Auto. Pour sa sixième génération, le best-seller de la firme allemande a tout changé sans rien changer. Chronique d’un succès annoncé.
par Lionel Robert/Paris Match
Photo Laurent Lacoste
On a aimé
La Golf est aux berlines compactes ce que la Porsche 911 est aux sportives : une icône indémodable. La comparaison est flatteuse mais méritée. Génération après génération, la petite familiale de Wolfsburg se bonifie sans révolutionner le concept initial qui a fait son succès. Véritable écrin de polyvalence, la Golf VI brille par son confort de conduite, sa sécurité active et son insonorisation aux petits oignons. Comme à son habitude, la rivale de la Mégane et de la 308 séduit par son ergonomie et le sérieux de sa fabrication. L’habitacle se révèle plus hermétique que jamais, les plastiques n’ont jamais été aussi valorisants et les ajustements rappellent ceux d’une Audi. Il y a pire référence. Pas franchement plus habitable ni plus fonctionnelle que la précédente mouture, la nouvelle Golf hérite, en revanche, des ultimes raffinements technologiques du moment, telles la suspension pilotée DCC (1 080 €) ou la boîte robotisée DSG à 7 rapports (1 400 €). Elle propose même quelques équipements high-tech comme le Park Assist (922 €) qui vous simplifie les créneaux ou le système de navigation à écran tactile (2 429 €), simple et convivial.
En abandonnant les injecteurs pompes au profit d’un système par rampe commune, les moteurs TDI se révèlent encore plus souples et surtout plus discrets que par le passé. Sobre et performante, la version diesel 140 ch devrait séduire les gros rouleurs. Mais le 1.4 litre turbo essence (122 ch) ne mérite que des éloges. A noter qu’une Golf 1.6 TDI 105 ch, dotée d’un bonus écologique de 1 000 €, sera disponible à l’été 2009.
A partir de 25 050 € (2.0 TDI Confortline 5 places), 140 ch, 209 km/h, 4,9 l/100 km, CO2 : 129 g/km (bonus : 200 €).
Ca nous a déplu
Un peu de coupé Scirocco par-ci, un soupçon de 4 x 4 Touareg par-là, quelques arêtes plus saillantes, et le tour est joué... A l’évidence, les designers de Volkswagen n’ont pas forcé leur talent pour concevoir la nouvelle Golf. Les non-initiés n’y verront que du feu et les fidèles devront s’en contenter. Les tarifs non plus n’évoluent guère. C’est une très bonne nouvelle mais, avec quelques options bienvenues, la note peut vite devenir salée. Ça s’appelle du marketing. Et en la matière, la Golf s’y connaît. Plus concrètement, on peut aussi lui reprocher un rebord de coffre élevé, qui entrave l’accès à la malle, et une rétrovision altérée par les épais montants de custode.
Trois questions à...
Olivier Bizot, directeur marketing de Volkswagen France
Paris Match. Pourquoi la nouvelle Golf est-elle esthétiquement si proche de celle qu’elle remplace ?
Olivier Bizot. Nous ne voulions pas rompre avec l’héritage des cinq premières générations, les fidèles de la Golf ne l’auraient pas compris. Quant aux nouveaux clients, ils viennent justement en concession pour acheter une Golf, et pas autre chose. Mais je vous rassure, en dehors du toit, toutes les pièces sont nouvelles.
Sur quels critères a-t-elle progressé, selon vous ?
Son insonorisation est exceptionnelle. La qualité de la finition s’est améliorée grâce à l’apport de nouveaux matériaux. Ses motorisations sont plus sobres et son rapport prix-équipement est équivalent à celui de l’ancienne génération. Filtre à particules (pour les diesels) et airbag de genoux conducteur, par exemple, sont livrés en série.
La Golf a-t-elle de l’avenir ?
Le segment de la berline classique demeure un marché très porteur. Les jeunes couples ou les petites familles auront toujours besoin de ce genre de voitures. La preuve : malgré la déclinaison de la gamme, il continue de se vendre trois fois plus de berlines Golf que de Golf Plus et de Golf SW (break) réunis.