôt, on change de cantonnements; les colonnes de la Division
traversent Belfort, longuement acclamées par une population enthousiaste
et vont occuper, entre la ville et Giromagny, de tranquilles villages dans
une région de collines boisées ou luisent des étangs à tous les replis
de terrain. Venus des dépôts d'Algérie, les renforts comblent les vides,
l'encadrement des troupes est complété et solidement organisé. Un
entraînement progressif achève de remettre en forme le régiment.
D'ailleurs, dans le cadre pittoresque où elles ont lieu, les marches
constituent de véritab1es excursions. La proximité de la frontière, la
grandeur des souvenirs qui s'attachent a ce sol en font aussi parfois de
pieux pèlerinages. C'est ainsi que le lieutenant-colone1 Demetz, mû par
un sentiment qui trouva un écho dans le cœur de tous, voulut remettre au
sommet du Ballon d'Alsace, terre reconquise, les décorations gagnées
dans les derniers combats. Le 7 août, une marche conduit le régiment à Massevaux, l’ancienne
Maasmunster, dont les rues étroites vibrent de la cadence de notre
défilé et sur la place de la petite Ville encadrée par les hauts
pignons et les toits Pointus des vieilles maisons alsaciennes, dans un
décor à la Hansi, le général Codet remet de nouvelles décorations. Interrompu du 25 au 30 août par une période de travaux dans la région
de Traubach, Brechaumont, où le régiment organise les deuxièmes
positions du secteur de Dannemarie, le repos continue ensuite sans
incident. Les peuples heureux n'ont pas d'histoire En fait, sur la
sérénité de ces journées tranchent seulement de nombreuses
cérémonies militaires auxquelles la belle tenue des troupes donne un
incomparable éclat. Le 20 juillet, le général Lyautey avait passé la Division Marocaine
en revue prés de Chaux, le 8 septembre elle défilait devant une mission
d'Officiers des nations neutres. Enfin le 13 septembre les troupes sont
passées en revue par le Président de la République et le ministre de la
Guerre. Le président Poincaré remet au lieutenant-colonel Demetz le
drapeau du 7e Tirailleurs de Marche, prononce une allocution émouvante
dans laquelle il rappelle les hauts faits accomplis et attache a la
cravate du drapeau la Croix de guerre gagnée le 9 mai. Après un défilé impeccable, les troupes regagnent leurs
cantonnements. Des bruits de départ circulent, ils sont accueillis avec
enthousiasme, car l'inaction commence à peser. Le 7e Tirailleurs, masse
de plus de trois mille hommes, bien entraînés, bien encadrés,
physiquement en forme, exaltés par un glorieux passé, a hâte de faire
jouer ses forces régénérées. Le 14 septembre il quitte ses cantonnements de repos, la Champagne
allait le voir à l'œuvre. L'OFFENSIVE DE CHAMPAGNE
L'ASSAUT DU 25 SEPTEMBRE.
Le régiment débarque le 16 à Saint-Hilaire. Une étape le long des
routes poudreuses le mène au Nord de Suippes. Les tirailleurs montent
leurs guitounes sous le couvert de petits bois de pins rabougris, à
proximité de batteries lourdes qui font un vacarme ininterrompu. Les unités se préparent a l'attaque, les officiers exécutent en ligne
les reconnaissances nécessaires et, dès le 19, le 4e bataillon va tenir
le secteur d'action du régiment. La Division Marocaine opérant à la droite du 2e Corps colonial, doit
enlever les positions ennemies entre le bois Sabot et les ouvrages d'Ulm,
et, portant ses lignes le long d'un chemin de fer de campagne, objectif
fixé, servir de pivot à la manœuvre contre la deuxième position. Le 7e
Tirailleurs de Marche, en liaison avec les coloniaux, est à la gauche du
dispositif. Ses 4e et 1er bataillons déployés en quatre vagues donneront
l'assaut. Ils seront soutenus par le 3e bataillon groupé dans la
tranchée de Taza, tandis que le 2e bataillon restera en réserve de corps
d'armée. Dans la nuit du 24 au 25, les parallèles de départ sont creusées, les
fils de fer coupés, les places d'armes organisées. Les troupes occupent
leurs emplacements avant le lever du jour. Dès l'aube, la préparation
d'artillerie, amorcée les jours précédents par de nombreux et minutieux
réglages, puis par les premières destructions, prend toute son
intensité. Les obus de 75 passent en sifflements pressés au-dessus de
nos tranchées et s'abattent en rafales, fusants et percutants mêlés,
sur les tranchées ennemies. L'artillerie lourde martèle les ouvrages.
Les obusiers de 270 s'acharnent sur le Bois Sabot, et leurs obus creusant
de profonds cratères font jaillir verticalement les arbres déracinés.
Enfin les crapouillots de 58 anéantissent les défenses accessoires et
bouleversent les premières lignes. Sur toute l'étendue des organisations allemandes c'est un tonnerre
continu d'éclatements, un émiettement progressif des ouvrages, un
pilonnage implacable. Des panaches de fumée et de terre se forment
brusquement, puis s'élargissent en nappes blanchâtres, lentement
effilochés par la brise. Depuis longtemps nos guetteurs ont renoncé à l'observatoire incommode
des créneaux et, découverts jusqu'a la poitrine, indifférents aux
quelques balles qui passent, ils suivent avec une attention passionnée
les progrès de la destruction. A 9 heures les dernières recommandations
sont faites, et l'on se prépare au débouché. 9h15, un bref coup de sifflet. L'artillerie allonge son tir et toute la
ligne jaillit des parallèles. Le 4e bataillon, sous les ordres du
commandant des Garniers, arrive d'un seul bond sur les ouvrages d'Ulm, et
s'en empare malgré une fusillade nourrie et les feux de flanquement des
mitrailleuses du bois Sabot. Il continue sa progression au milieu d'un
chaos de cratères. Les hommes électrisés par le spectacle de la
préparation d'artillerie, entraînés par leurs officiers, franchissent
les tranchées, traversent les réseaux, désorganisant la résistance
ennemie par la rapidité de leur avance. La tranchée de Potsdam est dépassée, les petits bois de
pins, franchement abordés, sont enlevés les uns après les autres.
L'ennemi tire beaucoup, mais trop haut, et les tirailleurs progressent
sans grandes pertes, sous une pluie de branches coupées par les balles. Le capitaine Fouchard à la tête de la 2e compagnie, aperçoit une
batterie boche tirant a toute volée sur nos lignes. La compagnie change
rapidement de direction et enlève la batterie par une brillante charge de
flancs. Les artilleurs sont cloués sur leurs pièces et leurs officiers
se rendent. Sur tout le front d'attaque du régiment, les tirailleurs brisent ainsi
la résistance ennemie. A 11 heures l'objectif fixé est atteint, les
troupes s'installent près du chemin de fer de campagne et s'organisent
sur le terrain conquis. Le 3e bataillon avait eu beaucoup à souffrir du tir de barrage
déclenché dés le départ des troupes d'assaut, Il avait néanmoins
avancé rapidement et la compagnie Delorme avait pu participer à la prise
d'une deuxième batterie. Ce bataillon se place à la droite du 4e, le
front s'étant beaucoup élargi du fait de l'avance. Le 2e bataillon remis à la disposition du régiment et retardé dans sa
marche par un tir d'obus suffocants, vient se grouper en réserve dans les
anciennes premières lignes ennemies. Le terrain enlevé est immédiatement organisé. Les troupes se
reforment et assurent leurs liaisons avec les éléments voisins. Au cours
de la nuit, les 13e et 15e compagnies repoussent une contre-attaque
ennemie qui se produit sur leur front. Le 26 au matin la situation est
bien assurée, le régiment tient solidement son objectif après avoir
enlevé, au cours de sa progression, trois batteries, plusieurs
mitrailleuses, plus de quatre cents fusils. Il avait capturé 350
Prisonniers, dont 4 officiers et fait subir a l'ennemi des pertes
considérables attestées par les nombreux cadavres qui jonchent le
terrain. Le 27, le régiment, relevé par des troupes de deuxième ligne, reste
en réserve sur le terrain même de la progression. L'artillerie ennemie
est très active et cause quelques pertes. Après un court séjour des 2e
et 3e bataillons devant la butte de Souain, le régiment se regroupe le 2
octobre et va bivouaquer aux abris Roques, au sud de la ferme des Wacques.
Il s'apprête a prendre un peu de repos, lorsque dans la nuit un ordre
arrive, il faut repartir la colonne se reforme, suit la route de Souain,
traverse les ruines du village, et gagne un nouveau secteur du champ de
bataille. L'ATTAQUE DU 6 OCTOBRE.
En face de la deuxième position allemande, au sud de Sainte-Marie-a-Py,
devant des tranchées en contre-pente, baptisées par la fantaisie du
cartographe “ tranchée des Homosexuels ”, le régiment
vient occuper des lignes hâtivement creusées et violemment bombardées.
Il s'emploie immédiatement a parfaire
cette organisation, passant toutes les nuits a ébaucher des boyaux,
réunir des éléments de tranchées et creuser des parallèles de
départ.. Une attaque contre la deuxième position ennemie doit avoir lieu le 6.
La préparation est en cours. Elle rencontre de sérieuses difficultés,
du fait que les tranchées ennemies creusées en contre-pente, sont
inobservables et très peu vulnérables au 75. Aussi les artilleurs
font-ils toutes réserves sur l'efficacité de leur tir. Néanmoins, le 5, les derniers ordres fixent le détail de 1'opération.
Le 3e bataillon sortira d'abord, immédiatement
suivi par le 2e. Les 1er et
4e bataillons resteront en soutien. Les troupes se massent dans les étroites tranchées de départ. A 5h20,
dans le brouillard matinal, elles s'élancent a l'assaut. L'objectif n'est
pas visibles. Les tirailleurs remontent une pente découverte, puis
franchissent la crête et tombent sur une ligne de défenses accessoires
intactes. Sous le feu des occupants de la tranchée, ils cherchent en vain
un passage, aucune brèche n’existe. Pendant ce temps, la deuxième
vague rejoint la première. Ç'est, devant les réseaux ennemis, une
accumulation d’hommes dont le courage ne peut avoir raison de l'obstacle
matériel. Le tir des fusils et des mitrailleuses a, dans ce grouillement
une terrible efficacité. Les officiers ont reconnu l'inanité de leurs
efforts et les tirailleurs rejoignent leur parallèle de départ. L'attaque avait échoué, mais la vaillance des troupes était hors de
cause, seules les défenses accessoires avaient arrêté leur élan Le
commandement avait fait la coûteuse expérience de la résistance des
positions a contre-pente et de l'impuissance des poitrines, fussent-elles
les plus valeureuses, contre la force inerte et énorme du matériel. Mais cet échec n'a pas abattu les courages. Toute la nuit, des
patrouilles volontaires viennent relever les blessés restés sur le
terrain. Au jour, cette besogne accomplie, les tirailleurs regagnent leurs
tranchées et subissent avec l'indifférence que leur donne l'extrême
fatigue, la riposte de l'artillerie ennemie. Enfin le 9 octobre, à bout de résistance, le régiment est relevé et
se regroupe aux abris Roques. Il en part quelques jours après pour
cantonner à Suippes. Ainsi, combattant sans interruption, du 19 septembre au 9 octobre, ayant perdu 31 officiers et un
millier de soldats, le 7e Tirailleurs avait une fois de plus affirmé sa
vaillance par ce magnifique effort que venait récompenser une citation à
l'ordre de l'Armée. Mais la Division n'était plus que l'ombre d'elle-même. Une
reconstitution s'imposait. La Division Marocaine allait prendre ses
quartiers d'hiver. LE REPOS D'HIVER
Le 7e Tirailleurs occupe, au sud de Verberie, entre la forêt de
Compiègne et celle d'Halatte, un groupe de vieux villages paisibles dans
un coin aimable de l'île-de-France. Chacun se préoccupe de donner aux troupes le maximum de confort
compatible avec les ressources des cantonnements. Grâce à ces mesures,
les tirailleurs supportent facilement les rigueurs hivernales. Ils
s'adaptent au climat français, et leur état sanitaire reste excellent. Cependant les renforts ont recomplété les unités. Des exercice de
détail les amalgament et perfectionnent l'instruction des troupes.
L'instruction des cadres est poursuivie parallèlement, et les derniers
combats ayant montré l'importance de la liaison, des manœuvres viennent
mettre au point plusieurs procédés nouveaux et fixer la doctrine de
leur emploi. Le 26 octobre, la Division Marocaine participe à une prise d'armes du
2e Corps d'armée colonial, et elle a l'honneur d'être passée
en revue par le Président de la République et le Roi d'Angleterre Pendant le mois de janvier, l'entraînement du régiment se poursuit
dans la région de Mortefontaine, Taillefontaine, au nord de la forêt de
Retz. Le 17 janvier, apres qu'un nouveau deplacement l'a amené au
sud-ouest de Villers-Cotterets le 7e de Marche est réduit à
trois bataillons. Le 1er bataillon du 5e Tirailleurs, affecté au 1er
Tirailleurs de Marche appartenant à la 45e division d'infanterie, quitte
avec regrets ses frères d'armes du 7e dont il avait partagé les périls
et la gloire. Le régiment garde la composition suivante qui devait être respectée
jusqu'en 1918
Vers la fin du mois, la Division Marocaine va occuper le camp de
Crévecoeur qui devait s souvent la revoir. Ce premier contact n'a rien de
très agréable. Les cantonnements sont resserrés et misérables. Les manœuvres
incessantes ont lieu sous une pluie ininterrompue. Heureusement, un repos
près de Saint-Just vient mettre fin à un entraînement qui s'il se fut
ainsi prolongé, eût peut être été acquis au détriment de l’état
moral. Au milieu de février, le 7e Tirailleurs, recomplété et instruit, est
prêt à de nouveaux travaux. |
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