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L'échelle de mesure |
Photo :
V. DE LA CHANONI
Niveau 5
Fumée grise puis fonçant à la
base
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L’échelle d'intensité permet de qualifier a posteriori l’intensité de tout incendie de forêt, à partir de caractéristiques qualitatives ou quantitatives obtenues par retour d’expérience, observations ou mesures. Elle est indépendante du site et de sa vulnérabilité.
Présentée sous la forme d’un tableau, l’échelle est constituée de six niveaux ou degrés d’intensité (très faible, faible, moyen, élevé, très élevé, exceptionnel). |
Pour chaque
niveau, elle met en relation des gammes de valeurs de
paramètres physiques et des gammes correspondantes
d'endommagements.
Les paramètres physiques retenus ainsi que la nature des endommagements sur les
enjeux sont décrits dans les encadrés.
A un niveau d’intensité décrit par un ou plusieurs paramètres physiques
donnés correspond un niveau d’endommagement maximal de l’enjeu, supposé possible sous l’effet des sollicitations physiques. La position théorique de l’enjeu est considérée comme la plus défavorable par rapport à ces sollicitations physiques. Cette mise en relation est indicative. Par ailleurs à chaque niveau correspond une couleur spécifique qui est définie en vue d’une cartographie des intensités mesurées.
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Les paramètres physiques retenus |
Les paramètres physiques correspondent au meilleur compromis entre pertinence du critère retenu et accessibilité. Ce sont :
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La vitesse de propagation du feu. Il s'agit de la vitesse de propagation du feu principal, à sa tête. Elle est appréciée en m/h. - La couleur de la fumée. C’est celle des panaches de fumée situés au droit du front de feu. -
Les sautes de feux. Ce sont les projections, en avant du feu, de particules enflammées ou incandescentes qui en retombant génèrent un foyer secondaire. Elles sont caractérisées par leur distance parcourue (soit leur longueur) et par leur fréquence d'apparition. -
La surface menacée. Dans le domaine des incendies de forêts, la surface menacée est la surface pouvant être potentiellement parcourue par un feu démarrant dans des conditions données
(« conditions de référence »).
Ramenée à l'origine du point de départ, elle ne doit théoriquement pas tenir compte des parades (notamment des actions de lutte), puisque destinée à mesurer la gravité potentielle d'une éclosion. La surface menacée est exprimée en hectares.
Il convient de noter que la puissance du front de flammes est donnée comme une valeur de référence associée aux valeurs des paramètres physiques, ces valeurs de la puissance du front de flammes exprimée en kW m-1 étant issues d’expérimentations en brûlages dirigés.
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Niveau 2
Photo : LAURENT J.
Subsistance de cônes sur les pins
Niveau 4
Photo : LAURENT J.
Cadavres d’animaux prisonniers n’ayant pas eu le temps de s’échapper
Niveau 5
Photo
: C. TAILLEUX-NOUALS
La
chaleur de l'incendie a fait éclater la roche calcaire
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Nature des endommagements sur les *enjeux
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L’incendie de forêt constitue toujours un événement car il s'accompagne dans tous les cas d’endommagements. Au minimum l'espace naturel forestier est affecté. Cet espace naturel, qui ne constitue pas une priorité pour la lutte, connaît même souvent des endommagements
maxima. Les habitats mais aussi l’homme sont quant à eux peu endommagés par le phénomène car la protection active s'y trouve concentrée. C'est seulement dans le cas des événements se produisant au même moment, que la dispersion des moyens de lutte peut générer des dommages importants, notamment du fait d'actes de malveillance. Aussi les enjeux prioritaires sur lesquels sont observés les effets sont les espaces naturels et agricoles, viennent ensuite les personnes, les bâtiments, enfin les infrastructures et ouvrages.
Un « indicateur » global d’endommagement qui peut être pris en compte est la surface parcourue. Celle-ci correspond à l'étendue de terrain sur laquelle se développe l'incendie. Elle est exprimée en hectares. Sans être optimal, il traduit dans des conditions normales de lutte contre l’incendie, un endommagement global généralement lié à l’intensité du feu.
Les principaux effets observables sur les enjeux sont :
- Pour le milieu naturel et agricole, l’endommagement de certaines parties de l’arbre à la destruction totale du peuplement arboré, la mort d’animaux n’ayant pas pu s’échapper, le changement
de couleur des pierres calcaires blanches à leur éclatement.
- Pour les personnes, l’inquiétude ressentie des populations jusqu’à leur comportement de panique.
- Pour les bâtiments, dégâts sur les volets, les gouttières ou sur les gaines électriques.
- Pour les infrastructures et les ouvrages, poteaux en bois qui brûlent, poteaux en métal qui fondent, circulation difficile à impossible sur les voies du fait du manque de visibilité.
*enjeux
: on appelle « enjeu» le milieu naturel et agricole-
notamment la forêt et la faune les personnes, les bâtiments,
les infrastructures et ouvrages ; ils constituent des
"objets" exposés pouvant être affectés par
l’incendie de forêt. |
Mode d’emploi et domaine d'application |
L’échelle
est utilisée pour classer un événement sur une seule
commune, l’aléa incendie de forêt restant en général peu
étendu dans l’espace. Cependant si l’incendie affecte
plusieurs communes, une valeur d’intensité est associée
à chaque commune touchée même s’il s’agit du même
événement. L’assignation du niveau d’intensité est faite
en retenant le niveau correspondant au maximum observé
et renseigné. Des niveaux moindres peuvent être observés
selon la position de l’enjeu par rapport au phénomène
source et à son maximum d’intensité qui peut être très
localisé, étendu ou se déplacer. Une observation unique
pouvant conduire à une divergence entre niveau
d’intensité physique et niveau d’endommagement observé,
les observations sont alors multipliées lorsque cela est
possible. Cependant l’analyse de la cohérence des
valeurs estimées peut conduire à déroger à la règle de
la valeur maximale observée comme valeur retenue si
celle-ci apparaît aberrante ou exceptionnelle. En
présence d’enjeux sur la zone affectée par l’aléa, le
niveau d’intensité est décrit selon le niveau
d’endommagement observé sur ces enjeux. Elle a une
vocation de constat a posteriori et à ce titre ne
présente aucun caractère prévisionnel, elle classe
en fonction de l’endommagement constaté sur des types
d’enjeux mais ne caractérise ni la gravité, ni la
dangerosité, ni les conséquences économiques de
l’événement.
L'échelle d'intensité, évaluée auprès d’experts désignés par le
ministère de
l’Écologie et du Développement Durable, a été confirmée durant la saison des incendies 2003, dans la pertinence de ses barreaux et le caractère opérationnel des critères retenus. Le niveau d’intensité
est alors un des éléments qui permet la comparaison de la vulnérabilité de différents territoires soumis à des phénomènes naturels de même intensité et de mesurer l’évolution de celle-ci.
>pour en savoir plus.
L'étude
a été financée par le ministère de
l’Écologie et du Développement Durable et réalisée en partenariat avec Géosciences
Consultant et avec la collaboration des équipes des Services
d’Incendie et de Secours
Contact :
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Marielle
Jappiot
Tél. 04 42
66 99 60
marielle.jappiot@cemagref.fr |
Corinne
Lampin
Tél. 04 42
66 99 63
corinne.lampin@cemagref.fr |
Chercheurs à l'unité recherche Écosystèmes méditerranéens et risques au Ceamgref à Aix-en- Provence,
elles travaillent dans le cadre du thème
de recherche
RICOMED.
Les
publications de Marielle
Jappuiot et Corinne Lampin |
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