Paru dans Match
Elle vient d’être nommée membre du CSA et la presse anglaise l’annonce déjà comme ministre. Tout réussit à l’ancienne journaliste vedette de LCI
Huit personnalités originaires de Guadeloupe et de Martinique sont conviées à l’Elysée, par le président de la République, le 18 mars dernier, pour préparer les états généraux de l’outre-mer. Parmi elles, Lilian Thuram, Daniel Picouly et Christine Kelly, assise aux côtés de Nicolas Sarkozy. Le président apprécie le brio avec lequel la belle Guadeloupéenne livre son diagnostic sur sa terre d’origine. A la sortie, il glisse un commentaire : «Cette fille est vraiment très forte, elle est vraiment très bien. Il faudra s’en souvenir le moment venu.» La machine à rumeurs est lancée. Repris par «Le Journal du Dimanche», puis par «Le Figaro», ce propos élogieux déclenche aussitôt une tempête médiatique. Outre-Manche, la presse se déchaîne. Le quotidien britannique «The Daily Telegraph» en fait sa une. Le «Sun» titre : «Christine Kelly, le nouveau canon de Sarkozy». En Italie, le «Corriere della Sera» écrit qu’elle est sa «nouvelle prunelle». Le Château est contraint de publier un communiqué : «L’Elysée dément totalement les propos sur une éventuelle nomination de Mme Kelly au gouvernement ou pour une mission quelle qu’elle soit.» Rien n’y fait. Les hypothèses les plus folles continuent de circuler.
«Je ne voulais pas être une icône de la diversité»
Ne pas se laisser dicter son destin, Christine Kelly en a fait un principe de vie. Dans son école de Lamentin, déjà, elle voulait imposer son style et montrer qu’elle n’était pas qu’un corps mais aussi une tête bien faite. Bac C et Deug de mathématiques pour celle que certains imaginaient conquérir les podiums de la mode.
A 20 ans, lasse d’être enfermée dans le rôle d’une animatrice vedette en Guadeloupe, sur Archipel 4 puis sur la chaîne RFO, elle abandonne tout pour se lancer, à ses frais, dans des études de journalisme, à l’IUT de Bordeaux. Philippe Goudé, alors rédacteur en chef de RFO, se souvient : «Elle était une star, ici. Quand elle parlait de son souhait, l’entourage lui disait : “On ne t’attend pas en métropole, tu vas te planter.” Déterminée, elle n’en avait cure.» Elle a gravi peu à peu les échelons : Chérie FM, RFO Paris, France 3, la chaîne Demain.TV du groupe Canal +. Et en février 2000, elle devient le «visage black» de l’information du matin sur LCI. Là, encore, pas question de se laisser enfermer dans une catégorie. «Je ne voulais pas être une icône de la diversité, mais montrer mes compétences.» Dans la rédaction, elle impressionne par sa capacité à gérer le stress. «Elle a une ambition qui me plaît, souligne Patrick Poivre d’Arvor. Elle a l’apparence d’un oiseau des îles, mais c’est une grosse bosseuse qui monte les marches les unes après les autres, toujours avec le sourire, sans s’arrêter.»
Le journalisme lui colle toujours à la peau
Atypique, elle s’est encore fait remarquer lorsqu’elle a décidé un jour de quitter l’antenne pour écrire un livre, «L’affaire Flactif, enquête sur la tuerie du Grand-Bornand», l’occasion de prendre du recul par rapport à son métier devant les caméras. Et, à la fin de l’année 2007, elle a repris un congé sans solde pour écrire une biographie de François Fillon.
Lorsqu’en janvier dernier, Gérard Larcher, le président du Sénat, lui a proposé un poste au CSA, elle a accepté au bout de quarante-huit heures. «C’est une nouvelle aventure, passer de la lumière à l’ombre, de l’information à l’action, et je suis fière d’appartenir à cette institution de la République.» A peine arrivée, elle a bien entendu quelques personnes murmurer... Sa riposte a été de s’investir à fond dans ses dossiers.
Dans son bureau du CSA qui surplombe Paris, au 18e étage de la tour Mirabeau, elle montre son agenda surnoirci. Elle préside plusieurs groupes de travail : santé, développement durable, accessibilité aux personnes handicapées, et s’occupe du dossier France Télévisions. Elle a rendez-vous dans un laboratoire de sous-titrage pour les sourds et malentendants. «La tour de verre, je la quitte souvent pour faire du terrain et aller régler des problèmes.» Le technicien lui tend un casque et lui montre comment peut être sous-titré un... journal télévisé. Elle esquisse un sourire : «Il y a 5 millions de personnes concernées en France, j’ai fait une enquête... une étude, je veux dire.» Le journalisme lui colle toujours à la peau.
Et lorsqu’on évoque la rumeur de sa nomination au gouvernement, la «glamour» membre du CSA se contente de rouvrir son dossier : «J’ai une audition dans cinq minutes.»
anne - Vendredi 10 Avril 2009 14h40
JOJO - Vendredi 10 Avril 2009 14h45
alice - Vendredi 10 Avril 2009 15h08
nanard 73 - Vendredi 10 Avril 2009 16h27
nanard 73 - Vendredi 10 Avril 2009 16h35
Bufford, T. - Samedi 11 Avril 2009 04h17