Selon le Réseau sur la santé des forêts (1999), « une forêt en bonne santé est une forêt qui possède et qui assure la subsistance des fonctions et des processus souhaitables d'un écosystème. [...] L'état de santé d'une forêt se manifeste par toute une gamme d'indicateurs écologiques, notamment par la biodiversité, la résilience, les habitats fauniques, l'attrait esthétique et la durabilité des ressources. »
Les changements majeurs en santé des forêts résultent de deux principaux facteurs : les maladies et les insectes. Les maladies, responsables du tiers des pertes annuelles en productivité de la forêt canadienne, sont plus destructrices en termes de perte de volume que les feux de forêt.
La pathologie forestière, qui est une branche de la botanique, est la science qui se consacre à l'étude et au contrôle des maladies affectant les arbres et les peuplements forestiers. Une essence forestière est atteinte par une maladie lorsqu'un agent vivant (biotique) ou environnemental (abiotique) provoque des modifications dans sa croissance naturelle, sa forme ou sa physiologie.
Les organismes vivants susceptibles de déclencher une maladie sont de trois catégories : champignons, bactéries et virus.
Les champignons représentent les principales maladies des arbres forestiers. Susceptibles d'attaquer indifféremment toutes les parties d'une essence forestière, ils peuvent agir aussi bien avant qu'après la mort de l'arbre, en faisant pourrir le bois, par exemple.
Les bactéries sont des organismes unicellulaires d'une taille de l'ordre du 1/1000 de centimètre, nécessitant donc des techniques particulières et complexes pour être identifiées. Les maladies engendrées par ces organismes sont en revanche peu nombreuses à l'intérieur des peuplements forestiers.
Les virus sont encore plus petits que les bactéries. Ils se reproduisent à l'intérieur de la cellule-hôte en la détruisant. Ils sont extrêmement rares dans l'écosystème forestier, contrairement au milieu agricole. Ils provoquent néanmoins des modifications dans le métabolisme de l'arbre qui sont plus ou moins faciles à détecter selon qu´elles se traduisent par des symptômes visibles ou non.
Les activités d'animaux vertébrés (oiseaux, mulots, porcs-épics, etc.), bien que généralement bénéfiques pour les écosystèmes, peuvent causer des dommages à certains arbres ou à certaines espèces d'arbres.
Les agents environnementaux susceptibles de causer des problèmes aux essences forestières sont : le climat, le sol et les activités humaines et leurs impacts.
Ces éléments provoquent des perturbations de la croissance ou du métabolisme. Les symptômes sont rarement typiques et résultent le plus souvent de l'action combinée de plusieurs facteurs difficiles à cerner.
Les bactéries sont des organismes unicellulaires ne comportant pas de véritable noyau cellulaire. Elles ont plutôt un chromosome unique. Les bactéries pathogènes s'attaquant aux arbres sont peu nombreuses.
La majorité des agents pathogènes forestiers sont des champignons qui se classent généralement dans l'une ou l'autre des catégories suivantes : Basidiomycotina, Ascomycotina ou Deuteromycotina.
Les Deuteromycotina se reproduisent de façon végétative par la production de conidies sur des conidiophores (Figure 1) ou à l'intérieur de structures spéciales, telles les pycnides. Les Ascomycotina se reproduisent de façon sexuée en formant 4, 8, 16 ou 32 ascospores enveloppées dans des asques (Figure 2), sur une structure nommée ascôme. Les acômes peuvent être des apothèces en forme de coupe, des périthèces en forme de bouteille ou des cléistothèces en forme de ballon.
Les Basidiomycotina se reproduisent de façon sexuée en formant des basides portant quatre basidiospores (Figure 3) sur un structure appelée basidiôme. Les basidiômes portent les basides sur des lamelles, des pores, des dents ou d'autres structures. Les rouilles (Uredinales) sont des Basidiomycotina qui agissent en tant que parasites obligatoires et dont le cycle de vie complexe exige généralement un hôte alternant.
Les agents pathogènes abiotiques incluent les extrêmes climatiques (sécheresse, gels hâtifs et tardifs, verglas, inondation), les problèmes du sol (texture inadéquate, carences ou excès d'éléments nutritifs, toxicité) et les problèmes générés par l'action humaine (compactage du sol, polluants, pluies acides).
Il existe une gamme d'effets liés à ces agents : susceptibilité accrue aux insectes et champignons pathogènes, nécroses localisées des tissus (rameaux, feuilles), réduction de croissance, mortalité des arbres et dépérissement des peuplements.
Couvrant plus de 45 % des terres émergées, les écosystèmes forestiers revêtent une importance considérable au Canada, tant sur le plan de la biodiversité qu'en tant que matière première alimentant le secteur industriel. À cet égard, différents types de mesures ont été développés au cours des dernières années pour protéger cette ressource contre les divers agents nuisibles, tels les insectes ou maladies. En pathologie, on relève l'existence des méthodes de lutte suivantes :
Le but de ce site internet est de présenter les insectes
et maladies des écosystèmes forestiers de l´ouest
du Canada. Pour obtenir plus d'information concernant l'emploi
de méthodes
de lutte ou de produits chimiques, il est conseillé de
s'adresser aux personnes ou organismes énumérés dans les
Pages Jaunes sous les rubriques « Arbres -
Conseillers », «
Arbres - Services », « Horticulture - Conseillers »,
« Ingénieurs
forestiers » et
« Agronomes
».
Pour connaître les produits homologués pour lutter contre un insecte ou une maladie en particulier, veuillez consulter le Service de renseignements sur les pesticides de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), au numéro sans frais suivant : 1-800-267-6315.