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L'ANGLAIS enseigné aux Frantilles
> Il est réducteur
d'associer l'anglais à la seule Angleterre, et il n'est pas très normal
que des profs d'anglais aux Antilles Françaises n'aient pas une excellente
connaissance de la culture de la Caraïbe anglophone...
J'ai fait ma fac d'anglais en Martinique et dès la première
année, j'ai privilégié les UV relatives à cette région,
tant en littérature qu'en civilisation, jusqu'à la maîtrise.
Le problème c'est que dans les universités françaises,
ces messieurs et dames qui enseignent la langue de V.S. Naipaul n'ont pas encore
compris que le bassin caribéen est une ressource indéniable et absolument
digne d'intérêt dans la compréhension du monde anglophone.
Visiblement seuls comptent pour eux les USA et la Grande Bretagne! Peut être
serait-il temps pour eux de revoir les programmes qu'ils proposent à leurs
étudiants.
Les jeunes Antillais faisant leurs études anglicistes à la Sorbonne,
Paris 10, ou ailleurs qu'aux Antilles ne rentreraient plus chez eux sans les outils
nécessaires pour appréhender leur propre environnement anglophone.
Et les jeunes Français seraient peut être moins ignares et sauraient
enfin que la Jamaïque est une île des Antilles, et que par conséquent
le reggae est une musique antillaise, et non pas anglaise comme je l'ai si souvent
entendu dire en France!
Alors oui de grandes lacunes restent à combler!
Jocelyne Séné, Professeur d'anglais au LP Blachon-Lamentin, Guadeloupe.
NOUVELLES PROBLEMATIQUES
DOMINANT ASSUMPTIONS about race, ethnicity, and culture.
What is the relationship between one's specific identities (gender, ethnicity, etc.)
and one's participation in larger polities,
whether regional, national, or global?
1) What does "multiculturalism" mean in
each national context?
Does the country understand itself as multicultural?
What is the place of multiculturalism in national discourse, education, politics,
and media?
2) How does the country understand or categorize racial and ethnic difference?
Who are the groups?
How do they identify?
3) Are there recognized categories of mixed race identities?
What is their social standing?
Are there forms of cultural hybridization or creolization?
4) What is the history of power relations between and among the groups?
What are the tensions?
Conflicts? Alliances?
5) How have colonialism and postcolonialism affected these understandings and relations?
More : Racial and Cultural Identities
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tous AFRICAINS ?
Je suis d'accord avec l'idée que nos racines
africaines doivent faire partie de notre manière de nous définir en
tant que peuple; je suis aussi en accord avec le concept qui veut que nous soyons
americains, au sens "continental" du terme.
Néanmoins, la pensée que la définition de nous-même puisse
être incomplète me laisse perplexe.
La société dont nous faisons partie est aussi enrichie par les apports
culturels des communautés libanaises, asiatiques, indiennes et européennes.
Nous définir principalement comme étant africains (ou syrien, zindyen,
ou blanc) serait, a mes yeux, tomber dans le panneau de la division ethno-culturelle
et manquer par la même occasion la chance de créer une harmonie constructrice
pour le futur.
J'ai récemment encore entendu ces propos :
"l'essentiel est que nous nous sentions AFRICAIN(E)S au fond"
"la réconciliation avec nous-mêmes, le refus de la défaite..."
Sans vouloir créer de dissension, je suis convaincu que l'essentiel n'est
pas de se sentir Africain ou Africaine.
Tous les Syriens, Libanais, Indiens, Francais... et les autres composantes de notre
formidable culture ne se ressentent pas forcement AFRICAINS.
Ma mère est de Côte d'Ivoire et mon père Guadeloupéen
d'origine Indienne. Je ne crois pas que la définition d'Africain serait juste
et complète, pour autant.Je me sens plus antillais qu'Africain, par example.Je
ne me sens pas plus Africain qu'indien, ni moins américain qu'antillais...
Le respect que nous avons et entretenons tous pour nos racines africaines, indiennes,
asiatiques est signe de "bonne santé". Se reconnaître dans
les peuples d'Afrique, de l'Inde ou du Moyen-Orient est pour moi une preuve que nous
n'avons pas totalement oublié les racines qui nous ont nourris; une preuve
de notre humilité et notre gratitude envers nos ancêtres et leur travail-souffrance.
Une preuve que l'on peut devenir un arbre sur un terrain aride.
Le "refus de la défaite" est la reconnaissance de l'existence d'un
conflit. Ce conflit germe dans la désunion et grandit dans la non-acceptation
des différentes richesses.
On a été choqué par les propos explosifs de Mr. Ibo Simon et
de son incitation a la violence. Pourquoi ? Parce que nous nous reconnaissons dans
le Dominicais et l'Haïtien.
En Guadeloupe, un activiste "Zendyen" de sa personne, choqué que
certains commerçants (un restaurant Quick si ma mémoire est bonne)
ne célèbrent pas la date anniversaire de l'Abolition de l'Esclavage
des Africains, s'en est pris avec une ferveur enragée aux locaux de l'établissement
resté ouvert, avant d'être "conduit" par les autorités
vers un centre de détention...
Madassamy se sentait-il plus Africain qu'Indien? ou partait-il d'un autre sentiment
?
Le problème de notre identité et de sa définition reste complexe.
Mais nous détenons aussi les clefs de sa résolution dans le dialogue
et la concertation. A trouver ou emprunter à d'autres et plaquer sur notre
ensemble un terme-definition, sans concertation, sans dialogue ni échanges
sociaux entre nos multiples ciomposantes, nous risquons l'oubli, l'exclusion. Non
pas comme phénomène issu de quelque "la-bas" extérieur,
mais surgissant de nos propres rangs.
L'essentiel est de BIEN definir notre appartenance.
Définir notre identité passe par une analyse profonde, englobante,
compassionnée, de notre Société.
Un effort moins soutenu aboutit à une definition incomplète, injuste,
qui pourrait sceller dans le language et les esprits la notion de compartiments sociaux
ethno-culturels qui nous pénalise depuis si longtemps.
Si nous pouvions nous offrir nous-mêmes la liberté de choisir, voire
d'inventer, des termes pour nous définir, au lieu d'emprunter ceux que l'on
nous propose ("collectivité territoriale..."), alors je voudrais
qu'ils soient charactéristiques d'une société ayant tiré
les lecons d'une souffrance imposée.
Je voudrais qu'ils fassent la promotion de l'Harmonie plutôt que la scission.
Je voudrais que les autres reprennent notre définition, et l'honorent en reconnaissant
notre passé et notre désir de préserver nos valeurs de fraternité,
d'ouverture et de tolérance.
Dans les écoles, existe-t-il un enseignement qui fasse clairement et à
parts égales état de nos différentes communautés? Les
manuels scolaire sont-ils adaptés, permettent-ils à chacun de réfléchir
à toutes nos caractéristiques multi-ethniques et culturelles?
Se définir comme étant principalement Africains est sans doute correct,
mais reste bien incomplet...
Karim Sahaï,
Tippet Studios,
Berkeley, California
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