Fichier de travail (INPUT) : ./DUMP-TEXT/Francais/55-utf8.txt
Encodage utilisé (INPUT) : UTF-8
Forme recherchée : \W(([Aa]m.ricani[sz])|(εξαμερ[ίι]καν[ίι]σ)|([Aα]μερικανοπο[ίι]).*?)|([Aα]μερικανισμός)\W
_________________________________________________________________________________________________
Ligne n°116 : ... Les chiffres sont parlants : en 1960, la France comptait 200 000 cafés*, ils ne sont plus que 30 000 aujourd’hui ; il y a une génération, la préparation du repas familial prenait 88 minutes, contre 38 aujourd’hui ; la grande majorité des fromages français n’étaient pas pasteurisés dans les années 1950, aujourd’hui 10 % seulement sont au lait cru ; les exploitations agricoles et viticoles familiales disparaissent à un rythme alarmant et la proportion d’actifs employés dans l’agriculture est passée de 20 % dans les années 1960 à moins de 5 % aujourd’hui. Il faut aussi tenir compte de toutes ces bonnes choses qui, en France comme partout ailleurs, ont également porté atteinte aux mœurs culinaires, comme la hausse, même minime, des salaires dans la restauration et le fait que les femmes ne soient plus enchaînées à leur cuisine. Dans La Distinction [éd. de Minuit, 1979], Pierre Bourdieu a montré comment l’évolution du rôle des femmes en France a- Ligne n°117 : aussi signifié le déclin du goût pour les plats cuisinés (pot-au-feu, blanquette, daube). Un déclin qu’illustre aussi parfaitement son concept de “capital culturel” : lorsqu’on s’élève dans la société, on mange plus léger. Plus royalistes que le roi La France est aujourd’hui le deuxième marché national de McDonald’s en termes de rentabilité. Le grand Satan de la mondialisation* alimentaire fait désormais partie intégrante du tissu social français et, si Steinberger n’aime pas la malbouffe*, il trouve trop facile de n’y voir qu’un processus d’américanisation. “Si le hamburger a conquis la France, ce n’est pas en raison d’un complot américain pour pervertir la culture gastronomique française. Cela s’est fait de l’intérieur.” Les Français achètent des Big Mac parce qu’ils aiment ça.
Ligne n°118 : Les gourmets américains et britanniques, qui sont parfois plus royalistes que le roi*, rappellent à la culture culinaire française ce qu’elle doit au monde et en particulier à ceux qui ont vu leur vie bouleversée par un miracle gustatif français. Steinberger s’est rendu chez Philippe Alléosse, peut-être le meilleur fromager de Paris. “Aucun chef français ne vient chez moi, s’est plaint le commerçant. Les Français trouvent que le bon fromage est trop cher. Ce sont les Américains et les autres étrangers qui soutiennent la qualité.” Ici comme ailleurs, les alliés naturels du terroir* et du mouvement Slow Food sont les instruments de la mondialisation : Internet et l’avion. ...