Comment le
barrage hydraulique marche ?
Le premier impératif est d'avoir de l'eau,
beaucoup d'eau. Le rôle du barrage consistera à la retenir.
1 - Le barrage s'oppose à l'écoulement naturel de
l'eau, sauf en cas de forts débits, qu'il laisse alors passer. De grandes
quantités d'eau s'accumulent et forment un lac de retenue.
2 - Lorsque l'eau est stockée, il suffit d'ouvrir
des vannes pour amorcer le cycle de production d'électricité. L'eau s'engouffre
alors dans une conduite forcée ou dans une galerie creusée dans la roche
suivant l'installation, et se dirige vers la centrale hydraulique située en
contrebas.
3 - A la sortie de la
conduite, la pression ou la vitesse (ou les deux en même temps) entraîne la
rotation de la turbine.
4 - La rotation de la turbine entraîne celle du
rotor de l'alternateur.
5 - Un transformateur élève alors la tension du
courant produit par l'alternateur pour qu'il puisse être plus facilement
transporté dans les lignes à haute et très haute tension.
6
- L'eau turbinée qui a perdu son énergie s'échappe par le canal de fuite et
rejoint la rivière.
Légende :
Grèce 871% de CO2
Danemark 710% de CO2
Allemagne 629% deCO2
Pays-Bas 621% de CO2
Grande-Bretagne 565% de C02
Italie 517% de CO2
Belgique 305% de CO2
France 66% de CO2
Suède 54% de CO2
En dehors des
réparations exceptionnelles consécutives à une détérioration d'une partie de
l'édifice, un entretien régulier de l'ensemble de l'ouvrage est nécessaire. Par
exemple, il est nécessaire de dégager périodiquement les prises d'eau des
matériaux solides qu'amène le courant. En effet, si celles-ci venaient à
s'obstruer, le fonctionnement de la centrale serait interrompu. Le législateur
a par ailleurs prévu une obligation de vidange tous les dix ans ce qui permet à
l'exploitant un entretien et une inspection complète des vannes et des autres
éléments du barrage.
Lors de la
vidange décennale, l'état du parement amont, couvert habituellement par la
retenue d'eau, est entièrement contrôlé. Ces vidanges sont préparées deux ou
trois ans à l'avance, en liaison avec les services de l'Etat, l'Agence de
l'Eau, les usagers et différentes associations. Ensemble, tous ces acteurs
évaluent les conséquences potentielles de la vidange sur l'environnement de la
retenue (tourisme, baignade, loisirs..) et en aval (nuisances pour les
poissons, fonctionnement des installations industrielles, modification de la
formule de l'eau..), ainsi que sur la consommation électrique. Ils définissent
alors la période la plus propice pour la mise à sec de la retenue d'eau.
Ainsi, le barrage
du Mont-Cenis a fait l'objet d'une vidange complète à
la fin de l'hiver 1996. A cette époque, le bassin est à son niveau le plus bas
de l'année. Il restait cependant 300 000 m3 à évacuer. Pour garantir la qualité
de l'eau libérée, deux bassins de décantation ont été construits. Ces grandes
manoeuvres ont abouti au résultat espéré : d'une part, l'eau de vidange avait
une teneur en limons inférieure à une eau issue de la fonte des neiges; d'autre
part, le barrage s'est révélé bien conservé. Dans dix ans, l'abaissement du
niveau de la retenue à son minimum devrait suffire pour vérifier l'état de
l'édifice.
Pour certains
aménagements, le volume d'eau de la retenue est tel qu'il ne peut être question
de le vider. La vidange est alors remplacée par l'emploi d'une soucoupe
plongeante spécialement équipée qui permet une inspection minutieuse de la
partie immergée du barrage.
Des mesures
d'alerte et de protection des populations ont été prises pour le cas, fort
improbable, où un barrage viendrait à se rompre. Dans une telle situation,
l'improvisation n'est pas permise : des plans d'urgence ont été définis pour
alerter rapidement et mettre à l'abri les populations menacées. En accord avec
le décret interministériel du 16 mai 1968, des sirènes sont installées en aval
des barrages de plus de 20 mètres de haut et d'au moins 15 hm3 de capacité,
dans la zone de sécurité dite "du premier quart d'heure", c'est à
dire la zone qui serait parcourue en un quart d'heure par la lame de
submersion. Dans cette zone de sécurité, l'alerte serait donnée dès les
premiers signes de rupture et les populations instantanément déplacées. En aval
de cette zone, les populations seraient également aussitôt averties mais
disposeraient d'un temps supérieur pour s'abriter. Quant aux autorités, elles
seraient immédiatement prévenues grâce à une ligne directe qui relie le barrage
à la Préfecture.
Jusqu'à présent,
ces dispositifs n'ont jamais eu à être déclenchés hormis pour les exercices
d'alerte réguliers effectués conformément aux consignes administratives
Le fonctionnement
et la maintenance de la centrale nécessitent de libérer ponctuellement
d'importantes quantités d'eau. Cette eau est ensuite restituée à la rivière.
Lors d'un lâcher
d'eau, le débit peut être multiplié de 10 à 100 fois. Si le lâcher est
important, l'aspect de la rivière est complètement modifié: le niveau monte
rapidement, des îlots sont recouverts, les berges sont envahies. Cette
métamorphose brutale constitue un réel danger pour les personnes qui se
trouvent dans le lit ou sur les bords de la rivière. Ce danger est d'autant
plus grand que la fréquence des lâchers d'eau est variable et donc
imprévisible.
Afin de
sensibiliser le public au danger qu'il peut encourir en s'aventurant dans le
lit de la rivière, des panneaux de prévention ont été placés aux abords des
barrages et des actions de communication menées dans la presse locale et dans
les écoles.
Après la
catastrophe du Drac (Isère), le 04 décembre 1995, - une institutrice et six de
ses élèves noyés lors d'un lâcher d'eau - cette campagne d'information a été
intensifiée. Plus de 20 000 panneaux supplémentaires sont venus renforcer le
dispositif de signalisation déjà en place. Un inventaire exhaustif des risques
a été établi et des mesures d'amélioration de la sécurité ont été engagées, en
concertation avec les pouvoirs publics et les collectivités territoriales.
Jour après jour,
les systèmes de sécurité sont ainsi renforcés en tenant compte des faiblesses
d'hier pour éviter qu'elles ne se reproduisent demain, en perfectionnant la
surveillance des installations de manière à déceler en temps utile toute
évolution qui pourrait compromettre à terme leur sûreté et en collaborant
activement avec les pouvoirs publics pour définir des règles qui garantissent
une meilleure sécurité pour tous.
CENTRALE HYDRAULIQUE