L’ARTILLERIE lourde est en place. Le tir de barrage est lancé.
Le chef d’état-major en personne fait savoir qu’il va monter à
son tour en première ligne pour sauver le « oui » de la défaite.
François Mitterrand va déployer les grandes manoeuvres de
l’intox sur Maastricht en occupant deux heures l’écran de TF1,
le jeudi 3 septembre. Ses amis Helmut Kohl et John Major, des
patrons, viendront l’aider à regagner le terrain perdu. Un
strapontin est réservé à Philippe Séguin. Aucune place n’est
prévue pour que le « non » de ceux qui défendent les valeurs de
gauche puisse se faire entendre.
Faux débat. Emission faire-valoir qui ajoute au scandale du
temps de répartition d’antenne en faveur des champions de
l’Europe du fric : près de 90% des deux heures prévues, ce
n’était pas assez. Si l’on y ajoute désormais les deux heures
présidentielles, on atteint le record des taux de partialité.
L’indécence avec laquelle l’Elysée choisit ses interlocuteurs
donne une idée de la conception du pluralisme et de la
démocratie qu’imposeraient le traité et son article secret :
celui qui concerne la censure.
Faut-il qu’on craigne dans le camp du « oui » la lumière d’un
véritable débat !
J. C.