Important terme philosophique ayant une très longue histoire. L'essence d'un être, c'est ce qu'il est vraiment, ce qui fait qu'il est ce qu'il est. « L'essence coïncide avec ce qu'il y a de plus intime et de presque secret dans la nature de la chose, bref ce qu'il y a en elle d'essentiel » (É. Gilson : L'Être et l'essence). C'est aussi ce qui d'un être est pensé comme immuable et éternel par opposition à son existence transitoire et périssable : « J'ai gardé la forme et l'essence divines de mes amours décomposées », dit Baudelaire dans Les Fleurs du mal.Le problème de l'essence se divise en plusieurs questions selon les étapes de la réflexion philosophique.1. L'essence, ou l'idée, est-elle douée, en tant qu'universel, d'une réalité spécifique et supérieure ? C'est le problème médiéval des universaux.2. Pour Locke (Essais sur l'entendement humain, 1690), l'essence réelle d'une chose particulière est ce dont dépendent ses propriétés et qualités. L'essence nominale relève d'une décision de l'esprit qui fixe la coexistence de certaines propriétés dans une chose par un nom.3. Le rapport entre l'essence et l'existence se pose différemment, selon toute une tradition, pour Dieu et pour l'être créé.(...)
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