1: | Les gens qui ne connaissent pas cette lande perdue ne savent pas ce qu'est le silence : Il cerne la maison, comme solidifié dans cette masse épaisse où rien ne vit, hors parfois une chouette ululante (nous croyons entendre, dans la nuit, le sanglot que nous retenions).
| People who don't know this forgotten heath don't know what silence is: it surrounds the house, as if solidified in this deep mass of forest where nothing more lives, save a hooting owl (we believe we heard, in the night, our long restrained sob)
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2: | La famille !
| Family!
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3: | Aux funérailles, Thérèse occupa son rang. Le dimanche qui suivit, elle pénétra dans l'église avec Bernard qui, au lieu de passer par le bas-côté, selon son habitude, traversa ostensiblement la nef. Thérèse ne releva son voile de crêpe que lorsqu'elle eut pris place entre sa belle-mère et son mari. Un pilier la rendait invisible à l'assistance ; en face d'elle, il n'y avait rien que le ch¦ur. Cernée de toutes parts : la foule derrière, Bernard à droite, Mme de la Trave à gauche, et cela seulement lui est ouvert, comme l'arène au taureau qui sort la nuit : cet espace vide, où, entre deux enfants, un homme déguisé est debout, chuchotant, les bras un peu écartés .
| At the funeral, Thérèse occupied her pew. On the next Sunday, she penetrated into the church with Bernard who, instead of passing along the aisle, following his habit, traversed ostensibly the nave. Thérèse waited till she had taken her seat between her mother-in-law and her husband to lift up her crape veil. A pillar hid her from the congregation; in front of her, there was nothing but the choir. Surrounded on all sides: the crowd behind, Bernard on her left, madame de la Trave on her right, and that only is open to her, as the arena to the bull coming from the night: this empty space, where, between two children, a disguised man is standing, whispering, his arms a little apart.
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4: | Elle traversait, seule, un tunnel, vertigineusement
| She was passing, alone, through a tunnel, vertiginously.
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5: | Le jour étouffant des noces, dans l'étroite église de Saint-Clair, ce fut ce jour-là que Thérèse se sentit perdue. Elle était entrée somnambule dans la cage et, au fracas de la lourde porte refermée soudain la misérable enfant se réveillait. Rien de changé .
| The stifling wedding day, in the narrow church of Saint-Clair, this day was when Thérèse felt stray. She had sleepwalked into the cage and, at the slamming shut of the heavy door suddenly the miserable child awoke. Nothing had changed.
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6: | La famille ! Thérèse laissa éteindre sa cigarette ; l'¦il fixe, elle regardait cette cage aux barreaux innombrables et vivants, cette cage tapissée d'oreilles et d'yeux, où immobile, accroupie, le menton aux genoux, les bras entourant ses jambes, elle atteindrait de mourir.
| Family! Thérèse let her cigarette go out; with a fixed glaze, she stared at this cage with innumerable living bars, this cage lined with ears and eyes, where immobile, crouching, her chin on her knees, she would wait to die.
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7: | Combien d'heures demeurait-elle étendue, sans que la délivrât le sommeil ! Le silence d'Argelouse l'empêchait de dormir : elle préférait les nuits de vent, cette plainte indéfinie des cimes recèle une douceur humaine. Thérèse s'abandonnait à ce bercement. Les nuits troublées de l'équinoxe l'endormaient mieux que les nuits calmes
| How many hours did she remain lying, without the deliverance of sleep! The silence of Argelouse prevented her sleeping: she preferred the nights of wind, this indefinite moaning of treetops conceals a human tenderness. Thérèse abandoned herself to this rocking. The troubled nights of equinox lulled better than the quiet nights.
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8: | Elle essayait de retrouver ses imaginations nocturnes ; au reste, il n'y avait guère plus de bruit dans Argelouse, et l'après midi n'était guère moins sombre que la nuit. En ces jours les plus courts de l'année, la pluie épaisse unifie le temps, confond les heures ; un crépuscule rejoint l'autre dans le silence immuable. Mais Thérèse était sans désir de sommeil et ses songes en devenaient plus précis ; avec méthode, elle cherchait, dans son passé, des visages oubliés, des bouches qu'elle avait chéries de loin, des corps indistincts que des rencontres fortuites avaient rapprochés de son corps innocent.
| She strove to recover her nocturnal imaginations; besides, there was no more noise in Argelouse, and the afternoon was barely less dark than the night. On these the shortest days of the year, the dense rain unifies the time, merges the hours; one twilight joins another within the immutable silence. But Thérèse had no desire for sleep and her dreams became more vivid; with method, she looked back in her past for forgotten faces, for mouths she had cherished from afar, for indistinct bodies that fortuitous encounters had brought near her innocent body.
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9: | Un être était dans sa vie grâce auquel tout le reste du monde lui paraissait insignifiant ; quelqu'un que personne de son cercle ne connaissait ; une créature très humble, très obscure ; mais toute l'existence de Thérèse tournait autour de ce soleil visible pour son seul regard, et dont sa chair seule connaissait la chaleur. Ce corps contre son corps, aussi léger qu'il fût, l'empêchait de respirer ; mais elle aimait mieux perdre le souffle que l'éloigner Elle se lève, pieds nus ; ouvre la fenêtre ; les ténèbres ne sont pas froides ; mais comment imaginer qu'il puisse un jour ne plus pleuvoir ? (et Thérèse fait le geste d'étreindre, et de sa main droite serre son épaule gauche - et les ongles de sa main gauche s'enfoncent dans son épaule droite.)
| A being was in her life, thanks to whom the rest of the world seemed meaningless; someone that no one in her circle would know; a very humble, very obscure creature; but the whole existence of Thérèse revolved about this sun visible only to her eyes, and whose heat warmed only her flesh. This body against her body, light as it might be, hindered her breathing; but she preferred to remain breathless rather than to move it away. She rises, barefooted; opens the window; the darkness is not cold, but how to imagine that one day it might not rain? (and Thérèse makes the gesture of embracing, and she clasps her left shoulder with her right hand, - and the nails of her left hand thrust into her right shoulder.)
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10: | Puis le décor se défaisait, devenait moins précis, et il ne restait qu'une charmille, un banc devant la mer. Thérèse, assise, reposait sa tête contre une épaule, se levait à l'appel de la cloche pour le repas, entrait dans la charmille noire et quelqu'un marchait à ses côtés qui soudain l'entourait des deux bras, l'attirait. Un baiser, songe-t-elle, doit arrêter le temps ; elle imagine qu'il existe dans l'amour des secondes infinies. Elle l'imagine, elle ne le saura jamais.
| Then the scene faded, blurred away, and nothing remained but an arbour, a bench facing the sea. Thérèse, seated, rested her head on a shoulder, rose at the calling of the bell for the meal, entered the dark arbour and someone was walking beside her, who suddenly embraced her with both arms, drew her. A kiss, she thinks, must halt the course of time; she imagines that there are infinite seconds in love. She imagines so, she will never know.
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11: | La dernière nuit d'octobre, un vent furieux, venu de l'Atlantique, tourmenta longuement les cimes, et Thérèse, dans un demi-sommeil, demeurait attentive à ce bruit d'océan. Mais au petit jour, ce ne fut pas la même plainte qui l'éveilla. Elle poussa les volets, et la chambre demeura sombre ; une pluie menue, serrée, ruisselait sur les tuiles des communs, sur les feuilles encore épaisses des chênes.
| On the last night of October, a furious wind, coming from the Atlantic, relentlessly tormented the tops of the trees, and Thérèse, in a half sleep, lay and listened to the thunder of the sea. But at daybreak, she awoke to a different. She pushed the shutters, and the room remained dark; a minute rain, was densely streaming down the outbuilding tiles, down the still thick foliage of the oaks.
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12: | Le premier jour de mauvais temps ... Combien devrait-elle en vivre au coin de cette cheminée où le feu mourait ? Dans les angles la moisissure détachait le papier.
| The first day of bad weather ... How many of them should she live by this dying fire? In the corners the mildew loosened the paper.
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13: | Ce dernier soir avant le retour au pays, ils se couchèrent dès neuf heures. Thérèse avala un cachet, mais elle attendait trop le sommeil pour qu'il vînt. Un instant, son esprit sombra jusqu'à ce que Bernard, dans un marmonnement incompréhensible, se fût retourné ; alors elle sentit contre elle ce grand corps brûlant ; elle le repoussa et, pour n'en plus subir le feu, s'étendit sur l'extrême bord de la couche ; mais après quelques minutes, il roula de nouveau vers elle comme si la chair en lui survivait à l'esprit absent et jusque dans le sommeil, cherchait confusément sa proie accoutumée. D'une main brutale et qui pourtant ne l'éveilla pas, de nouveau elle l'écarta ... Mais le désir transforme l'être qui nous approche en un monstre qui ne lui ressemble pas. Rien ne nous sépare plus de notre complice que son délire : j'ai toujours vu Bernard s'enfoncer dans le plaisir, - et moi je faisais la morte, comme si ce fou, cet épileptique, au moindre geste eût risqué de m'étrangler. Le plus souvent, au bord de sa dernière joie, il découvrait soudain sa solitude ; le morne acharnement s'interrompait. Bernard revenait sur ses pas et me trouvait comme sur une plage où j'eusse été rejetée, les dents serrées, froide.
| This last evening before going back home, they went to bed at nine o'clock. Thérèse swallowed a tablet, but she awaited too hard the sleep for it to come. For an instant, her mind sank till Bernard, in an incomprehensible muttering, turned over; so she felt against her this large burning body; she pushed it back and, in order not to suffer its fire, she lied on the extreme edge of the bed; but after some minutes, he rolled back towards her as if the flesh within him survived the absent mind and even in sleep, he hunted confusedly for his accustomed prey. With a brutal hand, which did not wake him though, she pushed him back again ... But desire transforms the approaching being into a monster unlike him. Nothing separates us from our accomplice more than his frenzy: I have always seen Bernard sinking into pleasure, - and I was playing dead, as if this madman, this epileptic, at the least movement might have strangled me. Most often, on the verge of his last joy, he suddenly discovered his solitude, the dreary harassment stopped. Bernard retraced his steps and found me as if washed ashore, my teeth clenched, cold.
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14: | Mimer le désir, la joie, la fatigue bienheureuse, cela n'est pas donné à tous. Thérèse sut plier son corps à ces feintes et elle y goûtait un plaisir amer. Ce monde inconnu de sensations où un homme la forçait de pénétrer, son imagination l'aidait à concevoir qu'il y aurait eu là, pour elle aussi peut-être, un bonheur possible - mais quel bonheur ? Comme devant un paysage enseveli sous la pluie, nous nous représentons ce qu'il eût été dans le soleil, ainsi Thérèse découvrait la volupté.
| Mimicking joy, happy tiredness, is not given to everyone. Thérèse learned how to submit her body to these deceptions and she tasted thus a bitter pleasure. This unknown world of sensations into which she was forced by a man, her imagination helped her to conceive that for her too there might be a possible happiness - but what happiness? As in front of a landscape shrouded in rain, we visualize how it would have been in the sun, so did Thérèse discover the delights of flesh.
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15: | Au petit jour sombre, elle entendit Balion atteler. Encore la voix de Bernard, les piaffements, les cahots de la carriole qui s'éloignait. Enfin la pluie sur les tuiles, sur les vitres brouillées, sur le champ désert, sur cent kilomètres de landes et de marais, sur les dernières dunes mouvantes, sur l'Océan. Thérèse allumait sa cigarette à celle qu'elle achevait de fumer. Vers quatre heures, elle mit un ciré, s'enfonça dans la pluie. Elle eut peur de la nuit, revint à sa chambre. Le feu était éteint, et comme elle grelottait, elle se coucha.
| At the gloomy break of day, she heard Balion harnessing up. Again the voice of Bernard, the pawing on the ground, the sleigh jolting away. At last the rain upon the tiles, upon the misted windows, upon the deserted field, upon a hundred kilometers of heath and marshes, upon the last shifting dunes, upon the Ocean. Thérèse lit a cigarette from the one she had just finished smoking. About four o'clock, she put on an oilskin, plunged into the rain. Darkness frightened her, she returned to her room. The fire was gone, and as she was shivering, she went to bed.
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16: | Si Bernard était rentré à cette minute dans la chambre, il se fût aperçu que cette femme assise sur le lit n'était pas sa femme, mais un être inconnu de lui, une créature étrangère et sans nom. Elle jeta sa cigarette, déchira une seconde enveloppe.
| If Bernard had come back at this minute into the room, he would have realized that this woman seated on the bed was not her wife, but a being unknown to him, a strange and nameless creature. She threw away her cigarette and opened a second envelope.
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17: | Elle connaît cette joie ... et moi, alors ? et moi ? pourquoi pas moi ?
| " She knows this joy ... and me, then? and me ? why not me ? "
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18: | puis elle avait déchiré la première enveloppe. Non, non ; ce n'était pas cette couventine à l'esprit court qui avait inventé ces paroles de feu. Ce ne pouvait être de ce c¦ur sec - car elle avait le c¦ur sec : Thérèse le savait peut-être ! - qu'avait jailli ce cantique des cantiques, cette longue plainte heureuse d'une femme possédée, d'une chair presque morte de joie, dès la première atteinte
| then she had opened the first envelope. No, no; it was not this convent schoolgirl who had invented these words of fire. It could not be from this dry heart - for she had a dry heart, Thérèse did know! - that had sprung this song of songs, this long happy wail of a possessed woman, of a flesh almost dead with joy, from the first contact.
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19: | Thérèse ouvrit la croisée, déchira les lettres en menus morceaux, penchée sur le gouffre de pierre qu'un seul tombereau, à cette heure avant l'aube, faisait retentir. Les fragments de papier tourbillonnaient, se posaient sur les balcons des étages inférieurs. L'odeur végétale que respirait la jeune femme, quelle campagne l'envoyait jusqu'à ce désert de bitume. Elle imaginait la tâche de son corps en bouillie sur la chaussée - et alentour ce remous d'agents, de rôdeurs. Trop d'imagination pour te tuer Thérèse. Au vrai, elle ne souhaitait pas de mourir ; un travail urgent l'appelait, non de vengeance ni de haine : mais cette petite idiote, là-bas, à Saint-Clair, qui croyait le bonheur possible, il fallait qu'elle sût, comme Thérèse, que le bonheur n'existait pas. Si elles ne possèdent rien d'autre en commun, qu'elles aient au moins cela : l'ennui, l'absence de toute tâche haute, de tout devoir supérieur, l'impossibilité de rien attendre que les basses habitudes quotidiennes, - un isolement sans consolations.
| Thérèse opened the window, tore the letters into tiny fragments, leaning out over the abyss of stone which resounded, in this hour before dawn, with a single tipcart. The fragments of paper whirled down, landing on the balconies of the lower floors. The odor of greenery smelled by the young woman, what countryside sent it to this desert of asphalt? She imagined the stain of her body crushed on the pavement - and around this stir of policemen, of prowlers. Too much imagination to kill yourself Thérèse. Actually, she did not wish to die; an urgent work demanded her, not of vengeance nor of hate: but this little fool, far away in Saint-Clair, that believed happiness was possible, she had to know, as Thérèse, that happiness did not exist. If nothing else, that at least they must have in common: boredom, the absence of any high task, of any superior duty, the impossibility of expecting anything but the low daily habits, - a confinement without consolation.
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20: | et soudain s'éveilla en elle le visage inconnu de Julie Bellade, sa grand-mère maternelle -inconnu : on eût cherché vainement chez les Larroque ou chez les Desqueyroux un portrait, un daguerréotype, une photographie de cette femme dont nul ne savait rien, sinon qu'elle était partie un jour. Thérèse imagine qu'elle aurait pu être ainsi effacée, anéantie.
| And suddenly awoke in her the unknown face of Julie Bellade, her maternal grandmother - unknown: one might have sought in vain at the Larroque's or at the Desqueyroux's a portrait, a daguerreotype, a photograph of this woman about whom no one knew anything, except she was gone one day. Thérèse imagines that so she might have been erased, annihilated.
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21: | La fenêtre était ouverte ; les coqs semblaient déchirer le brouillard dont les pins retenaient dans leurs branches des lambeaux diaphanes. Campagne trempée d'aurore. Comment renoncer à tant de lumière ? Qu'est-ce que la mort ? On ne sait pas ce qu'est la mort. Thérèse n'est pas assurée du néant. Thérèse n'est pas absolument sûre qu'il n'y ait personne. Thérèse se hait de ressentir une telle terreur. Elle qui n'hésitait pas à précipiter autrui, se cabre devant le néant.
| The window was open; the cocks were ripping the mist to diaphanous tatters retained by the branches of the pine trees. Countryside drenched in dawn. How to renounce so much light? What is death? No one knows what death is. Thérèse is not certain of nothingness. Thérèse is not absolutely sure there is no one. Thérèse loathes herself for feeling such a terror. She, who didn't hesitate to push another towards it, rears at nothingness.
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22: | Thérèse ne redoutait plus la solitude. Il suffisait qu'elle démeurât immobile: comme son corps, étendu dans la lande du Midi, eût attiré les fourmis, les chiens, ici elle pressentait déjà autour de sa chair une agitation obscure, un remous.
| Thérèse did no longer dread solitude. It was enough for her to remain still: as her body, laid down on the southern heath, would have attracted the ants, the dogs, here already she forebode around her flesh an obscure agitation, a rustle.
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23: | Balionte avait sans doute négligé de bien fermer la fenêtre : un coup de vent l'ouvrit, et le froid de la nuit emplit la chambre. Thérèse se sentait sans courage pour rejeter les couvertures, pour se lever, pour courir, pieds nus jusqu'à la croisée. Le corps ramassé, le drap tiré jusqu'aux yeux, elle demeurait immobile ne recevant que sur les paupières et sur son front le souffle glacé. L'immense rumeur des pins remplissait Argelouse. mais en dépit de ce bruit d'océan, c'était tout de même le silence d'Argelouse. Thérèse songeait que si elle eût aimé souffrir, elle ne se fût pas si profondément enfoncée sous ses couvertures. Elle essaya de les repousser un peu, ne put demeurer que quelques secondes exposée au froid. Puis, elle y réussit plus longtemps, comme par jeu. Sans que ce fût selon une volonté délibérée, sa douleur devenait aussi son occupation et - qui sait ? sa raison d'être au monde.
| Balionte had certainly neglected to fasten the window: a gust of wind blew it open, and the cold of the night filled the room. Thérèse lacked the courage to throw back the covers, to get up, to run, barefooted to the window. Her body huddled, the sheet drawn up to her eyes, she remained motionless receiving the icy breath only on her eyes and forehead. The immense murmur of the pines filled Argelouse, but in spite of this ocean sound, it was nonetheless the silence of Argelouse. Thérèse considered that if she had liked suffering, she would not have sank so deep into her covers. She tried to push them off a little, could only remain some seconds exposed to the cold. Then, she managed to leave them off longer, as if in a game. Without a deliberate will, her sorrow was also becoming her occupation, and - who knows? the sole reason for her existence.
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