La question n’est pas de savoir si nous pourrons freiner cette uberisation synonyme de disparition des emplois mais celle de la capacité des hommes à pouvoir maintenir une relation maîtrisée avec ces machines en gardant le contrôle. » Pour cet adepte de Schumpeter et de sa théorie de la «destruction créatrice», «des mutations tout aussi radicales ont déjà eu lieu par le passé» mais il juge «peu probable» que le solde des emplois détruits puisse un jour être compensé par les nouveaux métiers auxquels donnent naissance la révolution numérique et l’intelligence artificielle. «La spontanéité humaine est difficile à reproduire» Face à ce «déluge» technologique, le chercheur met en avant le paradoxe de Moravec, du nom de ce chercheur de l’institut de robotique de Carnegie Mellon de Pittsburgh, en Pennsylvanie. -- ) sont beaucoup plus faciles à reproduire et à simuler par des robots et algorithmes que les aptitudes sensorimotrices humaines comme le fait d’évaluer les motivations et les émotions d’autres individus. «Certains types de jugement sont très difficiles à émuler», lui répond en écho l’économiste Julien Muresianu, fondateur de la start-up d’intelligence artificielle Jalgos, qui s’est fixé pour mission de promouvoir un «big data positif». «En radiologie, les algorithmes sont déjà plus performants que les meilleurs des radiologues, explique-t-il. L’impact des technologies sur l’emploi sera très différent selon les secteurs et les métiers et c’est ce qui rend toute prévision très complexe. Les développements de l’intelligence artificielle n’ont pas de limite mais la créativité et la spontanéité humaine sont les plus difficiles à reproduire». D’où l’étonnant parti pris de Nicolas Sadirac, le directeur de l’école d’informatique 42 financée par le PDG de Free Xavier Niel, d’apprendre aux élèves «à travailler avec de l’information sans l’acquérir.