24.03.2011

Sarkozy rêve t-il d'un Front National fort ?

Lorsqu'il était question de voir le Front National en dessous de la barre des 20%, tout le monde, et particulièrement la droite, avait ce petit air des gens sûrs d'eux, capables de rabattre le caquet du cabot mal-élevé. Là, le chien aboyeur retrouve l'assurance des grands jours avec ce gros cinquième des voix volées à l'UMP. De fait, la bascule s'opère dans un contexte instable et peu envieux pour le principal parti de la droite : les élites ne gouvernent plus, les promesses s'envolent et le petit est de plus en plus imprévisible. Même pour ces amis, il commence à fatiguer, à énerver et être clairement remis en cause dans sa légitime destinée. Pour 2012, il n'est clairement plus « l'élu ». Fillon le lâche et d'autres se Balladurisent...

Mais dans cet environnement tendu, le Front National se voit conforté par une prise de position qui contrecarre l'éternel front républicain, cordon sanitaire autour de la démocratie attaquée : il faut faire barrage, du moins, c'est ce que l'on dit habituellement. Le Président, comme à son habitude, dit le contraire : pas de soutien à un candidat de gauche lorsque celui-ci est face à un candidat du FN, pas de soutien à un candidat du FN face à un candidat de gauche. Bref, la position du « ni-ni » est la consigne générale. Elle est contestée de toute part.

Mais alors pourquoi tenir une position qui risque clairement de faire entrer massivement des élus FN dans toutes les collectivités départementales ?
Pour ma part, je suis convaincu que la stratégie est double : faire émerger le front rendra incontournable la négociation avec Mlle LEPEN. La droite pourra ainsi reprendre les rennes d'une large coalition à droite. D'autre part, Sarkozy passera ainsi pour un modéré à côté des frontistes. Sarkozy deviendra démocrate et fréquentable, ce qu'il n'est plus. Bravo, Monsieur Sarkozy, vous êtes vraiment un grand président.
Au fait, connaissez-vous la fable de la Fontaine « le geai paré des plumes de paon » ?

Bonne lecture...

Un paon muait : un geai prit son plumage ;
Puis après se l'accommoda
Puis parmi d'autres paons tout fier se panada
Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte ;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,
Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui :
Ce ne sont pas là mes affaires.

Commentaires

bonjour, je ne suis pas vraiment d'accord avec votre billet d'humeur car je pense que notre président fait ce qu'il peut : que ferions-nous de mieux ? Par compte, j'avoue que la fable est bien à propos...

Écrit par : steeve | 26.03.2011 | Avertir le modérateur

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