Les paléontologues ont retrouvé des
empreintes de dinosaures fossilisées un peu
partout dans le monde.
Néanmoins, elles sont plus rares que les
ossements. Les fossiles les plus communs sont des
restes d’organismes végétaux
ou animaux. Ce sont des fossiles dits « directs
».
Mais, les traces laissées par les organismes
telles les empreintes, les déjections ou
les marques de dents sont appelées «
fossiles indirects ».
Ces types de fossiles sont nombreux mais, à
moins d’avoir été conservés
à côté des organismes qui les
ont engendrés, ils sont souvent difficiles
à identifier.
Condition de fossilisation des empreintes
Les empreintes ne peuvent se fossiliser que dans des conditions
très particulières. Le sol doit être moyennement
mou afin que les empreintes ne s’y dissolvent pas.
Elles doivent être rapidement recouvertes et protégées
par des sédiments ou du sable.
La plupart des empreintes retrouvées appartiennent à
un dinosaure isolé. Cependant, des troupeaux entiers ont
laissé leurs traces sur le sol.
Empreinte de Anchisauripus, Dinosaure
saurischien du Trias
Les empreintes de pas et les pistes sont abondantes. Il existe
une branche entière de la paléontologie qui est spécialisée
dans l’interprétation de ces « ichnofossiles
» ou « traces fossiles » : la paléoichnologie.
Les chercheurs essayent ainsi de répondre à de nombreuses
questions : le dinosaure était-il bipède ou quadrupède
? Quel était son poids ? A quelle vitesse se déplaçait-il
? etc …
Identifier les empreintes
A partir de la forme, les paléontologues peuvent déterminer
le type de dinosaure :
Empreintes de théropodes
Les théropodes reposaient le poids du corps sur trois doigts
seulement. Le premier orteil n’atteignait pas le sol. Le doigt
du milieu, le plus long, portait la majeure partie du poids.
Leurs empreintes fossilisées ressemblent un peu à
celles des oiseaux avec de longs doigts et de grandes griffes.
Empreintes d'un oiseau sur un sédiment
miocène
Le plus difficile est de savoir de quel théropode il s’agit.
Bien sûr, la taille de l’empreinte donne des indications.
Par exemple, chaque pied d’un giganotosaurus supportait un
poids de 4 tonnes.
Ses pattes étaient extraordinairement puissantes.
En comparaison, les coelurosaures comme Compsognathus n’étaient
pour certains pas plus gros qu’une dinde.
Les pieds à trois doigts de compsognathus ressemblent beaucoup
plus à des pieds d’oiseaux que ceux de giganotosaurus.
Autre exemple, les ornithomimidés comme gallimimus. Ces
dinosaures-autruche possédaient des pieds extrêmement
longs avec des doigts courts comparés au reste du pied.
Empreintes de sauropodes
Les sauropodes possédaient des pieds ronds ou ovales. Les
membres en piliers étaient adaptés au poids énorme
de l’animal.
Chaque membre antérieur portait cinq doigts. Les sauropodes
marchaient sur leurs doigts, la plante du pied soulevée.
Trois orteils seulement, dont le pouce, étaient griffus.
Empreinte d'un Iguanodon au pied tridactyle:
Identification et interprétation
Il n’est pas possible de déterminer quelle était
l’empreinte d’une espèce précise de dinosaure.
On retrouve par contre une forme de pieds semblable par groupes
de dinosaures.
Par exemple, les grandes empreintes circulaires des sauropodes
se distinguent aisément des empreintes à trois doigts
des théropodes et des ornithopodes.
Pied d'Apatosaurus avec sa griffe
Par contre, les empreintes de théropodes ressemblent à
celles des ornithopodes. Mais, on peut les différencier car
les empreintes d’ornithopodes se reconnaissent aux trois grands
doigts, terminés par un sabot arrondi.
Cette piste a été faite
par un ornithopode marchant sur ses membres postérieurs
Celles des théropodes se reconnaissent à la pointe
acérée due aux griffes.
Parfois, ce que l’on pourrait interpréter comme les
doigts d’un dinosaure théropode ne correspond en réalité
qu’à une érosion de la roche.
Erosion dans la roche
Seul, l’œil entraîné du spécialiste
ainsi qu’une analyse détaillée des traces peuvent
permettre d’éviter les confusions.
Les pistes d’empreintes
Les pistes d’empreintes fournissent de nombreuses indications
sur le déplacement des dinosaures mais également leur
mode de vie.
Elles indiquent par exemple les interactions sociales, comme celles
des grands sauropodes adultes marchant à l’extérieur
du troupeau pour protéger les jeunes restés au centre.
Empreintes observées en Utah
laissées par plusieurs dinosaures suivant la même route
Comme les animaux d’aujourd’hui, les dinosaures se
réunissaient pour boire ou se nourrir dans des endroits particuliers.
Le sol piétiné montre un enchevêtrement d’empreintes.
Les ichnologues appellent ce type de fossiles « dinoturbation
».
Sur des sites baptisés « mégapistes »,
les dinosaures ont laissé sur de grandes étendues
des empreintes. On peut en déduire que ce sont des traces
de migration sur des voies empruntées pendant des milliers
d’années.
L’Utah recèle de nombreuses empreintes dont celles
d’un hadrosaure qui atteignaient 1,35 m de long, record du
monde.
Une piste spectaculaire a été laissée par
deux grands sauropodes. Les empreintes circulaires de pieds sont
grandes. Les empreintes de mains sont en forme de croissant en avant.
La trace de la grande griffe du premier doigt se voit nettement
sur les empreintes de sauropodes bien conservées.