Pourquoi tant de « tueurs en série » dans la culture anglo-américaine ? Ou plutôt : pourquoi cette tendance à mettre en scène une violence exorbitante, par le biais de personnages réputés pratiquer le meurtre à la dizaine, voire à la centaine, et cela dans la réalité comme dans la fiction ? Question corollaire : avec l’américanisation des cultures populaires dans nombre de pays, n’est-ce pas aussi la criminalité à l’américaine, et donc celle des serial killers, qui pourrait déferler en Europe, ou qui a peut-être même déjà commencé à le faire ? D’étonnement en inquiétude, il y a là une occasion de réfléchir à ce qui lie ensemble violence, culture et société. Pour autant que la violence n’est jamais laissée sans signification par les sociétés humaines, la façon dont elle est mise en acte, aussi bien que réprimée, dessine la frontière symbolique du territoire civilisé. En ce sens, la grande criminalité est toujours typique de chaque