la playlist du cahier musique de «Libé» 5 janvier 2018 à 15:02 Abonnement 100% numérique A partir de 1€ le premier mois Formule Intégrale Libération en version papier et numérique Èvénements Le Grand Paris bouge-t-il ? Mardi 6 février Voyage au cœur de l'IA Mercredi 24 janvier Travail : la réforme expliquée par les experts Vendredi 19 janvier La Boutique Unes en affiches Les unes cultes en tirage photo Relire Libé Commander des anciens numéros info / I, Robot Le robot Pepper gagne en QI grâce au cerveau Watson d'IBM Par Jean-Christophe Féraud — 7 janvier 2016 à 14:47 Le robot Pepper, qui s'appuie sur l'intelligence artificielle en réseau, a été conçu par Aldebaran dont Softbank a pris le contrôle. Le robot Pepper, qui s'appuie sur l'intelligence artificielle en réseau, a été conçu par Aldebaran dont Softbank a pris le contrôle. Photo Yoshikazu Tsuno. -- Jusque-là capable de répondre à des questions simples avec sa drôle de voix trop aiguë et un peu mécanique, le robot humanoïde Pepper mis au point à l’origine par la start-up française Aldebaran Robotics va voir son QI grimper en flèche. Son nouveau propriétaire, le japonais Softbank (qui a racheté Aldebaran en 2014), a annoncé ce jeudi au CES de Las Vegas un accord avec IBM pour lui offrir le fameux système d’intelligence artificielle Watson mis au point par le géant informatique américain. «Doté d’IBM Watson, Pepper sera capable d’extraire du sens des données informatiques que les ordinateurs ne savent généralement pas comprendre», ont indiqué les deux groupes dans un communiqué. -- Autres jobs envisagés pour Pepper : servir de prof à des enfants ou de compagnon à des malades ou des personnes âgées… Perspective inquiétante pour Marcela Iacub selon qui Pepper a d'abord été «conçu pour mieux vivre nos solitudes»: «comme si les changements opérés ces dernières décennies dans nos sociétés avaient rendu indispensable la collaboration avec des humanoïdes, pour que nous continuions à ressembler à des humains», écrivait récemment notre chroniqueuse. De son côté, IBM se pose moins de questions existentielles sur l'avenir du genre humain confronté à l'avènement des machines animées: la firme américaine mise sur ce petit androïde avenant et loquace pour faciliter l’utilisation tous azimuts de son intelligence artificielle, à qui il manquait jusque-là un corps. N'en déplaise à Kubrick, les êtres humains sont plus enclins à taper la conversation avec une créature qui leur ressemble plutôt qu’avec une armoire informatique parlant comme «Hal» dans 2001 l'Odyssée de l'espace. «Quand les fonctions cognitives sont intégrées dans un robot, nous voyons les gens profiter de cette technologie de façon nouvelle et plus enthousiaste», explique ainsi Mike Rhodin, un des dirigeants d’IBM, cité dans le communiqué conjoint. Mieux que Forrest Gump Jusqu’ici, pour le grand public, l’intelligence artificielle se résumait surtout aux assistants personnels nichés derrière l’écran de nos smartphones comme Siri celui d’Apple ou Google Now. Ce qui faisait dire à l’écrivain Aurélien Bellanger dans un récent article pour Libé que Siri était «le Forrest Gump de l’âge des machines» Avec Watson s’invitant dans la petite tête de Pepper, l’IA devrait mériter un peu plus son nom. Le successeur de Deep Blue est en effet nourri par 90 serveurs surpuissants et une «mémoire» de 200 millions de pages de langage naturel moulinant des océans de big data. Ce qui en fait sans doute l’intelligence artificielle la plus aboutie du moment, même si Google et Facebook, qui redoublent d’efforts en la matière, ne sont sans doute pas loin de rattraper IBM. Selon son fabricant, Pepper, qui a succédé à son grand frère Nao (la vedette de l’émission Salut les terriens de Thierry Ardisson), serait en tous cas en passe de devenir le premier robot humanoïde réellement grand public.