La rédaction du 10 Sport réagit vivement au report du Clasico OM-PSG. Evidemment, l’incompréhension est notre fil conducteur.
Claude Droussent (Directeur général délégué en charge de l’éditorial) :
«Les médias, et donc le public, ont semblé tomber des nues ces dernières heures, à l’annonce de l’annulation du Clasico. A la Une des quotidiens ce dimanche matin par exemple, de L’Equipe à La Provence au passant par le JDD et Le Parisien, peu de réserves sur le sujet. Voilà des mois, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et… des Sports en tête, qu’on nous rebat les oreilles avec les dangers supposés de la grippe A et d’une épidémie. Le gouvernement a décidé cet été de fermer une école dès lors que trois élèves de la même classe seraient atteints par le virus. Trois joueurs du PSG contaminés : comment la Ligue aurait-elle pu s’opposer à la plus logique des décisions ?» (Retrouvez l’intégralité de son avis en cliquant ici).
Arnaud Ramsay (Rédacteur en chef adjoint) :
«Thiriez démission! Le moustachu le plus célèbre du football français (avec Guy Lacombe) a très mal géré le report d'OM-PSG, qui était pourtant inévitable. Il aurait dû prendre la décision dès samedi, évitant ainsi à la polémique de virer à l'aigre. La Ligue, dont Thiriez est le président, s'est ainsi couverte de ridicule. Et Thiriez, avocat de formation, a beau plaider sa cause partout – «Je pense que j'ai pris les bonnes décisions au bon moment», a-t-il expliqué ce matin sur Europe 1 - il ne sera plus crédible. L'OM et le PSG, eux, surfent chacun sur ce report avec une mauvaise foi plus ou moins convaincantes. Au final, tout le monde est perdant. Et principalement le football qui, avec les débordements prévisibles aux relents nauséabonds auxquels on a assisté, est une fois de plus en train de fragiliser son image».
Alexandre Herbinet (Journaliste) : « Le rendez-vous était fixé. Comme chaque année. Dimanche soir. Fin fond de la Seine-et-Marne. OM-PSG au programme. La réunion annuelle de ma bande de potes, 70% pro PSG, 30% pro OM, pour le clasico. Las ! Dans l'après-midi, la nouvelle tombe. Match annulé. La déprime nous guette. Pas de duel au sommet, donc, et des copains qui décident de me plumer au poker pour compenser. Un clasico et vingt euros en moins. Sale soirée. Qui pose, au-delà de l'anecdote, des questions de responsabilité. A qui la faute ? Pour avoir trop tardé à annuler le match, la Ligue semble désignée dans le rôle du coupable idéal. Pas faux. Même si le troisième cas de grippe A dans les rangs parisiens n'a pas été confirmé avant dimanche – bizarre bizarre tout de même, une amie à moi a eu la grippe A il y a quelques semaines et son médecin des urgences de Paris n'a mis que deux heures à lui diagnostiquer, pas une journée –, le LFP n'aurait pas dû attendre. Pour deux raisons simples. Déjà, deux cas au sein d'un groupe de joueurs qui partagent le même vestiaire, c'est 99,9% de chances d'en voir un autre se déclarer très vite. Ensuite, annuler le samedi, par pure prévention, quitte à demander au PSG de se rendre à Marseille tout de même au cas où l'évolution du problème soit positive, c'était s'éviter les bagarres rangées dans la cité phocéenne. Les supporters auraient été fâchés, très fâchés, et on ne peut pas savoir jusqu'où cette colère les aurait poussés. Mais au moins, on évitait l'affrontement direct entre Marseillais et Parisiens. Annuler quand les 2000 « fans » du PSG traînent déjà près du Vieux-Port, c'est un peu comme dire : allez-y, dégommez-vous en chœur. Irresponsable. A qui la faute, donc ? Pour moi, un seul vrai responsable. Le ministère de la Santé (hello Roselyne). Pour sa politique de prévention de la peur qui, afin de s'éviter de revivre une canicule bis – un ministre qui répond aux questions de la télé en short-polo pendant que les morgues se remplissent de victimes –, a fait rentrer le pays dans une psychose géante. Le virus H1N1 n'a pas muté et rien n'indique encore qu'il va tous nous tuer, bien au contraire : au niveau mondial, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a décompté pour l'instant 5000 décès imputés au H1N1 contre... 250.000 à 500.000 pour la grippe saisonnière classique ! Pas de quoi entrer en psychose, donc. Oui, dans la vie, les gens meurent. Et parfois d'une maladie. Dingue, non ? Reste désormais à savoir quand ce clasico doit être rejoué. Mercredi, comme le propose l'OM ? Impossible vu la pandémie grippeAienne qui touche les rangs parisiens. Faut pas être bête non plus. Si on ne peut pas jouer le dimanche, vu le timing d'incubation de la maladie, impossible de jouer le mercredi. Eurêka ! J'ai la solution de secours. OM-PSG le 25 décembre. Un Boxing Day à la française. THE gros match pour digérer la buche et le foie gras. Aucun désagrément de calendrier puisque rien n'est prévu à cette date-là dans le foot français. Les supporters seraient heureux. Les télés aussi. Les joueurs, en pleine trêve, beaucoup moins. Pas grave. On s'en fiche, de leur avis. De toute façon, ils vont tous mourir de la grippe A. »
Alexis Bernard (Journaliste) :
«Décidément, cette grippe A nous en fera voir de toutes les couleurs. Inoffensive pour beaucoup, elle a tout de même réussi à nous reporter un Clasico ! C'est juste exceptionnel. Mais c'est surtout une aubaine pour le PSG qui va, désormais, avoir une excuse pour justifier son mauvais classement et les résultats qui vont avec. La Grippe A, c’est l'alibi parfait. Après son cancer des pieds, Sammy Traoré peut de nouveau botter en touche (sa spécialité) avec un : «désolé mais Ludo Giuly m'a refilé la grippe». Plus sérieusement, désormais, il faut trouver une date pour jouer ce match. D'entrée, j'élimine toutes les propositions qui finissent par «2010». Jouer avec un match de retard dans la tête, c'est l’enfer. J’ai entendu Eugène Saccomano, sur RTL, parler du 15 novembre, lendemain de Irlande-France. Seul Steve Mandanda est concerné par ce match. OK, l'OM jouera sans gardien. Mais bon, puisque le PSG n'a pas d'attaquants, je ne vois pas où est le problème pour Marseille.»
Bastien Aubert (Journaliste) :
«Le Clasico aura donc tourné au fiasco. Dimanche, La Provence avait pourtant mis l’eau à la bouche des fans avec un titre survitaminé : «Le virus alimente la fièvre». Que nenni ! OM-PSG restera dans le tiroir. A qui en vouloir ? Les torts sont partagés mais Frédéric Thiriez a semble-t-il brillé par sa naïveté. Avec deux cas de grippe H1N1 décelés samedi, comment voulait-il que la contagion s’arrête le lendemain, surtout que Jérémy Clément semblait en présenter les symptômes ? Le coût de cette «faute» a déjà coûté 350 000 euros à l’OM, sans parler du facteur humain. Comble de l’amateurisme, la décision concernant la date du report (pourquoi pas le 15 novembre comme le suggère notre ami Alexis. Le 26 décembre est écarté de facto en raison des risques de gastro-entérite) sera prise dans l’urgence, la Ligue devant montrer sa réactivité afin de récupérer un fond de crédibilité. Mais en a-t-elle toujours ? Ma mauvaise foi aura le mot de la fin : et si cette histoire n’avait pas été montée de toute pièce juste pour faire mousser ce Clasico, dont l’intérêt sportif s’évapore d’année en année ?»
Mathieu Idiart (Journaliste) :
«Dans un contexte aussi tendu, la Ligue devait prendre ses responsabilités et annuler la rencontre dès samedi. Quitte à sembler protéger le PSG. Certaines images filmées dans Marseille sont choquantes et c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de blessés graves. Mais il ne faut pas dédouaner totalement les supporters qui restent les premiers responsables de ces affrontements. Le match doit être reporté le 11 novembre. Cette date est libre pour mieux préparer les barrages de l’équipe de France. Au-delà de cette date, le problème deviendrait insoluble car Marseille refuse de jouer en décembre en raison de la Ligue des Champions ni en janvier en raison de la CAN.»
Cédric Rablat (Journaliste) :
«Ce clasico, c'est une défaite de plus pour les plus grandes instances de notre football. Le PSG était frappé de plein fouet par la grippe A, on le savait depuis vendredi soir. Mais que la LFP soit touchée par le virus de l'irresponsabilité on l'avait peut-être omis... En révélant en grande pompe samedi qu'OM-PSG serait maintenu, Frédéric Thiriez et ses acolytes ont peut-être effectué là leur plus grande erreur. Comment ne pas avoir eu la décence de remettre ce choc dès samedi vu les menaces qui planaient sur l'effectif parisien? Et éviter ainsi que des centaines de Parisiens soient lâchés dans «la jungle urbaine marseillaise» pour des incidents aux allures de guerre civile... Et la sécurité dans tout cela? Qu'en pensent les piétons se baladant dans les rues de la cité phocéenne et qui ont assisté de près ou de loin à ces actes de barbarie? Heureusement, le pire a été évité, car le pire le PSG l'a déjà connu en novembre 2006... Frédéric Thiriez a manqué de discernement dans cette affaire, de bon sens serait-on tenté de dire... En ce qui concerne la future date de la rencontre, il faut la jouer au mois de décembre, mais la Ligue est assez compétente pour trouver une date disponible, non?»
Maxime Arnou : (Journaliste)
«Les vrais responsables sont évidemment à chercher à la Ligue, qui avait le pouvoir de décision pour annuler ou maintenir cette rencontre. Et le report n'est pas dû à la soi-disant peur des Parisiens de jouer ce match, comme a pu le dire le responsable des Dodgers marseillais ce matin sur I-télé. Dans ce cas, pourquoi les Olympiens ne souhaitent pas reporter le match en janvier, quand aura lieu la CAN? Ils ont l'air aussi anxieux de jouer sans leurs internationaux africains... En tout cas, impossible de reporter le match mercredi, même si la période d'incubation des Parisiens sera terminée. Aligner cinq joueurs qui ont passé trois jours en quarantaine sans s'entraîner, cela revient au même que de faire jouer des malades. La meilleure date, quand aucun joueur ne manquera à l'appel dans les deux effectifs, semble être le mercredi 11 novembre. Le spectacle n'en sera que meilleur».
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Qui a tabassé et cailliassé un bus transportant des supp. de l'OM à Paris il y a encore peu, si ce n'est des supp. du PSG!!!
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