Le cours d’initiation de base à la mécanique qu’elle a réalisé a fait mouche. Cette enseignante de profession a bien d’autres projets dans son sac. Rencontre…

Les minutes, les heures, les secondes, elle les défie… À la première rencontre, Valérie Sénèque, 37 ans, dégage une chaleur humaine doublée d’un sens de l’humour contagieux et d’une rigueur dans son travail : tant tout est bien organisé autour d’elle. C’est sur son lieu de travail au collège Lorette de Curepipe – elle y enseigne le français, le Bible Knowledge et les valeurs humaines – qu’elle nous reçoit, le sourire aux lèvres, la tchatche facile.

Elle semble décontractée, bref, comme elle le précise elle-même, elle respire la forme. Le succès de son projet, un cours de base en mécanique pour les femmes, lancé le 3 octobre, est pour beaucoup dans sa bonne humeur : «Tout s’est très bien passé…»Le concept était simple : il s’agissait d’initier les membres de la gent féminine à quelques notions basiques sur la mécanique: «C’est après avoir suivi le cours de leadership programme dispensé par Women in Networking (WIN) que j’ai pensé à monter ce cours.

Souvent, des femmes se retrouvent confrontées à des problèmes mécaniques comme changer une roue, entre autres, et dans bien des cas, il leur faut faire appel à d’autres personnes pour les aider. J’ai alors pensé à mettre sur pied ce projet et grâce au soutien que j’ai eu de la compagnie Leal, tout s’est très vite concrétisé.»Au final, Valérie s’est retrouvée avec sept femmes, des cobayes comme elle aime à les appeler.

Pendant quatre heures, toutes ces charmantes dames ont été propulsées dans un univers très masculin à apprendre la base de freinage, à identifier un disque et un patin usés, à vérifier et à ajuster le niveau d’eau de l’essuie-glace, entre autres.«Certains hommes m’ont dit qu’ils ne comprenaient pas la nécessité de tels cours, mais bon, je ne me suis pas arrêtée à cela et forte de ce que les bénéficiaires du cours m’ont confié, je peux dire que l’initiative a été bien accueillie», confie Valérie.

Pour cette femme actuelle, bien de son temps et qui sort d’un divorce, être autonome est quelque chose de très important. Vivant à Blue Bay, elle supervise en ce moment la construction de sa maison à Mahébourg, son chez-soi qu’elle espère très vite transformer en un petit nid douillet. Prof depuis plusieurs années, celle qui a d’abord une formation en théâtre, qui a enseigné à Rodrigues et qui adore le contact et le partage humain, déborde d’idées.Même si c’est le cours en mécanique qui a vu le jour, bien d’autres projets se bousculaient dans sa tête, entre autres : ouvrir une table d’hôte, son grand rêve de toujours, ou encore donner un coup de neuf à la biscuiterie de manioc de sa grand-mère. Mais voilà, il a fallu faire un choix et elle ne le regrette pas.

Des projets, elle en a plein : notamment réitérer l’expérience de son cours qui a eu beaucoup de succès,entre autres. Parmi les grandes dates de sa vie, elle entoure aussi 2004, l’année de naissance de son petit bout, Cédric, autour duquel tourne tout son monde aujourd’hui : «Il est toute ma vie…» Prof, maman, femme active, elle a choisi d’être les trois. Toutes ses occupations, dit-elle, sont aussi des sources d’encouragement qui l’aident à avancer. C’est qu’elle ne chôme pas et aime à défier encore et encore les heures, les minutes et les secondes…  
 

(Source : 5-Plus Dimanche)