Sommaire | Mobilité durable - Les
contributions du PNR 41 «Transport et environnement» Version Internet de la brochure grand public S10 |
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La mobilité durable:un service rendu aux générations futures
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Létude
de durabilitéexiste déjà Comment évaluer la «durabilité» en matièrede transports? Coûts et bénéfices des transports: lexemple dela protection de la nature Les poussières fines sous la loupe Projets et rapports Commentaire Thèses La notion de «développement durable» a fait son entrée en politique en 1992 lors du Sommet de la Terre organisé par les Nations Unies à Rio de Janeiro. Que signifie-t-elle pour la politique des transports et comment en appliquer les principes dans ce contexte? Le développement durable comporte trois volets: lenvironnement, léconomie et la société. Par conséquent, des transports «durables» sont des transports respectueux delenvironnement, économiquement efficients et équitablessur le plan social.Voilà pour la théorie. En pratique, pourmesurer la «durabilité», il faut disposer de critèresconcrets. Les auteurs dune étude du PNR 41 ont donc tentéde définir des critères applicables au domaine des transports.C5Ils ont proposé une batterie de 28 indicateurs, assortis pour certainsdobjectifs précis. Parmi les plus importants, citons les émissionsde gaz à effet de serre comme le CO2, le bruit, la pollution de lairet la mise à contribution des surfaces. Le catalogue de critèresdu PNR 41 prend également en compte dautres aspects, tels queles atteintes portées par le trafic au paysage et à lhabitat,la vérité des coûts, la desserte des centres régionauxen transports publics ou encore les possibilités de participationde la population. En comparant la situation telle quelle se présente aujourdhui et les objectifs dune politique des transports durable, on constate que les principaux déficits se situent dans le domaine de lenvironnement. En outre, comme les coûts annuels non couverts engendrés actuellement par le trafic atteignent plusieurs milliards de francs, sa durabilité économique et sociale est elle aussi encore très loin dêtre assurée en Suisse. Seules des stratégies consensuelles parviendront à rendre durable notre comportement de mobilité. Tous les experts sont daccord sur ce point: faute de mesures adéquates à moyen et à court terme, la mobilité ne deviendra pas durable dans les décennies à venir. Dans le cadre dun atelier, des spécialistes mandatés par le PNR 41 ont tenté délaborer des visions qui permettront de développer des stratégies daction. Certaines desmesures définies sont particulièrement innovatrices, commela réalisation dune plus grande vérité des coûtsdu trafic, contexte dans lequel le prélèvement dunetaxe sur le CO2 constituerait une étape importante. Parmi les mesuresclés figurent également le montage de filtres à particulessur les véhicules dieselou la promotion de technologies plus respectueusesde lenvironnement.Un aménagement du territoire plus efficacecontribuerait aussi, dansle long terme, à une plus grande durabilité. Il nexiste pas encore de consensus social sur les objectifs exacts ou les mesures prioritaires de la mobilité durable. En lançant un éventail aussi large que possible de projets pilotes prometteurs, les pouvoirs publics pourraient contribuer à ce quils reçoivent un meilleur accueil et permettre dengranger les premiers succès. Les objectifs et les stratégies ne sont pas les seules pommes de discorde; la manière dévaluer lefficacité des mesures est controversée elle aussi. Cest justement ce problème que tente de résoudre le modèle de simulation MODUM (Modell Umwelt-Mobilität = modèle décrivant les interactions entre la mobilité et lenvironnement) élaboré dans le cadre du PNR 41. Destiné principalement à la planificationà moyen et à long terme, il montre les effets des mesures misesen uvre dans les transports considérés comme un système.MODUM repose sur un logiciel capable de décrire les processus dynamiques se déroulant à lintérieur dun système. C7 |
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Létude
de durabilité existe déjà Les politiciens et les planificateurs ont besoin pour leur travail quotidien dun ins-trument facilitant lintégration et lévaluation du développement durable. Mais est-il possible de contrôlerle développement durable par des «études de durabilité»? Une étude C6 du PNR 41 répond par laffirmative.Le plus étonnant dans cette constatation est le fait que dans lesgrandsprojets, il suffirait de consolider les bases juridiques et méthodologiquesde létude dopportunité et de la compléterpour quelle se transforme en étude de durabilité. Demême, quelques petites adaptations permettraient à létudedimpact sur lenvironnement de couvrir tous les aspects environnementauxdune étude de durabilité. En ce qui concerne la planification de stratégies et les programmes politiques, on pourrait élargir les instruments existants, comme le plan sectoriel, de manière à ce quils englobent tous les aspects du développement durable, à savoir lenvironnement, léconomie et la société. Il serait essentielque tous les instruments de planification, par exemple le programme de législature, fassent appel aux mêmes critères pour répondre à la question de savoir ce qui est durable et ce qui ne lest pas. Une réorientation systématique dans la direction du développement durable permettrait aux projets et aux stratégies politiques du domaine des transports den respecter les principes. Il nest donc pas nécessaire de mettre au point un nouvel instrument pour lexamen de la durabilité: il suffit dadapter les instruments à disposition aujourdhui. Les liens entre instruments de planification et politique dorganisation du territoire sont très étroits. Ainsi, la densification de la structure urbaine se traduit à la fois par un accroissement dela mobilité et par une baisse de la consommation de ressources. Cette constatation est cependant en opposition avec la réalité suisse, marquée par une tendance constante à la dispersion du milieu bâti. La dernière révision de la loi sur laménagement du territoire, dont les nouvelles dispositions encouragent le trafic plutôt quelles lendiguent, nen est quune illustration. C8/M21 |
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Comment évaluer
la «durabilité» en matière de transports? |
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Coûts et
bénéfices des transports: lexemple de la protectionde
la nature Le chemin qui mène à une politique des transports durable est semé de conflits entre coûts et bénéfices. Mais comment mettre en balance des intérêts apparemment impossibles à comparer? Comment confronter la valeur intrinsèque de lanature avec léconomie de temps que permet de réaliserune nouvelle voie rapide? Un modèle développé par lePNR 41 démontre à lexemple de la protection de la naturequon peut aujourdhui comparer lincomparable et évaluerobjectivement les intérêts en jeu. Ce modèle permet dapprécierles coûts et les bénéfices des mesures de protectionde la nature et du paysage dans le domaine des transports.C1 Bien que très complexe, cette méthode a dores et déjà fait ses preuves (voir «Commentaire» à la page 11). Pour la mettre au point, les chercheurs ont commencé par évaluer limpact de mesures de protection de la flore, de la faune et du paysage en attribuant des «points-utilité» à laide de onze indicateurs. Sur la base détudes antérieures, ils ont ensuite défini la somme que la population suisse est disposée à payer pour une valorisation globale de la nature et du paysage,soit 30 francs par mois et par personne ou encore quelque 2,5 milliards defrancs par année pour lensemble de la Suisse. Transposéeauterritoire suisse, la disposition à payer est donc de 2,5 centimespar mètre carré et par «point-utilité».Ceparamètre permet dapprécier sommairement le rapportcoûts-bénéfices des mesures de protection, de comparerdes variantes de planification et de mettre en balance des intérêtscontraires. Prenons lexemple dun ensemble de mesures de protectionde la nature en relation avec lélargissement à deuxvoies dune ligne ferroviaire régionale: sil nécessiteun investissement de 27000 francs et dégage un bénéficede 20000 francs, il sera tout à fait défendable en termes defficience. En revanche, le prolongement dun tunnel dans le cadre du projet Rail 2000 qui coûte 800000 francs et ne rapporte que 25 000 francs en termes de protection de la nature et du paysage nest pas «rentable» en termes de durabilité. En investissant la même somme autrement, on pourrait «faire plus» pourla nature. |
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Les poussières
fines sous la loupe Parallèlement au débat relatif aux objectifs et aux stratégies à poursuivre sur le chemin qui mène à la mobilité durable, des mesures doivent être prises à court terme. Jusqualors, on na accordé que très peu dattention à la pollution due aux particules de poussière ultrafines, appelées PM10 et PM2.5. Or, les nouvelles valeurs limites concernant les PM10 sont dépassées dans de vastes régions de la Suisse. Une étude du PNR 41 a tenté didentifier les sources de ces émissions excessives de poussières fines.C4 A cet effet, les chercheurs ontprocédé pendant deux ans et à divers en-droits àune analyse détaillée de la composition chimique des poussièresen suspension, puis à la détermination de leurs sources démissionàlaide de méthodes statistiques. Ils ont constatéquedans les zones urbaines normalement exposées au trafic routier,environ30 à 40% de la charge de PM10 sont provoqués par lacirculationroutière. Dans les zones urbaines fortement exposées,ce chiffrepeut aller jusquà 45, voire 65%. Les gaz déchappementsont les principaux responsables de ces émissions, labrasiondes pneus et du revêtement routier ne jouant quun rôlesecondaire. Les études du PNR 41 le démontrent: le parcours est encorelong jusquà la mobilité durable. Pour atteindre cetobjectif ambitieux, des mesures doivent être prises à tous lesniveaux: stratégie, planification, ins-truments et technique. Nousavons aussi besoin de spécialistes bien formés et capa-blesde penser en termes interdisciplinaires. Il existe actuellement un grandnombre de possibilités de formation continue en «mobilitédurable», mais elles ne sont encore que partiellement coordonnées.Une étude du PNR 41 fournit une première vue densemblede la formation continue et dresse une liste des besoins, des lacunes deloffre et des propositions daméliorations. C9 |
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Projets & rapports |
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Commentaire |
Jürg Bärlocher «Le PNR 41 a permis de mettre au point un modèle dappréciation du rapport coût-utilité des mesures de protection de la nature et du paysage liées aux infrastructures de transport. Il nous a permis, lors de la planification dun projet de recouvrement dune route, de mener avec les spécialistes une discussion beaucoup plus rigoureuse sur lutilité de ce ‹pont écologique . La question principale que nous nous posions était celle de son utilité pour la faune et pour le paysage. Il nous importait moins de la quantifier exactement que de choisir la va-riante la meilleure pour nous. Lutilité est impossible à chiffrer avec précision, car elle est étroitement liée aux facteurs régionaux, par exemple; en outre, il nest pas toujours possible de délimiter exactement le domaine àétudier. En évaluant chaque variante par comparaison avec lasituation de départ et la situation la plus négative possible,linstrument élaboré par le PNR 41 met en lumièreles facteurs décisifs pour la protection de la nature. Toutes lespersonnes qui ont participé à la planification de ce projetsont davis que ce modèle permet un examen objectif et transparentdes intérêts. Il est absolument essentiel que le processus soit animé par une personne qualifiée et que tous les participants soient prêts à dialoguer, faute de quoi il est perçu à tort comme un simple exercice darithmétique. Rétrospectivement, je dois dire que le jeu en valait la chandelle, dans notre cas du moins: nous sommes tous parvenus à la conclusion quun recouvrement plus court de la route se traduirait par un bénéfice pratiquement identiquepour la protection de la nature. Le projet a donc pu être optimisé et nous avons réalisé une économie denviron 20% sur son coût total, un résultat auquel nous ne nous attendions pas. Cette expérience nous amène à recommander lutilisation de ce modèle. Il permet,dune part, de justifier de manière plus objective et plus clairedes mesures très coûteuses à première vue et,de lautre, de démontrer quune mesure équivalenteappliquée à un autre endroit est plus efficace quunemesure de protection incluse dans un projet uniquement pour quil soitmieux accepté.» Jürg Bärlocher, ingénieur cantonal et chef de loffice du génie civil du canton de Thurgovie |
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Thèses | Faire appliquer le concept de
durabilité Le concept de la mobilité durable (cest-à-dire la satisfaction des besoins de mobilité en tenant compte équitablement de critères économiques, sociaux et environnementaux) peutconstituer à la fois un objectif et une ligne daction pourla politique des transports. Sil ne résout pas des conflitsfondamentaux, il a le mérite de les mettre en lumière. Les critères et indicateurs existants doivent être développés plus avant et utilisés de manière accrue dans le sens dun «examen de la durabilité» lors de lévaluation de politiques, de programmes, de planifications et de projets, par exemple dans le cadre détudes dopportunité. Les instruments dévaluation doivent également être développés et standardisés. Actualiser lagenda politique par rapport aux effets climatiques Malgré des progrès importants, la charge environnementale des transports demeure grande, surtout pour le climat, le bruit, lutilisation des sols, et en partie la pollution de lair (par exemple les fines particules de poussière). De nouveaux efforts sont possibles et nécessaires. La part des nuisances environnementales (surtout sur le climat) dues auxprestations de transport - trafic aérien et mobilité de loisirsen tête - va fortement augmenter ces prochaines années. Parconséquent, pour que ces nui-sances restent supportables, le transportdoit respecterdavantage les exigences de durabilité. Approfondir les études des nuisances du transport public Les avantages écologiques des transports publics par rapport au transport privé ont perdu du terrain ces derniers temps. Les transports publics génèrent également des nuisances environnementales et il faut intensifier les efforts visant à les réduire. Améliorer le rapport coût-efficacité des projets environnementaux Lutilisation de modèles doptimisation coût-efficacité, par exemple dans des projets de protection de la nature ou du paysage, permet de faire sensiblement plus en faveur de lenvironnement pour un investissement donné. Systématiser les études ex ante/ex post pour les grands projets Lanalyse des programmes politiques sous langle de leur durabilité doit intervenir plus tôt, cest-à-dire dès le niveau stratégique. Létude dopportunité doit être systématisée, ancrée dans la loi et complétée par des critères de durabilité. De grands projets, tels que Rail 2000, les raccordements aux réseaux grande vitesse, les projets routiers et les plans sectoriels sont à examiner de manière globale et selon une procédure unifiée quant à leurs incidences sur lenvironnement, léconomie et la société. Harmoniser la politique de transport avec celle de laménagement du territoire Les instruments daménagement du territoire en faveur dune mobilité res-pectueuse de lenvironnement doivent être beaucoup plus utilisés. On pense notamment à lapolitique demplacement pour les utilisations engendrant beaucoup detrafic, ainsi quaux mesures visant à éviter que deszones dhabitation, dactivité ou de loisir ne soientimplantées àdes endroits difficiles à desservir parles transports publics. Optimiser léquilibre entre centres et périphéries Le maintien et le développement de lieux dhabitation et de travail dans les zones à faible densité de population engendrent des frais dinfrastructure élevés et dimportantes atteintes à lenvironnement. En conséquence, il fautétudier de plus près si les instruments et les mesures utiliséspour réaliser les objectifs de la péréquation régionale sont toujours opportuns; et, si nécessaire, les redéfinir. Actualiser les méthodes dévaluation et lesmodèles de transport Dans le transport des personnes et des marchandises, il faut mettre au point et tenir à jour des modèles de transport adaptés à la pratique et qui permettent dévaluer les effetsde différentes mesures et stratégies. Améliorer la formation continue de nature transdisciplinaire à tous les niveaux Les bouleversements rapides sur le marché de la mobilité exigent de nouveaux efforts de formation continue. La Confédération doit sengager plus activement dans ce domaine par lencouragement, lassurance de la qualité et la coordination de la formation continue. |
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