Or c'est, hélas, un peu de ce mélange passionnel d'envie et d'hostilité qui gagne les couches à la fois les plus âgées et les plus démunies de l'opinion française quand elles installent sur le même repoussoir globalisation et américanisation. Elles insultent l'Amérique pour le confort d'exécrer un avenir invisible et brutal qui bouscule, chez elles, la table et le lit et les bonheurs confinés du foyer national. Car, quant au reste, nulle magie : si la globalisation prend les traits de l'américanisation, c'est tout simplement que l'Amérique en est la locomotive. Une avance qui ne date pas d'hier. Mais qui n'a fait que croître au fur et à mesure que le modèle libéral américain s'épanouissait au détriment d'un contre-modèle collectiviste, aujourd'hui effondré.