Immigration : l'Europe du Sud face aux sans-papiers

Les pays du Sud de l'Europe s'efforcent de faire face aux vagues de sans-papiers d'Afrique ou d'Albanie en menant des politiques alliant régularisation et pratiques répressives, qui ont pu aller jusqu'à laisser des naufragés se noyer cet été dans le détroit de Gibraltar sans leur porter secours. Le gouvernement italien a annoncé, début août, la régularisation de 300000 immigrés irréguliers présents sur le territoire à la fin mars 1998 (date d'entrée de l'Italie dans l'espace Schengen). Jugeant l'immigration utile à l'économie, il va accorder 50000 à 80000 titres de séjour par an d'ici à 2001 (contre 20000 auparavant).

Pour montrer aux autres pays européens sa volonté de maîtriser les entrées, l'Italie a cependant commencé à installer des camps de transit pour les nouveaux sans-papiers (3000 ont été arrêtés en juillet). Elle a conclu également des accords de réadmission avec le Maroc et la Tunisie. En Grèce, un programme de régularisation a aussi été décidé: 373000 candidats, en grande majorité albanais, se sont inscrits. En Espagne, où 16000 clandestins (marocains et africains) avaient été arrêtés l'an dernier, les autorités ont aussi aménagé des camps d'hébergement provisoire; parallèlement, elles ont accordé 28000 permis de séjour et de travail en 1998 (contre 8000 en 1995); 60000 demandes ont déjà été enregistrées au 1er juillet.

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