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Magazine (R.Cimper) : C’est l’histoire d’un mec qui aime chanter, et qui lors d’un concours
... de circonstance, réalise son rêve, mais seulement en partie. Aujourd’hui
ce rêve devient réalité avec l’album “ Tchèk ”. Le concours
JM Harmony, des albums tantôt solo, tantôt duo, et puis plus rien. Joël
LASNIER, dérouté probablement par le monde du show business, veut continuer
malgré tout. Le succès mitigé de l’album “ Kimbé la ” de
1992 lui donne envie d’être bon, et pourquoi pas l’un des meilleurs! Sacré
challenge pour ce jeune blanc, ce “ Nèganémik ”, né à la
Martinique et qui a la musique dans la peau. Mais il ne suffit pas de l’avoir
dans la peau, il faut la faire ressentir cette musique, et bien sûr la
partager. En fait, Joël tente de faire comprendre aux autres que c’est bien
lui qui chante en créole, et qu’il peut zouker mieux que quiconque. C’est
ainsi qu’il décide de ne pas s’arrêter là, sans avancer dans ce rêve qui
devenait réalité. Quelques réflexions plus tard, il s’installe à Paris et
s’inscrit à l’American School Of Modern Music : quoi de plus normal
que de chercher des connaissances musicales là ou la musique s’apprend. Joël
n’a pas voulu se contenter de pratique sans y ajouter de théorie. Résultat :
trois ans de formation en évitant le découragement, les incompréhensions et
peut être ses doutes. Joël LASNIER se sentait fin prêt à affronter le public
Martiniquais, son public. Celui là même qui avait accepté de le voir inondé
par les projecteurs dans les boites de nuit et autres lieu de spectacle. Ce
public là , qui peut faire et défaire les artistes les plus émérites.
Aujourd’hui , Joël revient, pour faire apprécier sa musique, son évolution,
sa progression ... et présente le Joël LASNIER nouveau. Disons plutôt un Joël
plus mûr et peut être plus sûr de lui. Un LASNIER qui las des petits rien
d’une vie artistique sans progression, veut se réaliser et réaliser un
album. C’est donc une continuité puisqu’il signe là son troisième album
qui vient concrétiser des années de travail après un disque passé quelque
peu inaperçu . Erreurs de jeunesse,
qui sans le rendre amer, lui donne à veiller au grain afin de se protéger, de
ne pas se laisser étourdir dans cette ronde artistique qu’il commence à
connaître. Et c’est peut être en cela que réside le nouveau de la
situation. Un nouvel album donc, intitulé “ Tchèk ” , comme pour
se parler, et parler aux autres, histoire de serrer la main amicalement, ou plutôt
de “ Tchèk ça ! ”. Place à l’amitié, à l’amour, à la
fraternité...thèmes trop souvent mis entre parenthèses et que Joël chante
pour que l’on comprenne ses rêves , son désir de rapprochement des peuples,
des cultures... Idéaliste le jeune homme ? Sans doute, mais cette recherche
d’idéal anime les grands hommes. Et il chante “ Matinik doubout ”
afin de prouver ses préoccupation pour son île : “ démokrasi
sé bel pawol, mé si ou pé pa palé la kay ou, ki mannyè an jou ich ou ké défann
ou ... ” (La démocratie est un bien joli mot, mais si l’on ne peut
même pas s’exprimer dans son pays, comment nos enfants pourront-ils nous défendre
un jour ?). Le “ Nèganémik ” , sur un texte de Jean Paul Elisé
qui le connaît bien, est aussi une prise de conscience par rapport à sa
couleur (...blanche!) et au regard des autres : “ Tchè
mwen ka bat’ tambou bèlè, lè’w gadé mwen ki sa ou ka wè, Man sé an nèg
anémik, originaire des tropiques, dépigmenté, épi chivé Koloré, nèg
atipik, zié coulè syèl Matinik ... ” (Mon cœur bat le tambour Bel
Air, quand tu me regarde qu’est ce que tu vois ? Je suis un nègre anémique,
originaire des tropiques, dépigmenté, aux cheveux colorés, nègre atypique,
aux yeux couleur ciel Martinique). L’amour du pays, d’une femme, des autres:
sujets de prédilection pour Joël dans cet album réalisé en collaboration
avec JP.Elisé qui assure la direction artistique et la couleur musicale. Au
point de vue image, il est toujours difficile de se défaire d’une première.
Celle que nous avions de Joël Lasnier, n’était pas des plus excitante, mais
qu’a cela ne tienne, puisqu’il revient dans la simplicité, sans tambour ni
trompette. Depuis son retour dans l’île, aucun matraquage audiovisuel ne le
suit ou ne le précède. Il est resté ce jeune de Schoelcher que ses amis du
quartier de l’Anse Madame ont eu plaisir à revoir après 3 ans passés en
l’autre bord. Joël suit du haut de ses 31 ans, son petit bonhomme de chemin
sans se soucier des aléas, des coups durs et des peaux de bananes…aucune
recette miracle n’est à prescrire. Pour Joël , il suffit de rester simple,
de rester soi même et de suivre tranquillement sa route dans l’espoir d’une
évidente ascension.
Extraits
MP3 200 Ko , Paramétrez votre player pour
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