Les empreintes des micromammifères (musaraignes, mulots, petits campagnols, etc...) sont pratiquement impossibles à discerner les unes des autres, d'autant qu'elles ne marquent bien que sur substrat très favorable (à droite); nous ne les détaillerons donc pas. |
Piste par bonds,
à proximité de grands arbres, souvent d'un tronc à l'autre :
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Piste marchée, souvent avec empreinte de queue, à proximité de l'eau: | Piste marchée à petits pas, dans n'importe quel milieu, parfois à côté des habitations : | |
Petites empreintes en étoile, de moins de 2,5 cm: | |||
Ecureuil | Grandes empreintes de plus de 2,5 cm: | Hérisson |
Empreintes d'écureuil roux. Seules les pelotes et les griffes ont marqué. L'empreinte de la patte antérieure (doigts marqués en rouge) est plus petite que la postérieure (en blanc) Empreinte postérieure d'écureuil roux |
Ecureuil roux (Sciurus vulgaris):
4 doigts aux pattes avant, 5 à l'arrière. L'animal étant très léger, seules les
pelotes et les griffes marquent le plus souvent. La piste va généralement d'un arbre à
l'autre. Il laisse des cônes aux écailles arrachées (et non rongées proprement), et des noisettes ouvertes en 2 moitiés. Assez commun, mais en régression. Lié aux résineux. Diurne. A droite, piste d'écureuil roux.
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Noter la disposition des empreintes: L'écureuil est arrivé à grands bonds (grande distance entre empreintes, postérieurs en avant des antérieurs), s'est arrêté, pratiquement assis (empreintes plus floues, presque alignées) puis est reparti lentement (petit bond, antérieurs en avant des postérieurs): on imagine parfaitement le déplacement rapide entrecoupé de pauses d'observations que chacun connaît. |
Hérisson (Erinaceus europaeus): Empreintes en forme de petites mains aux longues griffes. 5 doigts à chaque patte, mais le pouce très petit ne marque pas toujours. Commun, nocturne sauf en cas de dérangement. Mortalité très forte sur les routes et par empoisonnement (traitements phytosanitaires, anti-limaces en particulier.) A droite, piste de hérisson. |
Les triangles indiquent les empreintes successives |
Campagnol amphibie (Arvicola sapidus). Vulgairement appelé "rat d'eau" (mais ce n'est pas un rat). Ses petites empreintes en étoile, aux doigts courts et épais, non palmés, sont assez fréquentes le long des rivières (piste, à droite). Très souvent, seuls trois doigts de la main marquent (ci-dessous). Les griffes sont courtes. Le talon du pied ne s'imprime pas toujours. Répartition |
Piste de campagnol amphibie |
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Rat musqué (Ondatra
zibethicus): Originaire d'Amérique du Nord. Commun, assez méfiant. Cause
des dégâts importants en creusant des terriers dans les digues. Construit des huttes
rondes, faites de débris végétaux accumulés. Queue à section ronde. Empreintes de taille moyenne, à longues griffes, dessinant des doigts pointus. A droite, empreinte de patte postérieure |
Piste coupant celle d'un héron cendré. |
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Les crottes du rat musqué,
petites olives noirâtres d'1,5 à 2cm de long, sont déposées en paquets, près de
l'eau, souvent sur un petite promontoir régulièrement utilisé. A gauche, dépôt de crottes de rat musqué (détail encadré). |
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Ragondin (Myocastor coypus):
La palmure des pattes arrière ne s'imprime que sur sol très mou. Originaire d'Amérique du Sud. Très commun, peut causer des dégâts sérieux à la végatation riveraine et en creusant des terriers dans les digues. Diurne, très grande taille, souvent facile à voir. Queue à section aplatie. Ci-dessous, empreinte de patte antérieure dans une postérieure (2 animaux différents). |
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A gauche: Le ragondin s'est assis un moment au sortir de l'eau (toilette?), de sorte que l'arrière de son corps enotamment la base de la queue se sont profondément imprimés dans le sable. A droite: les ragondins sont extrêmement casaniers et peu méfiants, et utilisent longtemps les mêmes coulées pour aller se nourrir. les sentiers qu'ils tracent alors (ici, passant sur la grosse branche) sont particulièrement faciles à trouver et à identifier). |
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A gauche: pâturage de ragondins dans un prairie en bord de rivière. Les animaux sortent de la coulée venat de cette dernière (près du piquet) et broutent l'es graminées de la prairie. Noter la différence de hauteur. Ci-dessous: pistes de ragondins sur la glace en hiver. |
Juste à côté, un jeune aulne a été sectionné d'un coup de dents, avant de repousser lui aussi. Saule écorcé lors d'une crue. La castor répugnant beaucoup à s'aventurer à terre, il attaque très souvent les arbres et les branches tombées dans l'eau, leur arrachant de grands lambeaux d'écorce. Après la décrue, ces marques peuvent se retrouver très au-dessus de l'eau. Il serait erroné d'en conclure que l'animal grimpe aux arbres... |
Castor (Castor fiber):
La palmure des pattes arrière ne s'imprime pratiquement jamais. Traces souvent
indistinctes (balayées par la queue), mais reliefs de nourriture faciles à trouver: bois
rongés, branches écorcées (peuplier, saule surtout) (ci-dessous) Très grande taille. Ne construit généralement ni hutte ni barrage. Nocturne, difficile à voir. La crotte, émise dans l'eau, est extrêmement fragile et rare à trouver. L'aspect est très caractéristique: environ 2 x 5 cm, entièrement composée de débris végétaux et notamment de très petites miettes de bois (1 à 5 mm²). L'ensemble est peu cohérent et se délite rapidement. Un document historique: Le premier arbre abattu par un castor dans le Cher dans le Cher à l'automne 2003 (dans le lit de la rivière dans le département du même nom, vers Vierzon): un jeune peuplier noir d'une dizaine de centimètres de diamètre, qui a immédiatement et vigoureusement rejeté de souche (la photo a été prise 6 semaines environ après l'abattage). A gauche, détail montrant les traces de dents. L'arbre se trouvait à 2 mètres de la rivière. Seules les branches tombées dans l'eau ont été consommées après sa chute. "Réfectoire" de castor: Dans un coin calme, l'animal vient entasser des branches coupées dont il consomme les feuilles et l'écorce, avant de les laisser sur place. |
Le mystérieux animal de Pierrelay...
Juste en amont de l'écluse de Pierrelay à la sortie de Bourges...
...une branche de platane tombée dans le canal...
...a été écorcée par des dents mystérieuses.
Là franchement, c'est le piège! Vu l'endroit et le caractère unique de l'observation, le coupable est vraisemblablement un ragondin. Ailleurs, l'erreur pourrait être permise. La taille des dents pourrait éventuellement donner une indication (à manipuler avec précaution). Généralement, la force du castor lui permet d'arracher de grands lambeaux d'écorce qu'il consomme ensuite, sans avoir besoin de la grignoter. Mais il s'agit ici de platane, dont l'écorce est beaucoup plus dure et cassante que celle du saule ou du peuplier... Que ferait l'animal dans un tel cas?
Ci-dessous, écorçages de saules blancs:
- par un castor, qui a coupé la branche et l'a pelée en longues lanières, laissant apparaître le bois blanc
- par un ragondin, qui l'a grignotée superficiellement sans découvrir le bois.
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Quand un rat d'eau croise un autre rat d'eau... desquels s'agit-il au fait?