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Barrage musical contre le Vlaams Belang
L'ensemble de la scène belge se réunit ce week-end pour s'opposer à l'extrême droite.
Par Bruno MASI
QUOTIDIEN : Samedi 30 septembre 2006 - 06:00
0110
Dimanche à Anvers, Bruxelles, Charleroi et Gand, www.0110.be
Ce week-end, la Belgique est en ébullition. A une semaine des
élections municipales, près de deux cents musiciens, peintres et
écrivains se mobilisent contre l'extrême droite. En Flandres, la
menace extrémiste est encore plus réelle qu'en France. Lors du
dernier scrutin municipal, il y a six ans, le Vlaams Belang (qui a
succédé au Vlaams Block) a recueilli 33 % des votes. Une tendance
lourde : le parti occupe depuis quinze ans une place prépondérante
dans le débat politique.
L'événement, baptisé 0110, a lieu dimanche dans quatre villes :
Anvers, Bruxelles, Charleroi et Gand. Il rassemble toute, vraiment
toute, la scène belge, de dEUS, Zita Swoon et Arno, à Axelle Red,
Adamo et Plastic Bertrand. Seule absente, Annie Cordy, sans doute
retenue à la douane.
A l'origine de l'événement, Tom Barman, chanteur de dEUS. Il y a
un an, lors de la sortie de
Pocket Revolution, le nouvel album du groupe, il confie à un
magazine flamand son souhait de clore la tournée à Anvers, leur
ville d'origine. Entre les lignes, il glisse un appel pour faire de
ce concert un rassemblement contre le Vlaams Belang. Dix mois plus
tard, 0110 a reçu un écho phénoménal dans tout le pays.
Pour Tom Barman, le
«rassemblement» est la concrétisation d'un travail collectif
«et bénévole de six mois. On n'a pas la prétention de pouvoir
changer les mentalités, mais on voulait envoyer un signal fort,
surtout envers les jeunes. L'extrême droite a changé. Avant,
c'était un parti facilement identifiable par ses positions et ses
actions. Le Vlaams sait aujourd'hui apparaître plus respectable, se
déguiser pour engranger plus de voix. L'image cosmétique de
l'extrême droite, les jeunes ne la voient pas forcément» .
Mais quelle est la portée réelle de ce type de manifestation ?
Selon le leader de dEUS,
«il n'y a pas de solution idéale. Quand on évoque l'extrême
droite, on nous accuse de leur faire de la pub ; quand on n'en
parle pas, on nous reproche de laisser faire. C'est un coup de
gueule».
Pour financer l'organisation (publicité, sécurité, accueil, tous
les artistes viennent gratuitement), l'équipe s'est inspirée des
émissions de télé-réalité et a mis en place une plateforme SMS.
Chaque message envoyé fait tomber un euro dans les caisses du
festival.
20 000 ont été reçus à ce jour. Evidemment, l'extrême droite
n'est pas restée silencieuse et a annoncé qu'elle brûlerait les
disques de dEUS dimanche, lors de rassemblements «festifs». Chacun
sa manière.
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