Fichier de travail (INPUT) : ./DUMP-TEXT/Francais/page18utf8.txt
Encodage utilisé (INPUT) : UTF-8
Forme recherchée : \W(([Aa]m.ricani[sz])|(εξαμερ[ίι]καν[ίι]σ)|([Aα]μερικανοπο[ίι]).*?)|([Aα]μερικανισμός)\W
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Ligne n°146 : ...- Ligne n°147 : hugo : n'y-a-t-il pas une influence de la langue sur le caractere ? souple [italien], rigide[allemand] , peut-etre par les lois de la grammaire? merci Claude Hagège : A ma connaissance, non. C'est une forte tentation de le croire, car le lien entre les deux paraît naturel, mais entre les deux je ne crois pas à regret qu'il y ait d'influence directe. S'il y en avait (preuve par la négative) les traductions, et plus généralement un grand nombre de situations de communication seraient sinon impossibles, en tout cas compromises. sanchezeldiablo : Ne trouvez-vous pas que le franglais est un outil précieux pour identifier immédiatement (et éviter) un cuistre, un opportuniste ou un simple imbécile heureux ? Claude Hagège : Oui enthousiaste! Votre excellente formulation rend vaine toute glose. ÉcrivainpublicQuébec : Bonjour Monsieur Hagège, comment la qualité de la langue française peut-elle être défendue dans les entreprises, alors que l'anglais y est encouragé et valorisé ? Claude Hagège : Je suis heureux et peu surpris qu'un ami québecois, habitant d'un îlot de 6 millions de francophones immergés dans près de 270 millions d'anglophones (Canada anglophone + Etats-Unis) et par conséquent conscient, à travers l'admirable loi 101 et autres mesures de promotion du français menacé, relève avec acribie un ridicule et une indignité propre aux Français de France. Je n'y puis rien, sauf de lutter constamment contre ce snobisme, que ne justifie même pas l'efficacité commerciale? Heureusement qu'il y a les Québecois (inventeurs notamment du l'excellent "courriel"). mchfrench@mac.com : En tant que professeur de français aux E.U. je me rends compte, bien évidemment, de la difficulté de notre grammaire. Je remarque tant d'erreurs d'accord de participe passé même dans des journaux comme Le Monde et l'Express. Des fautes que même certains de mes élèves remarquent parfois. Si les Français ne savent plus accorder les participes passés, comment peut-on espérer que nos étudiants étrangers le fassent? Je suis pour la défense de la langue, de sa pureté, de sa beauté... et certainement pas pour un nivellement par la base. Où se trouve le juste milieu? Claude Hagège : Permettez-moi de dire que ces fautes sont vénielles au regard de l'américanisation galopante du vocabulaire. Le non-respect de l'accord des participes ne me paraît pas de nature à compromettre la pureté (notion puriste, par définition, qu'un linguiste professionnel n'utilise évidemment jamais) ni la beauté (Voir entrée "Beauté" de mon Dictionnaire amoureux des langues ) du français. Quant aux difficultés (Voir ibid. entrée "Difficiles (langues)"), je me permets d'attirer votre attention sur un point très largement ignoré: l'anglais est une langue très difficile (évident pour la prononciation, et tout autant pour les innombrables expressions verbales à adverbe postposé, au sens totalement imprévisible, comme to see off , "accompagner à la gare", to bring about , "être la cause de", to do someone in , "tuer qqn". Pseudo1 : Bonjour, 1/La langue Française est-elle réellement menacée par l'anglais, si oui pourquoi ? 2/ Est-ce bien logique de croire que parce que l'anglais est une langue internationale, la langue française serait en péril ? 3/ Pourquoi l'anglais serait-il plus néfaste pour la langue Française qu'une autre langue très répandue comme le chinois, l'arabe, ou l'espagnol ? 4/ Etes-vous déçu de ne pas avoir été élu à l'Académie Française, et vous représenterez-vous à l'occasion ? Merci beaucoup. Claude HAGèGE : Commençons par la fin. Je dirais que non, déçu, mon tempérament étant, non de digérer les déceptions, mais de les conjurer par l'action. Quant à votre première question, ce n'est pas l'anglais qui menace le français; c'est en réalité l'adoption, par les francophones de France, d'innombrables anglicismes. Les causes en sont: un snobisme ridicule, un rêve mimétique d'américanisation, une profonde inculture quant aux ressources du français. Le diagnostic s'applique également, hélas, aux germanophones, aux hispanophones, aux lusophones. Il pourrait un jour s'évanouir en même temps que son objet. Le Québécois : Ne pensez vous pas qu'il faudrait réformer le français (comme l'ont fait d'autres cultures), pour en simplifier l'apprentissage? Claude Hagège : Cette question me surprend de la part d'un habitant d'une grande et noble Province qui vota en 1977 la grande Loi 101. Aucune des réformes, du turc (1928), du chinois (1955-57), et de bien d'autres langues n'a jamais concerné la grammaire, ce que semble impliquer votre idée de simplification. L'anglais, on l'ignore, est nettement plus difficile que le français, et n'a pourtant jamais que je sache fait l'objet d'aucune réforme. Fredus : Le phénomène d'importation de mots anglais dans la langue française n'est-il pas limité à des catégories très limitées de locuteurs et des compartiments très limités de la langue (jargons des milieux professionnels) ? Claude Hagège : On pourrait le dire. Cependant, certains de ces compartiments et catégories de locuteurs ont un énorme effet sur les masses: vous ne pouvez ignorer que c'est singulièrement le cas des médias. noisette : Tout à fait d'accord avec les propos de Claude Hagège que l'on entend pas assez souvent . Pourquoi ne pas sensibiliser le grand public , le jeune public , aux subtilités de la langue française , à sa richesse grâce à des i interventions dans les médias (émissions télévisées soit sous une forme didactique ou une forme ludique ? )Suis certaine de susciter l'intérêt de beaucoup de citoyens. Le Collège de France n'est-il pas accessible à tous ? Claude Hagège : Je me battrais volontiers dans les médias en vue de susciter un large intérêt pour les subtilités et autres qualités de français. Ne serait-ce pas plutôt à vous, auditeurs et téléspectateurs, de convaincre les responsables de bonnes émissions d'inviter plus souvent votre humble serviteur. opposition : De quelle manière peut on s'opposer au "global english" qui semble malheureusement devenir l'espéranto du XXIe siècle? En outre les SMS (néologisme anglaos ou américain) ne sont pas fait pour arranger le problème.Y a t il une solution? Claude Hagège : Il n'y a d'autre solution qu'un recours généralisé à la lecture et tous autres instruments de culture, assorti d'une prise de conscience de toutes les possibilités des langues et de l'immense danger dans lequel la diffusion de l'anglais met leur diversité. Nicolas : La maltraitance de la langue française par notre président ne ruine-t'elle pas les efforts des promoteurs du respect de la langue française? Claude Hagège : Veuillez me dispenser de répondre. Qui ça ? : Malgré la loi Toubon, de plus en plus d'entreprises françaises nomment leurs produits avec des anglicismes ( hier encore la SNCF annonce des TGV pour les famille désignés "TGV family" ) ! Comment mettre fin à cette tendance et retourner à la langue vernaculaire ? Claude Hagège : En appliquant la loi avec la même rigueur que pour toute autre. Lors : Bonan tagon. Comment expliquez-vous que la plupart des défenseurs du français n'évoquent pas l'esperanto, alternative credible à l'anglais comme langue internationale ? Claude Hagège : Ils l'ignorent, comme tant d'autres, qui se sont habitués à n'en rien savoir ou à le minimiser. Serdot : Pourquoi n'arrivez-vous pas à convaincre l'E.N. qu'il faut apprendre l'espagnol et le chinois dès le plus jeune âge et que l'anglais peut s'apprendre plus tard ? Bien sûr à condition d'avoir des professeurs bien formés ........ mieux qu'aujourd'hui en faisant appel à des nationaux Claude Hagège : J'ai fait ces suggestions en haut lieu à plusieurs reprises. Ignorez-vous qu'on peut y être écouté, mais pas entendu. Ferdinette : Est-ce qu'on peut défendre la langue française sans être conservateur ? Claude Hagège : Oui, bien entendu. D'innombrables promoteurs du français sont de gauche.
- Ligne n°147 : hugo : n'y-a-t-il pas une influence de la langue sur le caractere ? souple [italien], rigide[allemand] , peut-etre par les lois de la grammaire? merci Claude Hagège : A ma connaissance, non. C'est une forte tentation de le croire, car le lien entre les deux paraît naturel, mais entre les deux je ne crois pas à regret qu'il y ait d'influence directe. S'il y en avait (preuve par la négative) les traductions, et plus généralement un grand nombre de situations de communication seraient sinon impossibles, en tout cas compromises. sanchezeldiablo : Ne trouvez-vous pas que le franglais est un outil précieux pour identifier immédiatement (et éviter) un cuistre, un opportuniste ou un simple imbécile heureux ? Claude Hagège : Oui enthousiaste! Votre excellente formulation rend vaine toute glose. ÉcrivainpublicQuébec : Bonjour Monsieur Hagège, comment la qualité de la langue française peut-elle être défendue dans les entreprises, alors que l'anglais y est encouragé et valorisé ? Claude Hagège : Je suis heureux et peu surpris qu'un ami québecois, habitant d'un îlot de 6 millions de francophones immergés dans près de 270 millions d'anglophones (Canada anglophone + Etats-Unis) et par conséquent conscient, à travers l'admirable loi 101 et autres mesures de promotion du français menacé, relève avec acribie un ridicule et une indignité propre aux Français de France. Je n'y puis rien, sauf de lutter constamment contre ce snobisme, que ne justifie même pas l'efficacité commerciale? Heureusement qu'il y a les Québecois (inventeurs notamment du l'excellent "courriel"). mchfrench@mac.com : En tant que professeur de français aux E.U. je me rends compte, bien évidemment, de la difficulté de notre grammaire. Je remarque tant d'erreurs d'accord de participe passé même dans des journaux comme Le Monde et l'Express. Des fautes que même certains de mes élèves remarquent parfois. Si les Français ne savent plus accorder les participes passés, comment peut-on espérer que nos étudiants étrangers le fassent? Je suis pour la défense de la langue, de sa pureté, de sa beauté... et certainement pas pour un nivellement par la base. Où se trouve le juste milieu? Claude Hagège : Permettez-moi de dire que ces fautes sont vénielles au regard de l'américanisation galopante du vocabulaire. Le non-respect de l'accord des participes ne me paraît pas de nature à compromettre la pureté (notion puriste, par définition, qu'un linguiste professionnel n'utilise évidemment jamais) ni la beauté (Voir entrée "Beauté" de mon Dictionnaire amoureux des langues ) du français. Quant aux difficultés (Voir ibid. entrée "Difficiles (langues)"), je me permets d'attirer votre attention sur un point très largement ignoré: l'anglais est une langue très difficile (évident pour la prononciation, et tout autant pour les innombrables expressions verbales à adverbe postposé, au sens totalement imprévisible, comme to see off , "accompagner à la gare", to bring about , "être la cause de", to do someone in , "tuer qqn". Pseudo1 : Bonjour, 1/La langue Française est-elle réellement menacée par l'anglais, si oui pourquoi ? 2/ Est-ce bien logique de croire que parce que l'anglais est une langue internationale, la langue française serait en péril ? 3/ Pourquoi l'anglais serait-il plus néfaste pour la langue Française qu'une autre langue très répandue comme le chinois, l'arabe, ou l'espagnol ? 4/ Etes-vous déçu de ne pas avoir été élu à l'Académie Française, et vous représenterez-vous à l'occasion ? Merci beaucoup. Claude HAGèGE : Commençons par la fin. Je dirais que non, déçu, mon tempérament étant, non de digérer les déceptions, mais de les conjurer par l'action. Quant à votre première question, ce n'est pas l'anglais qui menace le français; c'est en réalité l'adoption, par les francophones de France, d'innombrables anglicismes. Les causes en sont: un snobisme ridicule, un rêve mimétique d'américanisation, une profonde inculture quant aux ressources du français. Le diagnostic s'applique également, hélas, aux germanophones, aux hispanophones, aux lusophones. Il pourrait un jour s'évanouir en même temps que son objet. Le Québécois : Ne pensez vous pas qu'il faudrait réformer le français (comme l'ont fait d'autres cultures), pour en simplifier l'apprentissage? Claude Hagège : Cette question me surprend de la part d'un habitant d'une grande et noble Province qui vota en 1977 la grande Loi 101. Aucune des réformes, du turc (1928), du chinois (1955-57), et de bien d'autres langues n'a jamais concerné la grammaire, ce que semble impliquer votre idée de simplification. L'anglais, on l'ignore, est nettement plus difficile que le français, et n'a pourtant jamais que je sache fait l'objet d'aucune réforme. Fredus : Le phénomène d'importation de mots anglais dans la langue française n'est-il pas limité à des catégories très limitées de locuteurs et des compartiments très limités de la langue (jargons des milieux professionnels) ? Claude Hagège : On pourrait le dire. Cependant, certains de ces compartiments et catégories de locuteurs ont un énorme effet sur les masses: vous ne pouvez ignorer que c'est singulièrement le cas des médias. noisette : Tout à fait d'accord avec les propos de Claude Hagège que l'on entend pas assez souvent . Pourquoi ne pas sensibiliser le grand public , le jeune public , aux subtilités de la langue française , à sa richesse grâce à des i interventions dans les médias (émissions télévisées soit sous une forme didactique ou une forme ludique ? )Suis certaine de susciter l'intérêt de beaucoup de citoyens. Le Collège de France n'est-il pas accessible à tous ? Claude Hagège : Je me battrais volontiers dans les médias en vue de susciter un large intérêt pour les subtilités et autres qualités de français. Ne serait-ce pas plutôt à vous, auditeurs et téléspectateurs, de convaincre les responsables de bonnes émissions d'inviter plus souvent votre humble serviteur. opposition : De quelle manière peut on s'opposer au "global english" qui semble malheureusement devenir l'espéranto du XXIe siècle? En outre les SMS (néologisme anglaos ou américain) ne sont pas fait pour arranger le problème.Y a t il une solution? Claude Hagège : Il n'y a d'autre solution qu'un recours généralisé à la lecture et tous autres instruments de culture, assorti d'une prise de conscience de toutes les possibilités des langues et de l'immense danger dans lequel la diffusion de l'anglais met leur diversité. Nicolas : La maltraitance de la langue française par notre président ne ruine-t'elle pas les efforts des promoteurs du respect de la langue française? Claude Hagège : Veuillez me dispenser de répondre. Qui ça ? : Malgré la loi Toubon, de plus en plus d'entreprises françaises nomment leurs produits avec des anglicismes ( hier encore la SNCF annonce des TGV pour les famille désignés "TGV family" ) ! Comment mettre fin à cette tendance et retourner à la langue vernaculaire ? Claude Hagège : En appliquant la loi avec la même rigueur que pour toute autre. Lors : Bonan tagon. Comment expliquez-vous que la plupart des défenseurs du français n'évoquent pas l'esperanto, alternative credible à l'anglais comme langue internationale ? Claude Hagège : Ils l'ignorent, comme tant d'autres, qui se sont habitués à n'en rien savoir ou à le minimiser. Serdot : Pourquoi n'arrivez-vous pas à convaincre l'E.N. qu'il faut apprendre l'espagnol et le chinois dès le plus jeune âge et que l'anglais peut s'apprendre plus tard ? Bien sûr à condition d'avoir des professeurs bien formés ........ mieux qu'aujourd'hui en faisant appel à des nationaux Claude Hagège : J'ai fait ces suggestions en haut lieu à plusieurs reprises. Ignorez-vous qu'on peut y être écouté, mais pas entendu. Ferdinette : Est-ce qu'on peut défendre la langue française sans être conservateur ? Claude Hagège : Oui, bien entendu. D'innombrables promoteurs du français sont de gauche.