La définition usuelle la plus simple et la plus générale "Ce qui entoure, qui constitue le voisinage." influence la plupart des autres acceptations du terme qui en restreignent l'usage en fonction de leur thématique. Voir autres définitions usuelles dans lexique_e.htm.
Voici une définition qui recoupe les objectifs écologiques et environnementaux:
Il semble que la définition de base "Ce qui entoure, qui constitue le voisinage" soit la plus pertinente pour nous étant donné la très grande diversité des situations rencontrées en aménagement. Elle nous permettra également de situer le paysage et le jardin par rapport à l'environnement.
Cette définition implique que le point de vue soit situé sur le "en dehors de ce qui est environné", c'est à dire que chaque objet ne soit pas vu en tant que tel mais en tant que partie de contexte. La connaissance ou l'action sur un élément pour lui-même ne relève donc pas d'une approche environnementale. Ce n'est que lorsque le sujet (l'objet) étudié (ou sur lequel on agit) est mis en relation avec ses voisins qu'il participe de l'environnement. L'augmentation du troupeau de bélougas dans le Saint-Laurent ne procède pas d'un regard environnemental. L'augmentation du troupeau de Bélougas pour obtenir une proportion viable par rapport aux autres espèces, à la capacité potentielle du milieu et aux visites d'observations procède d'un regard environnemental. À première vue les deux actions ne sont pas différentes, il y a mise en oeuvre des moyens d'augmentation du troupeau de bélougas. Au second regard, le réseau des relations de cette augmentation existe dans le deuxième cas et pas dans le premier.Le réseau des relations étudié sans projet particulier relève toujours de l'environnement. Exemple: Connaissance de la toxicité du mercure sur les différentes espèces.
Lorsqu'il existe un projet particulier (individuel ou collectif) et que certaines relations du réseau sont privilégiées au détriment d'autres il y a perte de l'environnement au profit de ce projet. Les deux principaux types de projet que nous maîtrisons sont le jardin et le paysage. Dans le jardin il y a représentation du monde tel qu'il doit être. Seule la viabilité de la représentation est importante. Ce monde représenté peut ne pas contenir de représentation environnementale s'il a juste une portée imaginaire. En amélioration de paysage, la viabilité de l'environnement est essentielle car c'est dans la réalité du pays que sera vu le paysage. En revanche la maîtrise de l'environnement ne garantira ni la viabilité du pays ni sa visibilité potentielle comme paysage.
L'environnement peut se mesurer mais cette mesure n'a pas de valeur. Elle est simplement un état à un moment donné d'un élément de l'environnement. Les mesures de l'environnement utilisées actuellement dans un but opérationnel correspondent aux valeurs des enjeux des éléments environnés. La quantité de pollen d'herbe à poux est mesurée pour un enjeu de santé public et de coût associé au traitement de l'allergie qu'elle provoque dans la population. Pour une personne qui n'est pas allergique, la valeur de l'enjeu de santé est nulle. La motivation d'action pour des valeurs existe mais pas pour des mesures. On comprend donc pourquoi les services chargés de l'environnement proposent des entrées par des groupes à protéger et par des indices environnementaux liés aux risques potentiels sur les groupes concernés.(3)
L'environnement a aussi une valeur en soi. Il est alors considéré comme patrimoine commun. L'atteinte à une partie de l'environnement est donc une dégradation du patrimoine commun. Du fait que l'environnement est commun à tous, sa valeur n'est pas une valeur d'échange et ne peut donc pas être étalonnée par rapport à une autre, ni réalisée. Elle est en conséquence un capital uniquement mesurable par ses dividendes.Lorsque le changement d'un élément du contexte a des incidences importantes sur les autres éléments il y a dégradation environnementale. Elle est mesurée par l'incidence de la modification sur les autres éléments. Les notions d'impact, de seuil critique et de réversibilité deviennent alors importantes dans la mesure de la transformation pour savoir le risque de perte encourue.
Les espèces vivantes montrent des seuils importants de réaction aux paramètres environnementaux de mort, de survie, de croissance et de développement normal, de croissance et de développement optimal. Pour l'homme on situe habituellement la zone insupportable par la limite physiologique, la zone d'inconfort par la limite psychologique, la zone de confort normal et la zone de grand confort par l'absence de dépense d'énergie.(2)
Pour les éléments non vivants la "viabilité" correspond à la perte, au non fonctionnement de l'entité quantifiée ou à la reconnaissance de l'entité qualifiée. Dépassé ce seuil les mesures environnementales induisent des rendements pour l'entité quantifiée ou une marge de sécurité d'existence pour l'entité qualifiée.
La stabilité de l'environnement est souvent énoncée comme élément garantissant des valeurs stables de ses éléments. L'axe de mesure instabilité/stabilité se comporte comme un paramètre environnemental.La diversité est un facteur majeur de stabilité d'un environnement. Le maximum de diversité est obtenu dans le chaos. La vie combat le chaos en organisant son environnement ou en se plaçant par rapport à celui-ci.
Des problèmes des trois ordres:
- Des problèmes d'environnement. Divers éléments de l'environnement à diverses échelle se dégradent faute d'entretien et atteindront pour certain le seuil irréversible de la destruction.
- Des problèmes de conscience environnementale. La conscience environnementale s'estompe dans le temps s'il n'existe pas de structure permanente pour la réveiller.
- Des problèmes d'efficacité environnementale. La connaissance de l'environnement est en permanence à rétablir pour pouvoir agir, la mémoire environnementale doit être organisée pour être facilement accessible ce qui est rarement le cas.
Des opportunités
- Les ressources environnementales matérielles, d'énergie et de savoir sont souvent et parrfois très importantes dans les communautés qui cependant les ignorent. Leur simple mise en utilisation concertée permettrait de se situer rapidement dans l'efficacité.
Une solution pas si évidente
Résoudre les problèmes d'environnement, de conscience, d'efficacité environnementale et utiliser le potentiel des ressources matérielles et humaines dont nous disposons serait un pas important mais n'offrirait pas une proposition environnementale viable. La nature même de l'environnement nous échapperait. (voir définitions)La solution doit permettre la prise en compte environnementale dans tous les projets et pas seulement dans ce projet environnemental.
La définition de l'environnement et les moyens de l'apprécier conduisent les principaux acteurs sociaux de l'environnement (ministères, groupes écologiques, livres verts...) à proposer des projets par plusieurs entrées.Entrée par les actions :
- L'entrée par des actions est la partie visible dans les divers rapports environnementaux. Elle permet de profiter des phénomènes de mode. Elle procède par accumulation de solutions sans qu'il y ait organisation de celles-ci en un tout cohérent. Le principal défaut de cette entrée est de répondre localement à des problèmes réels ou imaginaires qui peuvent éventuellement détruire une autre partie de l'environnement car l'action devient le sujet et quitte le domaine de l'environnement (voir définitions). Ce n'est pas une entrée viable pour un véritable développement de l'action environnementale car elle est trop sujette aux pressions momentanées (intérêt, désintérêt) des divers acteurs.
quelques exemples
- Recyclage papier, aluminium
- Réfection des espaces extérieurs
- Réfection des espaces intérieurs
- Achats plus environnementaux
- Incitations et informations pour le développement d'une conscience environnementale
- Journée d'action, ramassage, plantation
Entrée par les enjeux
- L'entrée par les enjeux, la plus commune, permet de situer des projets à plusieurs échelles. quelques exemples sont cités suivis par > les éléments environnementaux sur lesquels un plan d'action va pouvoir se développer. C'est une entrée qui permet d'équilibrer les diverses actions entreprises et de développer de nouvelles actions par une réflexion et une explicitation des enjeux à chaque échelle. La réflexion environnementale n'est donc plus dissociée des projets élaborés. L'énoncé des divers enjeux des personnes à chaque niveau d'échelle devient un système de contrôle de l'environnement.
- Entrée des enjeux individuels
- ex: Faire baisser son stress > prévisibilité de l'environnement, confort minimal
- ex: Être stimulé intellectuellement et socialement > actualisation des équipements, concentration des présentations
- Entrée des enjeux d'un groupe social restreint ayant un objectif commun
- ex: Augmentation de la présence dans les locaux de la faculté > sécurité du matériel, confort de travail, outils performants
- ex: Groupe de défense du Mont-Royal
- Entrée par les enjeux d'un groupe social ayant des objectifs variés
- ex: Santé et sécurité de ses personnels et étudiants de l'Université
- Entrée par les enjeux de société
- ex: Bio-diversité, développement durable, sauvegarde d'espèces menacées
- ex: Santé publique (air, eau, nourriture) > polluants, produits dangereux, risques
Entrée par des actions symboliques
- L'entrée par les actions symboliques est intéressante pour aborder des champs d'action hors de porté directe.
- Les papetières sont considérés comme des pollueurs majeurs > recyclage du papier
- Les voitures sont des sources polluantes directes et dérivées en plus de créer des risques d'accident > co-voiturage
Entrée par le confort
- Cette entrée n'est pas actuellement utilisée sauf si elle est un des facteurs environnementaux des enjeux à un autre niveau d'échelle. Exemple le confort individuel des étudiants rejoint l'enjeu de présence de la faculté.
Entrée par la préservation ou les dividendes d'un capital commun
- L'entrée par la préservation ou les dividendes d'un capital commun est peu utilisée car les bénéfices sont répartis et l'effort concentré ce qui est le contraire du paradigme économique dominant.
- ex: développement de la bio-diversité sur le campus universitaire. Cette diversité est potentiellement une source documentaire pour les enseignements ou une source de plaisir pour les visiteurs mais ne sera peut-être pas utilisée. L'effort revient au seul gestionnaire du domaine.