Barrage
dans les Pyrénées espagnoles
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La construction de barrages
est une activité très ancienne : les premiers ouvrages
connus remontent à 5 000 ans et se situent au Proche-Orient.
Elle na cessé de se développer depuis. Au XXe
siècle, quantités de barrages de plus en plus gigantesques
ont été érigés le long des rivières.
Le dernier exemple en date concerne la construction du plus grand
barrage du monde décidé par la Chine : édifié
sur le fleuve Yangtzé, son lac de retenue fera 600 kilomètres
de long et contiendra 40 milliards de mètres cubes deau.
!
On recense à lheure actuelle sur notre planète
près de 36 000 barrages de plus de 15 mètres de haut,
et lon continue de construire quelque 500 barrages par an.
Selon une étude suédoise, en 1994, 77 % des volumes
deau charriés par les 139 grands bassins fluviaux de
lhémisphère Nord transitaient par des barrages,
canaux ou dérivations. En France, on compte 522 barrages
de plus de 15 mètres de haut.
Diverses raisons ont de tout temps motivé de tels aménagements
: irrigation et lutte contre la sécheresse, alimentation
en eau des populations, régulation des crues, et plus récemment
production dénergie électrique et création
daires de loisirs. Aujourdhui, sur lensemble du
globe, environ 40 % des barrages servent à lirrigation
et 40 % à la production délectricité;
un homme sur dix à travers le monde doit sa survie à
leur existence.
Mais les bénéfices escomptés de ces ouvrages
parfois grandioses ne sont pas toujours au rendez-vous en raison
de leurs effets néfastes sur les régimes hydrauliques
des rivières, sur la qualité de leurs eaux et sur
le fonctionnement des écosystèmes
aquatiques. Certains dentre eux sont même considérés
aujourdhui comme des échecs patents. Cest le
cas par exemple des deux barrages aux conséquences funestes
construits sur le fleuve Sénégal : aujourdhui
le fleuve se meurt au cur dune région qui se
désertifie.
Voici quelques effets induits par ces aménagements sur lenvironnement.
Ils condamnent la flore
et la faune de toute la région submergée par le
lac de retenue.
Ils transforment un système deau courante en un système
deau dormante, modifiant la composition des peuplements
végétaux et animaux du cours deau. Certaines
espèces de poissons migrateurs notamment disparaissent,
leur route vers les frayères étant coupée.
La vidange décennale des ouvrages de plus de 20 mètres
de haut, imposée par la réglementation française
à la suite de la catastrophe du barrage de Malpasset en
1959, exerce elle aussi un effet particulièrement
néfaste sur la faune aquatique en aval de la retenue.
Ils perturbent fortement le régime hydrologique du cours
deau en aval de la retenue, ils suppriment totalement les
crues et les zones humides.
Ils sont à lorigine dimportantes pertes deau
par évaporation, surtout en milieu tropical. Ainsi, le
lac Nasser (barrage d'Assouan) perd chaque année 10 milliards
de mètres cubes deau par évaporation.
Ils retiennent les limons dans les lacs de retenue, ce qui a dimportantes
conséquences tant en amont quen aval. Laccumulation
progressive des limons en amont induit une eutrophisation
de la retenue et donc une dégradation de la qualité
de leau. En aval, en revanche, leau n'est plus naturellement
enrichie par ces limons : en Égypte, par exemple, la construction
du barrage d'Assouan a supprimé lapport des limons
qui fertilisaient les terres agricoles bordant la vallée
du Nil et des engrais artificiels ont dû être substitués
à ces engrais naturels. Toujours en aval, le lit du cours
deau senfonce car les sédiments continuent
à être charriés plus loin encore sans être
remplacés. Enfin, à lembouchure du cours deau,
larrêt des apports de sédiments conduit au
non-remplacement des sables et des limons emportés par
les courants marins ce qui diminue la productivité biologique
des milieux côtiers.
Pour finir, les barrages peuvent aussi entraîner une salinisation
des nappes
phréatiques côtières en empêchant les
apports deau douce et en favorisant ainsi les intrusions
deau de mer.
Pour limiter les perturbations
du régime fluvial en aval des barrages, certaines règles
ont été instaurées. Ainsi, tout barrage construit
dans le lit dun cours deau doit désormais comporter
un dispositif maintenant un débit minimal (le " débit
réservé " ), afin de préserver
en permanence la vie piscicole. Mais surtout, les experts préconisent
aujourd'hui dexclure le gigantisme et conseillent davoir
recours à des réservoirs de taille moyenne.
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